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stebbins
512 abonnés
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4,0
Publiée le 12 mars 2009
Je découvre enfin le cinéma de Takeshi Kitano... Mieux vaut tard que jamais ! Dolls est un beau film fragile et mélancolique, le théâtre de la passion et de l'aliénation. Les personnages de cette oeuvre visuellement somptueuse sont un peu comme les poupées du cinéaste japonais : mutiques pour la plupart ( pour ne pas dire autistes ), ils sont dirigés dans la douceur et la délicatesse de l'imaginaire. De ce calme extraordinaire, de cette impression d'enfance, Kitano va faire naître le malaise : car Dolls est un film malade, une sorte de retour aux origines, une promenade loin du monde civilisé, ce monde dans lequel les mariages, le Star System et la Mafia n'ont de cesse de vouloir imputer à l'Homme sa condition. Les personnages de Dolls respirent une tristesse de tous les instants, allant parfois jusqu'à l'apitoiement : ils se complaisent silencieusement et conservent leur pudeur. Miracle : Takeshi Kitano les regarde avec dignité, sans jamais tomber dans l'observation clinique et désincarné. Il les respecte, eux qui s'enferment dans leur mal-être. Sur le plan stylistique, Dolls est un petit bijou : les couleurs chatoyantes et le montage complexe sont à ravir. Un film merveilleux, d'un pessimisme brillant. Une référence.
Un style très curieux, lent, suspendu et presque mutique. Le film est très romantique et illustre le thème du bonheur amoureux irrémédiablement détruit par la pression sociale. Le symbolisme, la stylisation, ont souvent quelque chose de trop appuyé, voire de puéril (y compris, paradoxalement, en usant de l‘ellipse). Les vues de la nature sont superbes, avec une esthétique très japonaise. Malgré les défauts formels il est difficile de ne pas être pris par la mélancolie poignante distillée jusqu’au bout. Derrière le drame romantique, il y a aussi sans doute une lecture politique à faire : « Dolls » est un film de l’après miracle économique nippon, du marasme et du désenchantement, et ses personnages sont broyés par les obligations de la réussite sociale.
Loin d'être au meilleur de sa forme avec ce film, Kitano arrive tout de même à nous transmettre des émotions avec une manière dont seul lui est le maître. Les histoires sont inégales mais très belles, empreintes de mélancolie, de regrets et d'amour.
Un film très poétique et une image souvent très belle. Les 3 histoires s'enchaînent bien mais celle du couple qui marche à l'infini est vraiment lassante. Par contre, l'histoire de la dame qui attend chaque jour son amoureux sur le banc du parc avec son en-cas est une très belle illustration de ce que peut être la fidélité dans les sentiments. Globalement, pour les 3 histoires, les sentiments montrés par le film sont très purs, incroyablement beaux et se passent presque toujours de paroles, comme ce fut le cas aussi de « Locataires », le film coréen de Kim Ki-Duk sorti en 2005 au Cinéma. Malheureusement, « Dolls » est trop lent et long et ces nombreuses baisses de rythme font chuter le plaisir éprouvé par le spectateur. Je préfère le Takeshi Kitano scénariste-réalisateur-acteur dans ses films de yakusa (par exemple, dans l'excellent « Aniki, Mon Frère » (Brother, 2000)) au Takeshi Kitano scénariste-réalisateur de comédies romantiques dramatiques comme celle-ci.
Il y a du travail de fond et de forme, mais également une tristesse infinie tout au long du film, préparez les mouchoirs et les remontants. Pas un Kitano majeur, en ce qui me concerne.
Beau film, mélancolique et pudique, «Dolls» n'en demeure pas moins une semi-réussite pour son réalisateur Takeshi Kitano. La faute à un formalisme froid, à un scénario qui se traîne malgré de bonnes idées, et à des acteurs qui peinent à nous émouvoir. Conçu autour de trois histoires, le film évolue en passant régulièrement de l'une à l'autre par l'intermédiaire de ses personnages et d'une thématique commune : l'amour sacrifié ou perdu. La première commence avec un couple de « mendiants enchaînés », puis la deuxième continue avec un vieux yakuza retrouvant le temps d'un instant son amour de jeunesse, et la troisième évoque la convalescence d'une ex-star de la chanson qu'un de ses plus grands fans vient visiter. Personnellement c'est cette dernière qui m'a le plus touché, davantage déroutante et originale que les deux autres, déjà plus convenues. Malheureusement les trois histoires souffrent d'un manque d'approfondissement, et la relative superficialité de leur approche peine à être compensée par une esthétique certes jolie mais trop conventionnelle. Les jeunes acteurs sont pour la plupart assez inexpressifs et la façon dont sont traitées leurs relations tient un peu trop souvent du cliché sur les couples « torturés » et hantés par la mort qu'on retrouve dans les romans à l'eau de rose pour adolescents. Déception donc pour le premier film de Kitano que je découvre, même s'il s'agit d'un long métrage d'une qualité certaine. [1/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
A l'instar de "Hana-bi", Takeshi Kitano livre là un superbe film rempli d'une lente poésie contemplative. Une œuvre très émouvante, qui fait du bien à la tête, douce, délicate qui tranche singulièrement avec ses films de yakuzas.
