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BlindTheseus
256 abonnés
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4,0
Publiée le 19 mai 2009
Inédit bien révélateur, et surtout quand il met en valeur le déterminisme latent de toute société, contre les grands esprits - hors le fait que ce western contient un défilé sidérant de beaufs en couple ou non. -
La conquête de l'Ouest est un des motifs narratifs les plus éculés du cinéma américain. «Westward the Women» (USA, 1951) de William A. Wellman se loge dans ce genre. La singularité du film provient de la nature particulière du convoi. Sous les ordres d'une town américaine exclusivement habitée par des hommes, Buck Wyatt s'en va chercher un groupe de femmes célibataires pour permettre à la town de se développer et lui donner les capacités d'engendrer une nouvelle génération. Plus que de constituer un western épique, Wellman aspire à réajuster le mythe de la création. En l'occurrence, la pérennisation de l'humanité par l'accouplement de l'homme et de la femme n'est plus chose naturelle et encore moins l'oeuvre d'un divin puisqu'elle nécessite l'intervention des hommes. Séparés en deux groupes, situés en deux lieux distincts, les hommes et les femmes requièrent l'intervention d'un cow-boy, figure bienfaitrice de l'Ouest, pour se voir réunir. Le long trajet qui mènera les femmes aux hommes, et qui peut invoquer par ses péripéties «Wagon Master» de Ford, sera cahoté par les aléas de la nature. Avec une certaine distance, «Westward the Women» serait un film romantique dont l'épopée ne viserait qu'à réunir la femme à l'homme, une Odyssée multiple où Ulysse prend la figure d'un convoi de femmes et Pénélope celui d'un ranch d'hommes. Cette instance mythique ne nourrit pas moins la réussite du film. Invoquer, potentiellement, des récits religieux ou mythiques ne suffit pas à faire d'un film une oeuvre d'art pleinement accomplie. Car Wellman laisse reposer son oeuvre sur des personnages aux traits forcés. Le plus emblématique est celui joué par Hope Emerson. Grande femme robuste à l'allure sévère, Emerson incarne l'archétype de la femme comique, au caractère rustre et aux manières maternelles. La volonté de Wellman de recourir à des personnages triviaux pour exprimer cette odyssée des sexes réduit le film à un divertissement de peu d'imagination.