Premier film de Bong Joon-ho, Barking dogs s'éloigne assez de tout ce qu'a pu faire le talentueux réalisateur coréen par la suite (Memories of murder, the host, Mother) mais soyons clair, son premier film bien que mineur dans sa filmographie n'en reste pas moins un film de qualité.
En tout lieu son oeuvre est clamée comme étant une comédie et cela peut surprendre lorsqu'on se retrouve devant une satire assez loufoque. Pour résumé les faits et ainsi vous faire prendre compte du phénomène, Barking dogs c'est l'histoire principalement de deux personnages, tout deux assez bas dans l’échelle sociale mais qui rêvent tout deux de mener une belle vie. Il y a donc dans un premier temps l'homme qui cherche à devenir professeur, qui a des projets mais qui n'a pas forcement l'argent pour les mener. Son habitat est pour le moins modeste étant donné qu'il vit dans un immeuble avec sa femme qui ne manquera pas de le soumettre à ses envies. Passant généralement son temps dans l'immeuble il s'exaspère d'entendre un chien aboyer à longueurs de journée d'autant plus que ces derniers sont interdis dans l'immeuble. Sous une pulsion colérique il ira même jusqu’à kidnapper le chien pour s'en débarrasser de la manière la plus efficace possible. Il pensera d'abord le jeter du toit d'un immeuble mais préférera enfermer le chien à clé dans une armoire présente dans un sous sol de bâtiment. Ce n'est que plus tard lorsque des avis de recherche seront publiés qu'il se rendra compte que le chien qu'il avait kidnappé était en fait aphone. Oups... Il se précipita donc en direction de ce sous-sol pour chercher le chien qui a peut-être encore des chances d'être en vie. Arrivé là-bas, plus rien, il voit un vieil homme arriver et se cache donc dans l'armoire. Ce vieil homme c'est le concierge qui vit en fait ici. Pour ne pas trop en dire sur la suite des évènements on s'arrêtera là, en précisant tout de même que le gentil concierge a recueilli le chien... pour le manger. Bon appétit !
C'est lors de ce périple qu'on fera aussi la connaissance d'une femme. On l'apercevra tout d'abord à son travail en train de tamponner les affiches d'avis de recherche du chien. cette femme a un rêve, devenir célèbre et passer à la TV comme la femme qui avait fait face au kidnapping d'une banque. C'est ainsi qu'elle se lança à la recherche des kidnappeurs de chiens. Elle rencontrera donc irrémédiablement notre 'héros'.
Barking Dogs vous l'aurez compris est un film pas comme les autres, une espèce de douce comédie un peu amère qui ne manquera pas d'apporter son avis éclairé sur la société coréenne avec entre autre le chômage et les forces de l'ordre (Chose qu'il ne manquera pas d'appuyer dans la plupart de ses films). L'on remarque tout de suite toutes les qualités du réalisateur même sur un sujet aussi restreint que celui-ci, notamment au niveau de la mise en scène déjà très cohérente et prenante, sa mise en place d'un climax, de gestion du suspens sans oublier les quelques ressorts comiques dont il fera preuve (Les disputes de couples, fausses tortures de chiens, la légende du chauffage Kim).
On retiendra aussi les acteurs assez en forme, d'ailleurs certains d'entre eux joueront par la suite de nouveaux sous la direction de Bong Joon-ho à l'image de Doona Bae (The Host) ou encore Byeon Hie-bong (Memories of murder, The Host). Une certaine marque de confiance et de gratitude envers les acteurs qui les a accompagné lors de son premier film, d'autant plus lorsque que l'on sait que Bong Joon-ho est quelqu'un de très convivial et dynamique, et garde souvent de très bons contacts avec son équipe de tournage.
Mais voilà au final Barking Dogs n'est pas non plus sans défauts, malgré tout il en est que pour un premier film le résultat est bien plus que respectable. On reprochera entre autre les premières minutes nous laissant totalement indifférents et une mauvaise gestion du rythme. Outre mesure donc le premier film de Joon-ho est une réussite, certes pas au niveau de ce qui viendra par la suite mais tout de même bien honorable. Barking Dogs laissait déjà entrevoir toutes les qualités du metteur en scène coréen avec aussi précisons le une utilisation très adéquate de la bande originale qui ici sera principalement composée de morceaux un peu jazzie.