Bon, je n’attendais franchement pas grand-chose de Fire Birds, qui ne m’a attiré vraiment que pour son casting étonnant pour la réalisation d’un type inconnu, et pour un film si court ! Je n’ai pas été séduit.
Il y a de bonnes choses quand même, bien qu’on ne puisse nier, il est vrai l’influence de Top Gun. Le casting tient déjà plutôt bien la baraque comme on pouvait l’espérer. Nicolas Cage est un pilote crédible, bien que son personnage manque de relief, problème d’ailleurs de tous les personnages du film. Sean Young par exemple est franchement très mal utilisée, alors que c’est une actrice de qualité qui méritait mieux à mon sens, et le seul qui tire son épingle du jeu, dans le genre de rôle qu’il affectionne, c’est Tommy Lee Jones. Il s’amuse visiblement, et hérite du personnage le mieux construit et avec le plus de relief. On regrettera amèrement que le méchant du film ne soit pas davantage exposé.
Autre bon point la bande son, tout à fait concluante, qui marche un peu dans les traces de Top Gun, mais qui arrive à avoir suffisamment de personnalité pour ne pas trop souffrir de la comparaison. On appréciera aussi le dernier quart d’heure, le seul moment véritablement spectaculaire du film, avec quelques affrontements aériens de qualité, mais qui arrive malheureusement très tardivement.
Le film est sinon riche en défaut. D’abord il est clairement trop court. 1 heure 15 ce n’est pas tenable pour un film de ce genre, et il souffre de sa superficialité générale. Incapable de développer le moindre personnage (hormis un peu Jones), il file trop vite et donne un gout de transparence totale du coup. La relation Cage-Young est super mal construite, l’entrainement est quand même bien mal rendu avec des facilités scénaristiques problématiques, et on a le droit à un quart d’heure d’action réelle au bout du compte. Non ce film ne remplit honnêtement pas le contrat niveau histoire et action.
La réalisation est aussi trop moyenne. David Green livre des scènes aériennes correctes, mais pour le reste son film sent la petite série B sans âme. La scène d’amour est un ratage monumental, les scènes d’entrainement sont assez ridicules (surtout celle de la jeep), et il n’arrive jamais à donner de l’ampleur à son métrage. C’est là où l’on voit la différence entre un Tony Scott et David Green, d’autant que Green n’était pas sur une petite production fauchée. Il avait du matériel à sa disposition, des stars, bref, un potentiel loin d’être très inférieur à celui de Scott, et pourtant son film fait penser à une petite série B quelconque. Une sensation qui vient peut-être aussi de décors totalement sous-exploités, et d’une photographie qui est à la peine. Le film dégage trop de fadeur à ce niveau.
En conclusion, Fire Birds est un petit film qui n’a pas su s’imposer par rapport à la concurrence, assez importante à l’époque dans ce registre, et cela s’explique assez bien, malgré la présence de stars à l’affiche. On peut toujours s’étonner quand même quand trois acteurs en formes dans ce début des années 90 n’ont pas réussi malgré leurs efforts à populariser un film, et cela signifie bien qu’il y a un problème quelque part. Alors certes il y a un quart d’heure sympa, mais enfin il y a plein d’épisodes de supercopter pas si loin niveau qualité, certes il y a un trio d’acteurs solides malgré des rôles en carton pour deux d’entre eux, certes la bande son est efficace, mais cela ne suffit pas pour avoir la moyenne. 1.5, car en plus le film disposait de vrais moyens pour le tournage, donc je serai plus sévère qu’avec un métrage qui aurait joué la débrouille.