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    JoeyTai
    JoeyTai

    18 abonnés 429 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 décembre 2023
    Film poignant. Un fonctionnaire âgé dont on découvre un cancer de l'estomac prend soudainement conscience que sa vie a été bâtie sur des renoncements. Faut-il accepter son sort ? Est-il encore temps de faire quelque chose ? Les interprétations sont toutes excellentes, même si le réalisateur s'est un peu trop appuyé selon moi sur les grands yeux expressifs de Takashi Shimura. La longueur du film et son rythme lent ne sont pas pleinement justifiés et peuvent rebuter. Mais ces quelques critiques n'ont pas gâché l'intérêt que j'ai éprouvé en suivant le parcours de ce fonctionnaire au soir de sa vie. Le réalisateur profite de cette trame pour questionner les spectateurs sur des sujets essentiels. Qu'est-ce qui est vraiment important dans la vie ? Toucher un salaire et être bien noté par ses supérieurs suffit-il pour s'accomplir ?
    L'administration japonaise n'est pas épargnée. Mais quand on sait que le Japon de l'ère Meiji a pris pour modèle l'administration française, il faut se garder de se moquer ! Les scènes où l'on voit les fonctionnaires réunis suite au décès de Mr Watanabe sont irrésistibles. D'abord fidèles au maire adjoint jusqu'à la caricature, ils deviennent, l'alcool aidant, révolutionnaires d'un soir après avoir reconnu le rôle essentiel de Mr Watanabe dans la naissance du parc pour enfants. Kurosawa fait de son pessimisme sur la nature humaine des scènes hilarantes où le malaise n'est pas absent. Quel talent !
    Albert
    Albert

    3 abonnés 250 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 13 décembre 2023
    Je n'en reviens pas de ce que je viens de voir. Je ne comprends pas pourquoi c'est culte, le film est d'un ennui mortel du début à la fin, on voit juste un vieux dépressif. Super...
    Acidus
    Acidus

    622 abonnés 3 652 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 septembre 2023
    Avec "Vivre", Akira Kurosawa signe un film profond sur le sens de la vie et l'absurdité de notre quotidien/société. Un film dure aussi puisqu'il touche la maladie et la fin de vie.


    Tout cela, Kurosawa le met en scène dans un magnifique noir et blanc, avec une écriture subtile à la fois humaniste et cynique. Le cinéaste japonais possède un talent indéniable. J'ai toutefois ressenti de nombreuses longueurs durant le visionnement de ce long métrage notamment vers la fin.


    Loin d'être mon Kurosawa préféré mais "Vivre" reste, à raison, une oeuvre importante dans sa filmographie.
    Napoléon
    Napoléon

    116 abonnés 1 540 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 août 2023
    Une oeuvre peu rythmée, ponctuée d'énormes longueurs et qui a assez vieillie. Après certains personnages sont originaux et bien écrits, arrivant bien à retranscrire les caractères du domaine. Et la critique de la bureaucratie, du fonctionnariat et de l'aliénation au travail à travers la perte de temps ou à l'accumulation de taches sans buts s'avère plutôt efficace et est toujours d'actualité.
    Kymani Alger
    Kymani Alger

    12 abonnés 501 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 juillet 2023
    C'est pas que ce film est mauvais car Objectivement Vivre est un Chef d'œuvre mais personnellement je n'ai pas beaucoup apprécié oui le film est beau mais sa première partie est beaucoup trop lente avec un personnage qui pleure beaucoup trop et s'acharne sur son sort la deuxième partie est bien plus intéressante mais elle reste quand même lente et parfois ennuyeuse.
    Alolfer
    Alolfer

    87 abonnés 885 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mai 2023
    Un film adapté d'un livre. Kurosawa nous montre par sa réalisation, l importance de la vie ! Grâce à sa mise en scène et la performance incroyable de l acteur principal, le personnage Watanabe nous est montré triste mélancolique et seul. Ce point là est très réussi ; on a de la peine au fur et à mesure du film. Cependant, j ai trouvé que la fin du film s eternisait... le film est quand même long sur sa fin et c est dommage car sans cette fin rallongé, j aurai pu augmenté ma note !

