Avis : L'Aventure de Mme Muir - Page 3

Une Gene Tierney à la fois fragile et déterminée, un Rex Harrison bourru mais patient, un film plein de romantisme au bon sens du terme. La photo est précise, la musique du compositeur favori d'Hitchcock, Herrmann, splendide.
spoiler: Elle souhaite avoir un homme dans sa vie et après un moment d'égarement dans les bras d'un séducteur-trompeur, comprendra qu'il vaut mieux d'être seule que mal accompagnée. Elle attendra l'amour jusqu'à la fin de sa vie, pendant que lui l'attendra dans l'éternité.

Un film subtil et touchant, d'un classicisme épurée qui convient parfaitement à la description des sentiments amoureux.

Un petit bijou, dont on ne se lasse pas, un film excessivement sombre en fait et pourtant tendre et séduisant. Gene Tierney est tout simplement sublime et la désillusion est aussi douce que totale avec elle.

Anciennement producteur très respecté, Joseph L. Mankiewicz trouve quelque chose de très attachant dans le métier de réalisateur auquel il va s'accrocher. Des films cultes il en a fait, son dernier "Le Limier" notamment est resté dans les mémoires ou encore "Eve" sorti en 1950. Mais c'est en 1947 qui sera distingué avec "L'Aventure de Mme Muir".

Le film raconte l'histoire du veuve, mère d'une jeune fille qui va quitter la famille de son mari pour s'installer dans une province au bord de la mer. Elle trouve une jolie maison qui dans le coin fait pourtant figure de maison hantée, ne croyant pas à ces légendes urbaines elle s'y installe mais se rend rapidement compte de l'existence du fantôme du capitaine Daniel Cregg. Mais il n'est pas malintentionné envers la petite famille, au contraire, Lucy a besoin d'argent, il lui dicte ses mémoires pour en faire un best seller et un sentiment amoureux va bientôt se développer entre eux.

Plutôt que d'entretenir un suspens voyeur Mankiewicz semble adopter ses codes du fantastique en présentant le fantôme comme le fantasme de l'héroïne. "J'existerai tant que vous croyez que j'existe" lui confie-t-il. Mais Lucy cède finalement aux avances de Fairley avec lequel elle espère avoir une vie meilleure puis le fantôme se glisse dans sa chambre pendant son sommeil pour lui faire ses adieux, ce qui donne lieu à une scène de monologue bouleversante au teint onirique. On croirait qu'il n'y a pas de frontière entre le fantôme et cette femme, ils semblent tellement proche, et pourtant ce baiser est impossible, cette histoire est impossible, notre héroïne tombe dans cette spirale passant pour une folle face au monde extérieur.

Gene Tierney est fabuleuse, aussi belle que électrique l'élégance de son magnifique visage n'est qu'une parenthèse face à son interprétation touchée par la grâce, cette femme est un mystère et c'est ce qui en fait une actrice marquante. Dans le rôle du fantôme le très charismatique Rex Harrison s'en tire également à merveille, la beauté de son personnage lui offre le champs libre pour nous émerveiller de passion et de mystère, sans que l'on se pose la moindre question sur lui il réussit à nous toucher de façon fulgurante.

"L'aventure de Mme Muir" est un film juste beau, d'une beauté et d'une mélancolie intemporelle jusqu'à l'un des plus beaux final de l'histoire du cinéma. Mais c'est surtout une parabole sublime sur l'émancipation féminine.

Film romantique sur l'histoire d'amour impossible entre une jeune femme perdue et un fantôme censé être rustre mais qui se révèle tendre. Maison gentiment hantée par cet homme. Ce n'est pas très élaboré mais ça a du charme. 3,3/5

Entre romance et fantastique, le cinéaste Mankiewicz réalise un film au charme fou avec la complicité d'un Rex Harrison à la fois élégant et facétieux et une Gene Tierney à la fois discrète et charmeuse.