«Dolls» (Japon, 2002) de Takeshi Kitano débute par l'extrait d'une pièce de bunraku, théâtre de marionnettes japonais. D'emblée, Kitano annonce la couleur : son film est l'histoire de poupées manipulées. Manipulées par quoi ? C'est tout au long du film que Kitano nous prouve avec une beauté esthétique ultra-rare, que le vecteur le plus essentiel chez les hommes est l'amour. Trois histoires d'idylles, de passions et de pardons se croisent avec la même pudeur qu'«Hana-bi» (Japon, 1997). «Dolls», c'est un peu le film chorale de Kitano. C'est également le plus beau film du cinéaste japonais et sûrement l'un des plus beau du cinéma ( avec «2001...» de Kubrick et «Der Heilige Berg» de Franck). Jouant sur les couleurs des saisons, le rouge de l'automne, le rose du printemps, le blanc de l'hiver deviennent tant de moyens d'expressions visuelles qui par le truchement de la caméra de Kitano sont des peintures en mouvement où l'on ne peut que s'extasier. Le film, en plus de sa charge émotive pure croît en force grâce aux images toute plus belles les une que les autres. «Dolls» n'est donc pas un film politique au sens engagé du terme mais réellement un film d'auteur où le Japon apparaît magnifique et où l'imaginaire de l'auteur connu pour ses giclées de sang devient l'imaginaire d'un enfant qui joue avec les couleurs et les images. Bref, Kitano fait là un film sur la force ( destructrice ) de l'amour. Un incontournable de la filmographie de Kitano.
Hystérique de la zapette, passez votre chemin. C'est plus que lent, plus que désincarné, carrément chiant.. La photo n'est pas vraiment belle en fait (contrairement aux costumes), mais très réfléchie et contemporaine. La musique un peu trop synthé, mais assez belle. Cependant, puisqu'il faut quand même respecter le travail d'un créatif quand il existe, il y a un seul message dans ce film, et il est porté à l'écran de manière à prendre conscience de l'hypocrisie de l'art cinématographique. Sur la douleur des vrais sentiments, impossibles ou suicidaires dans le monde réel. Et ce n'est pas l'histoire Cantat / Trintignant qui va nous faire penser le contraire, hélas ... L'intention était excellente, mais il n'était peut-être pas nécessaire de l'exprimer aussi hermétiquement, ce n'est qu'un avis d'occidental... On sent dans ce film les limites de la mondialisation, comme dans "Stupeurs et tremblements", certaines cultures sont impénétrables.
Le traitement de ces histoires d'amour qui se croisent font de Dolls l'un des films les plus poétiques de Kitano. Ce film, tout en retenue, se contemple comme un tableau. Magnifique.
Ce film est d'une poésie comme seul le Japon sait la produire. Il est seulement trop triste, et je suis bien sûre que dans la vraie vie au moins une des ces trois histroires aurait trouvé une fin heureuse. C'est quoi ce coup de déprime Takeshi san ? Merci tout de même, c'est un beau film.
Kitano dixième. Le Beat Takeshi filme avec une passion et une sensibilité inédite cette très belle représentation des sentiments humains à travers le chassé croisé de trois histoires d'amours. Un Kitano étonnemment mature donc, "Dolls", même s'il est très respectueux vis à vis des autres films du réalisateur, ne succombe pas aux obsessions et aux faiblesses de ce dernier. Cela se passe dans un univers mystique, peuplé de japonais aussi inexpressifs que des poupées. Des poupées, qui vivant dans un monde factice de propreté... Et c'est de là que provient le génie du réalisateur. Car de ce portrait de japonais plats et inexpressifs tels qu'il les voit, de cet univers mièvreux de perfection, de tout ce vide, le réalisateur a su faire jaillir un véritable flot de sentiments... Un des Kitano les pluis fluide et poétique: Plus qu'un film, une oeuvre d'art.
Un film poétique, moraliste et mélancolique mais bon sang qu'est ce qu'il est déprimant. On est vraiment déprimé et bouleversé quand le film est terminé. Les photographies sont belles. Le rythme est calme mais ce n'est pas de loin le meilleur de Kitano. Ses plus grandes réussites restent a mes goûts : "Hana-bi" et "L'été de Kikujiro"