    Néanmoins, c est un film très réussi dans son ensemble ! Beau film !
    chrischambers86
    chrischambers86

    12 028 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 septembre 2022
    Oeuvre d'inspiration critique selon Akira Kurosawa le magnifique dont le thème principal est bel et bien la dèchèance physique! Un thème que sublime le maître nippon, dèjà au sommet de son art! La construction de l'histoire est admirable et l'utilisation du flashback l'est tout autant! Takashi Shimura est bouleversant en modeste employè atteint d'un cancer incurable qui cherche une raison à sa vie, en tout cas à revivre et à rèespèrer par la construction d'un parc de jeux pour enfants! Un acteur comme lui peut même être considèrè comme une sorte de synthèse vivante de l'oeuvre de Kurosawa! En transposant ce dèsarroi d'une sociètè de tout un pays sur un individu, le cinèaste signe un grand film sur la misère morale et humaine, dans l'optique du nèoralisme, transposè èvidemment au Japon! C'est à la fois beau et dèchirant! Dègainez le portefeuille car "Vivre" (1952) ne coûte que 1,23€ sur Amazon! On croit rêver...
    Tesuji
    Tesuji

    2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 mars 2021
    Que cinq étoiles pour noter ce film!!! Ce n'est pas suffisant. Pour moi, c'est l'un des chefs-d'oeuvre du cinéma mondial. Comment quelques images en noir et blanc peuvent-elles nous toucher aussi profondément ? Si on m'avait raconté ce film auparavant, je n'aurais pas été très tenté de le voir. J'en suis sorti bouleversé.
    Barry.L
    Barry.L

    20 abonnés 136 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 septembre 2019
    Il n’y a pas de mauvais film d’Akira Kurosawa. Ce dernier a réalisé au choix des bons films, des grands films et des chefs-d’oeuvre. Et deux ans avant le chef-d’oeuvre ‘’Les sept samourais’’, Kurosawa réalisait un grand film avec ‘’Vivre’’. Si l’éclectisme de Kurosawa n’est plus à démontrer, un fil rouge lie l’ensemble de sa carrière : en dépit d’un certain pessimisme envers l’espèce humaine, l’oeuvre de Kurosawa est teintée d’humanisme. Car l’’héroïsme peut naître dans n’importe quel homme à n’importe quel moment de sa vie, comme le montre ‘’Vivre’’, sorti en 1952.

    Kanji Watanabe est un employé de la mairie de Tokyo depuis plus de trente ans. Passant sa vie derrière un bureau à répéter les mêmes gestes, Watanabe apprend un jour qu’il est atteint d’un cancer de l’estomac. Il prend alors conscience de la vacuité de son existence et décide de consacrer le reste de sa vie à quelque chose d’utile en créant un parc pour des enfants.