La poésie d'un cinéma qui a disparu aujourd'hui.
On se laisse posséder par ses personnages, sortie d'un monde presque imaginaire, cela fait du bien, c'est un bijou dont le reflet n'a pas d'égal si ce n'est la beauté de Gene TIERNEY.
L'un de ses meilleurs rôles avec celui de Laura.
On peut quand même noter les profondeurs de noirs, qui laisse place à une luminosité accentuée des visages, la douceur du visage de Gene Tierney, on en parle, elle déstabiliserait n'importe qui, alors pourquoi pas un fantôme. Le jeu subtile entre ses deux personnages, presque à se toucher, à s'effleurer, mais sans jamais passer la frontière. C'est un film qui, sans avoir l'air d'y toucher dégage une force dramatique assez puissante, et on se laisse submerger par l'émotion, alors, que rien ne nous préparais à cela. L'action du film se passe presque exclusivement, dans la maison, et plus précisément dans la chambre, mais on a jamais l'impression d'être enfermé. Un très grand moment de cinéma.

Un des plus beaux chefs d'oeuvre de MANKIEWICZ que ce film fantastique qui commence de façon angoissante (grâce notamment à la magnifique musique de Bernard HERRMAN) pour continuer en une merveilleuse comédie romantique pour finir en mélo magnifique et déchirant. Gene TIERNEY était assurément une des plus belles femmes du monde. Elle est carrément fascinante dans ce rôle et Rex HARRISSON et excellent dans le rôle du fantôme. Une œuvre troublante et fascinante.

Cette magnifique histoire d'amour, qui ne manque pas de subtilité, est selon moi, le plus grand film de Mankiewicz. Les deux acteurs se surpassent par une prestation de qualité, raffinée et grandiose. Ce film étonne par sa simplicité de sa construction. Mankiewicz réussit le pari d’être à la fois romantique et ironique, naïf et lucide. La sublime partition de Bernard Herrmann magnifie les sentiments cachés des personnages avec une telle élégance. Sur une scène de pur mélodrame, L’aventure de Mme Muir laisse le spectateur avec un sentiment de sérénité et de plénitude qu’il est assez rare de ressentir au cinéma.
Un film d'une rare beauté ! Je vous le conseille vivement !

L'Aventure De Mme Muir est pour moi le plus beau film sur les fantômes de l'histoire du cinéma.
L'histoire est celle de Mme Muir, une jeune veuve, qui vient s'établir avec sa jeune fille et sa servante dans une maison au bord de la mer qui se trouve être hanter par le fantôme du Capitaine Gregg. Les relations entre eux deviennent si tendre que Gregg dicte ses mémoires à Mme Muir qui les publie.
Sur un scénario absolument magnifique de Philip Dunne, Joseph L. Mankiewicz ( Le Chateau du Dragon ) nous livre un long métrage d'une qualité poétique extraordinaire. Il s'agit d'un film vraiment délicieux et touchée par la grâce du début jusqu'à la fin. D'ailleurs l'ultime rencontre entre Mme Muir et son fantôme restera comme l'une des plus belles scènes de l'histoire du cinéma.
Evidemment l'interprétation est exemplaire. Gene Tierney ( inoubliable dans Peché Mortel ou encore Laura ) dans le rôle de Mme Muir est tout simplement divine, émouvante et nous livre là l'une des plus belles interprétations feminines de tous les temps. Le rôle du fantôme du capitaine Gregg est admirablement interprété par le génial Rex Harrison ( excellent aussi dans le Cléopatre du même réalisateur ou il incarnait Jules César ). A l'affiche également de ce film magnifique Natalie Wood ( West Side Story ) dans le rôle de la fille de Mme Muir et également George Sanders ( Les Contrebandiers de Moonfleet ) qui possède un rôle évidemment important dans ce film mais que je ne devoilerai pas.
Voilà donc un film que je ne pourrais jamais me lasser grâce également à une éblouissante musique de film que créera à l'époque le légendaire Bernard Hermann et qui signe là pour moi sa plus belle partition. Autre point fort de ce film, il s'agit de l'exceptionnelle photographie en noir et blanc de Charles Lang ( La Conquête de L'Ouest ) qui apporte un plus incontestable a ce long métrage légendaire.
Voilà une comédie romantique que tous le monde se doivent de posséder car elle est vraiment parfaite.
20/20

Fantastique aventure, ambiance étrange parfaitement maîtrisée par Mankiewicz où la romance teintée d'humour très drôle offre un grand et rare moment de pur Cinéma... Un précieux classique du 7e art à découvrir.

