Sofia Coppola a écrit le rôle de Bob Harris pour Bill Murray ; la cinéaste a confié que si le comédien avait refusé, elle n’aurait pas tourné le film. L’acteur a tout de même joué avec les nerfs de la réalisatrice en attendant le tout dernier moment avant de se montrer sur le plateau à Tokyo, une semaine avant le début du tournage. Le comédien avait en effet son accord mais sans signer de contrat. À noter que Coppola n’a d’ailleurs pas hésité à faire le forcing pour attirer l’attention de Bill Murray, lui laissant plus d’une centaine de messages sur son répondeur dans le but d’obtenir un rendez-vous pour lui parler du rôle. Elle a même sollicité l’appui de Wes Anderson, ami de Murray.
Lost in Translation est en partie basé sur le vécu de Sofia Coppola. En effet, la réalisatrice a effectué plusieurs voyages au Japon durant les années 90, notamment dans le cadre de la promotion de son premier film, Virgin Suicides. Par ailleurs, l’hôtel Park Hyatt de Tokyo, où une grande partie du film a été tournée, est un des endroits préférés de la cinéaste.
Le titre, Lost in Translation, fait référence à une phrase du poète américain Robert Frost : « Poetry is what gets lost in translation ». On pourrait traduire cela par : « La poésie réside dans ce qui est perdu dans la traduction. » La séquence du tournage de la pub Suntory, dans laquelle Bill Murray se fait traduire les instructions du réalisateur, illustre parfaitement cet adage.
Scarlett Johansson, sensuelle et magnétique dans Lost in Translation, n’était âgé que de 17 ans au moment du tournage. Le fait que son personnage, Charlotte, soit plus vieux, n’a pas posé problème selon Sofia Coppola. En effet, cette dernière aimait beaucoup la maturité émanant de Scarlett, magnifiée également par sa voix rauque.
Sofia Coppola a dû tourner en grande partie avec une équipe de tournage japonaise, ce qui a entraîné pas mal de soucis ; la cinéaste doit passer par un assistant pour faire traduire ses consignes, ce qui rallonge souvent les journées. Sauf qu’au Japon, on ne plaisante pas avec les horaires ! Par exemple, lors du tournage d’une séquence dans un restaurant, l’équipe s’est retrouvée entièrement dans le noir après que le gérant ait éteint les lumières à cause d’un dépassement de 10 petites minutes ! Au Pays du Soleil Levant, le moindre retard est considéré comme un manque de respect, l’incident a d’ailleurs malheureusement abouti à la démission du régisseur général japonais.