    L’une des plus grandes forces du cinéma de Kurosawa réside dans sa galerie de personnages. Sans renier la noirceur de ses personnages, Kurosawa aime scruté chez eux la moindre trace d’humanité, quitte parfois à mettre de côté l’intrigue de ses films pendant une certaine durée. ‘’Vivre’’ ne fait pas exception : le film suit le parcours de Watanabe qui prend enfin conscience de l’importance de la vie le jour ou il apprend que sa mort est proche. Sa réaction est au coeur du film qui présentent deux parties aux forces scénaristiques et esthétiques différentes. Vient tout d’abord la réaction immédiate du héros. Dans une longue première partie, le film présente la déambulation poétique et nocturne du héros. Ce premier moment plus lent et contemplatif pourrait sembler superflu, voire inutile par rapport à ce qui l’entoure. Il se révèle au contraire inutile : Watanabe s’offre (ou du moins essaie) une seconde jeunesse accompagné d’un romancier faisant office de Méphistophélès. Le cheminement de Watanabe vers son humanité pleinement acquise débute ici, quand Watanabe tente vainement d’oublier sa mort prochaine. Mais cette fuite est évidemment illusoire. Dans une scène bouleversante, Watanabe demande à un pianiste qui vient de jouer des airs entraînant et joyeux de jouer une chanson triste au titre significative : ‘’La vie est brève’’. Ce n’est pas comme cela que le héros pourra mourir apaisé. L’idée d’un homme qui se découvre un cancer et décide de se remettre profondément en question permet à Kurosawa de s’interroger sur l’homme et son but sur Terre. Sommes nous ici juste pour satisfaire nos besoins comme de simples animaux ? Non, l’homme est capable de bien plus. Kurosawa montre que l’homme est ainsi capable de faire preuve de bonté, sentiment le plus à même de nous laver l’esprit. Watanabe connaîtra une tristesse qu’aucun plaisir ne pourra effacer tant qu’il n’aura pas fait quelque chose d’utile dans sa vie. Dès lors, peu importe l’importance du ‘’combat’’ (si tenté qu’on puisse appeler ça un combat) mené par Watanabe dans la seconde partie du film, c’est la trace qu’il laissera à la postérité, fut-elle dérisoire qui comptent vraiment. Une trace qui se traduit en l’occurrence par la joie ressentie par plusieurs enfants.

    Mais il est possible que dans leur quête d’humanisme et d’héroïsme, de nombreux obstacles se dressent sur la route des hommes. L’une des qualités du cinéma de Kurosawa réside dans sa vision du monde extrêmement lucide. S’attaquant à la bureaucratie qui étoufferait l’humain (au sens propre comme au figuré : la chaleur de ces bureaux remplis de paperasse étouffe les hommes et les déshumanise), Kurosawa ne se berce pas non plus d’illusion. Le cinéaste ne faisait pas partie de ces moralistes idéalistes qui croient qu’il s’agit de changer le système pour que la face du monde aille mieux. La beauté de Watanabe, c’est son absence totale de haine ou de mépris envers tout ceux (et ils sont nombreux) qui l’entravent dans son projet. Parler de combat est par conséquent maladroit : la fin du film assez cynique montre les raisons peu reluisantes qui ont poussé le maire-adjoint a accepté le projet du héros. Kurosawa fait preuve d’un grand pragmatisme : pour lui, le système n’est pas à changer, ceux sont les hommes qui doivent se métamorphoser. C’est ce que montre ‘’Vivre’’ : Watanabe est un exemple sans jamais, avoir critiqué autre chose que lui-même : il ne s’en prend jamais aux infernales institutions (superbement présentées en début de film via une succession de plans très brefs, conclus par les fameux volets et qui, à n’en pas douter, a dû inspirer Goscinny pour la maison qui rend fou des ‘’12 travaux d’Astérix’’). c’est à l’homme de se remettre profondément en question sans invoquer l’excuse facile du système. Et le bilan dressé dans ‘’Vivre’’ fait franchement froid dans le dos. spoiler: A la fin du film, les collègues de Watanabe promettent de suivre l’exemple de Watanabe sans tenir parole
    . Cependant, l’humble héros n’a lui rien à se reprocher : sans chercher à vouloir tout chambouler, sans jamais se vanter de faire ce qu’il fait, il aura accompli une bonne action. Ce genre de révolution intérieure, Kurosawa en est favorable et ne croit pas au changement de système comme solution. A l’instar d’un Barberousse (autre futur héros magnifique de Kurosawa), Watanabe aura voulu avec toute sa modestie aider les gens, dans la mesure du possible. Dans les Cahiers du cinéma en 66, Kurosawa dira d’ailleurs : ‘’Même si le régime changeait, je doute vraiment que les hommes puissent être heureux. Voyez ce qu’il en est en URSS. Le régime bureaucratique a permis aux bureaucrates d’étendre leurs tentacules sur le pouvoir. Les hommes sont faibles, il ne reste qu’à envisager que nous puissions changer les hommes. Il faut absolument que chacun pense plus sérieusement à remettre en question le statut même de l’humanité avant de chanter les louanges d’une politique meilleure’’. Finalement, Kurosawa est à l’image de ses héros : sans se faire d’illusion sur la noirceur humaine, Kurosawa apporte sa sagesse à une humanité qu’il est peut-être encore temps de sauver. Un humaniste désabusé, en quelques sortes. Pourtant, chaque victoire, fut elle dérisoire est fondamentale.

    Mais Kurosawa est un réalisateur avant d’être humaniste. Il n’est pas un des plus grands réalisateurs de tous les temps pour rien. Aussi sait-il créer des films dits ‘’sociaux’’ à la force de frappe cinématographique considérable. ‘’Vivre’’ au-delà de ses qualités liées au propos convainc aussi par le soin apporté à la réalisation et au scénario. Comme souvent avec le cinéma japonais, le rythme du film pourra paraître surprenant et étrange, surtout pour un occidental qui ne connaîtrait pas ce cinéma. Kurosawa adopte deux approches, très différentes pour chacune des deux parties. Dans un premier temps, Kurosawa filme la réaction immédiate de Watanabe : comme si le temps s’était suspendu, le cinéaste filme l’état de sidération du héros à travers ce voyage au bout de la nuit, qui n’est pas sans rappeler un certain cinéma néoréaliste, alors très en vogue dans un pays éloigné du Japon. Cette partie est dénuée de nœuds dramatiques ce qui renforce le choc ressenti par le personnage principal et nous fait bien comprendre l’état physique et psychologique du personnage en question. Le rythme du film change dans la dernière heure du film qui n’est pas sans faire penser à la construction scénaristique de ‘’Rashomon’’ (1950), le film qui a révélé Akira Kurosawa à l’international. Après une première partie faussement poussive et avare en mouvement, Kurosawa démontre sa virtuosité narrative dans cette dernière partie en alternant de courts flashbacks et de courtes scènes dans le présent. Et comme dans ‘’Rashomon’’, une interrogation naît : pourquoi Watanabe voulait-il tant ce parc ? Le mérite lui revient-il entièrement ? Kurosawa multiplie les points de vue et change la visée de son film, qui n’est alors plus intimiste comme pouvait l’être la première partie. Et comme dans ‘’Rashomon’’, les réponses au mystère importent peu. Dans le cas de ‘’Rashomon’’, on ne saura jamais vraiment ce qui s’est passé. Tandis que dans ‘’Vivre’’, le spectateur a un tant d’avance sur tous les protagonistes qui se posent des questions sur le comportement de Watanabe. Le but de multiplier les points de vue est toujours lié à l’étude du comportement humain effectué par Monsieur Kurosawa. Lequel trouve de la noirceur, certes, mais aussi, chez certaines personnes , quelques traces d’humanité.

    Les bons sentiments ne font pas de bons films. En revanche, les beaux sentiments, quand ils sont maniés par des maîtres peuvent délivrer de grands films. Surtout quand ces beaux sentiments humanistes sont aussi accompagnés d’une lucidité sur la crasse qu’on peut trouver dans l’esprit des hommes. Car, il ne faut pas oublier que, si Kurosawa (à l’instar d’un Chaplin et d’un John Ford) est un humaniste, il ne se leurre pas non plus sur les vicissitudes bonnes ou mauvaises de l’âme humaine (comme il avait si bien su le faire dans son ‘’Chien enragé’’, sorti en 1949). Si Kurosawa est si grand, c’est que son cinéma, à la fois si japonais et si universel est empreint d’une sagesse qu’aucun autre cinéma (et encore moins le cinéma pseudo-intellectuel) n’avait, n’a et n’atteindra jamais.
    maxime ...
    maxime ...

    197 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 août 2018
    Akira Kurosawa innove toujours dans sa méthode tout en conservant son empathie envers les personnages filmés. Le long métrage est diviser en deux, une première sur Monsieur Watanabe ( immense Takashi Shimura ) et la maladie qui va le transfigurer, la seconde sur le jour de ses obsèques avec collègues de travail, familles et toutes personnes ayant croisés la route de cette homme fantastique. C'est très éprouvant émotionnellement, la mélancolie insufflé à travers Vivre déborde de partout et rend l'atmosphère bucolique mais pèsent aussi au vue du final qui se veux inévitable ... La souffrance de cette homme dans la première moitié ramène à la rencontre qu'il fait dans la salle d'attente au début du film, la conversation avec celui qui lui confiera que les médecins qu'il s’apprête à voir mentent aux patients en leurs donnant de faux pronostics. Une scène à méditer, difficile à expliquer en soit ... La seconde partit est très triste aussi mais l'ébriété général de l'assemblé amène un peu d'humour et m'a redonné le sourire. L'injustice se mêle à Vivre dans tout le film mais est bien plus accentué dans les prémices du second axe avec l'apparition de ce politicien qui en plus d’être désagréable se révèle ignoble et méprisant ... La fin est entre deux eaux, entre optimisme et résignation, un étrange paradoxe ! Le film le plus dure d'Akira Kurosawa selon moi, enfin parmi les sept que j'ai vu.
     Kurosawa
    Kurosawa

    518 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 septembre 2017
    Parmi les films de Kurosawa, "Vivre" possède une réputation des plus favorables, certainement liée à sa dimension humaniste et mélodramatique. Or, c'est sur ce point que le film déçoit dans sa première partie, trop larmoyante et sans densité. Pendant une bonne heure, on assiste à un Kurosawa en mode mineur, qui suit certes avec sensibilité mais aussi sans nuances le désespoir d'un homme condamné, qui se demande ce qu'il va pouvoir faire pour sauver sa vie. Watanabe (Takashi Shimura) se raccroche à une jeune fille pour tenter in extremis de vivre et cherche un moyen de réaliser une action louable. C'est dans son second mouvement que le film trouve son envol, dramatique et politique, qu'il trouve une subtilité et une acidité incarnées par la précision des cadrages, l'intelligence des dialogues et la pertinence d'une construction en flashbacks qui relate par bribes la démarche de Watanabe, celle de construire un parc pour enfants sur un terrain détruit. En confrontant le présent (les administrateurs qui débattent lors de la veillée funèbre) et le passé (l'avancée du projet), Kurosawa ne minimise pas l'obstination et le courage de Watanable, décidé à construire ce parc, mais n'oublie pas non plus que la concrétisation de ce projet doit surtout à l'opportunisme des pouvoirs politiques en période électorale. Ce que la fin du film résume avec brio, synthétisant parfaitement la dialectique politique à l'oeuvre, c'est que ce parc, quelles que soient les raisons pour lesquelles il a vu le jour, existe bel et bien et donne un peu de bonheur aux enfants d'un quartier pauvre; mais en parallèle est également affirmée la paresse d'une administration incorrigible qui n'a que faire d'une population en détresse. Au final, "Vivre" n'est pas un sommet dans le filmographie de Kurosawa, mais une pièce singulière et importante.
    Bernard D.
    Bernard D.

    100 abonnés 604 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 mai 2017
    Je sors sans jeu de mots « estomaqué » de film de Akira Kurosawa … tourné en 1952.
    C’est l’histoire de Kenji Watanabe (interprété magistralement par Takashi Shimura, un des acteurs fétiches de ce réalisateur), sous-chef de la mairie de Tokyo apprend par hasard qu’il a un cancer de l’estomac (« un petit ulcère qu’il est inutile de traiter par les médicaments » (sic)) et va déployer toute l‘énergie qui lui reste pour créer un parc pour les enfants dans un endroit au préalable insalubre car « c’est devant la misère que l’homme se révèle ». Lui qui a sacrifié 30 ans de sa vie après le décès de son épouse, pour élever seul son fils et qui s’est laissé enlisé dans la bureaucratie et la paperasserie (« il a occupé et perdu son temps à apposer des sceaux sur des formulaires ») va petit à petit comprendre que la vie n’a de sens qu’à travers ce qu’on a fait ! Lui qui s’était « momifié » (c’est le surnom que lui donne en cachette ses collègues de bureau) va à force de persévérance et contre de nombreux obstacles arriver à faire réaliser son projet … sans en avoir la moindre reconnaissance. A cette histoire se mêle l’hypocrisie des médecins de l’époque face au cancer, la relation avec le fils tant aimé mais qui ne sait pas communiquer avec son père (petit clin d’œil au passage au film de Xavier Dolan « Juste la fin du monde » que je n’avais pas su apprécier lors de la projection), la vision kafkaïenne du « riz de l’administration » malgré la légendaire politesse nipponne …
    Bref un film très riche avec une réalisation époustouflante pour l’époque en termes de gros plans, de cadrages subtils jouant sur le noir et le blanc, de regards et de non-dits … le tout avec un montage audacieux là encore pour l’époque avec de nombreux flash-backs qui permettent de mieux cerner toute la richesse et la tragédie de cette histoire. Si la séquence de la ballade nocturne avec un Méphistophélès de passage pour essayer d’oublier dans l’alcool pourrait être supprimée mais la scène de la veillée funèbre – 6 mois après le décès - avec les parents et les chefs et sous-chefs est mémorable … surtout lorsque le saké dénoue les langues !
    C’est dans le cadre d’un cycle consacré à Akira Kurosawa que j’ai eu la chance de découvrir ce très très grand film ! S’il passe chez vous ou même à 100 km, courrez vite le voir car c’est pour moi un véritable bijou.
    jean-paul K.
    jean-paul K.

    8 abonnés 323 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 mars 2017
    J'ai trouvé le film très bon avec un acteur excellent, M. Watanabe dans le film, et des cadrages de visages notamment impressionnants. Par contre, je ne mets pas plus car la dernière demi-heure est vraiment très longue, très répétitive et trop caricaturale. On a bien compris le propos de Kurosawa et je ne pense pas qu'un trop plein de saké change fondamentalement les choses et le système. Dommage..
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    161 abonnés 2 422 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 janvier 2017
    Vivre est un magnifique film d'Akira Kurosawa.
    L'histoire est prenante. On suit avec beaucoup d'émotions le personnage principal dans sa quête « de la vie ». Et malgré la thématique abordé par le film, il évite tout pessimisme ou candeur, et surtout il n'est pas pompeux et masturbatoire comme la quasi-totalité des films pseudo-philosophiques qui traitent de la vie et de la mort.
    La description de l'administration et la bureaucratie japonaise, qui font passer les citoyens d'un bureau à un autre pour revenir au point de départ quelques heures plus tard est très drôle.
    Takashi Shimura (fréquent collaborateur du réalisateur) excelle dans le rôle principal, rôle sublime au passage.
    Sans hésitation, un des meilleurs Kurosawa et sans doute le plus beau.
    soulman
    soulman

    69 abonnés 1 154 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 novembre 2016
    Un film d'un grand humanisme qui, s'il a vieilli, conserve une force d'évocation intacte. Le côté kafkaïen de l'administration japonaise est particulièrement bien dépeint, avec ses innombrables chefs de service imbus de leur condition, incapables de prendre une décision, fermés à tout projet émanant de la société civile.
    Les relations entre le vieux fonctionnaire et ses rencontres fortuites (l'insomniaque, la jeune employée) sont magnifiquement narrées.
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