Je ne m'attendais pas à autant aimer ce film en dépit de la présence de G. Tierney devant la caméra et de J.L. Mankiewicz derrière. N'y allons pas par 4 chemins, c'est un chef d'oeuvre formel bouleversant, une histoire d'amour magnifique qui bénéficie du talent exceptionnel de l'actrice donc mais aussi du numéro impeccable de R. Harrison (qui frôle le cabotinage mais c'est tellement dur de ne pas y succomber avec un tel rôle) et puis il y a surtout la musique de B. Herrmann qui signe à cette occasion une de ses plus belles partitions (quand on connaît la carrière du bonhomme, ça pose). Splendide noir et blanc, mise en scène au cordeau, découpage précis, dosage des effets, humour et émotion au coin de chaque scène, c'est un mélodrame unique en son genre, à la magie inégalée et quelques scènes sont juste des bijoux au milieu d'une myriade de moments magnifiques. Un très beau film, un classique pur et dur qui peut se revoir sans fin. D'autres critiques sur

Voilà du vrai cinéma, celui qui fait rêver et empreint d’une grande légèreté. Le film est pourtant ancien (1947 !) mais quelle maitrise, quelle poésie ! Les acteurs sont irréprochables, en regrettant que la VO ne soit pas disponible. Du bel ouvrage qu’on n’imagine pas de nos jours.

Ce film est également pour moi la plus belle histoire d'amour de tous les espace-temps confondus. Comme dans tous ses films (à mankiewicz), c'est juste parfait à tous les niveaux, on en ressort toujours avec ce sentiment harmonieux où tout s'imbrique bien.

Le fantôme apparaît de dos, on n'en voit que la silhouette. Comme drapé de noir, l'esprit frappé d'un vieux capitaine, tenant davantage du gentleman que du poltergeist, est traité avec toute la délicatesse pour laquelle Hollywood était tant connue à l'époque et qui lui permettait de rendre plastiques les personnages au caractère le plus fort. Car si l'on se croit en Angleterre, le tournage a en fait eu lieu en Californie.

Mais peu importent les décors ou le personnage. *L'aventure de Mme Muir* est un film qui rend heureux que les artifices du cinéma existent, car tout y devient prétextes à quelque chose de bien plus grand. Le titre français est d'ailleurs bon : spoiler: ce sont tous les sens du terme « aventure » que l'on va traverser
.

Sans cette amorce surnaturelle, on aurait eu du mal à gober la rencontre entre une jeune dame bien élevée et un vieux loup de mer. Sans le prétexte, l'artifice, on aurait juste assisté à une rencontre atypique provoquée parce que… ben, parce que le cinéma le pouvait. Cependant, dès que l'intrigue est crédibilisée, le stratagème s'efface : le film ne vise plus à créer une rencontre exceptionnelle qui fait frissonner. Au contraire, il la banalise au plus vite. Le rythme, d'abord heure par heure, va progressivement accélérer : d'abord des jours, puis des semaines passent. Pourtant, quelle que soit sa vitesse, ce sont plusieurs vies pleines qu'on suit de près, avec l'impression croissante et paradoxale qu'il n'y a rien de surnaturel.

Légèrement trop concentré sur ses personnages principaux, l'œuvre déploie tout l'intérêt d'un choc presque culturel entre le réel et l'illusoire. Le vocabulaire châtié de l'une rejoint les jurons marins de l'autre dans des étincelles qui font à peine exprès de faire rire, développant une intimité au nez du spectateur et à la barbe du capitaine.

Fabuleusement écrite mais assez sensible pour laisser s'exprimer tout ce que les acteurs (et surtout Gene Tierney) avaient à offrir, l'œuvre est parmi les premières à faire un usage subtil, éclectique et ultraromantique, du procédé surnaturel normalement utilisé pour appâter des foules bon public. C'est l'occasion rêvée de se réconcilier avec la romance à l'ancienne en se questionnant sur notre rapport le plus poétique à l'illusoire. Dans notre monde où les relations humaines se font de plus en plus à distance, il est bon de voir des sentiments traverser le mur ultime de la mort.

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Humour, poésie, romanesque, rêve et émotion, rien ne manque à ce film extraordinaire, modèle de comédie sentimentale et extraordinaire éloge de la puissance de l'amour porté par trois comédiens d'exception : Gene Tierney parfaite de séduction délicate et de fermeté inébranlable, Rex Harrison savoureux en bougon bourru qui cache derrière des manières de rustre une réelle tendresse et George Sanders dans son registre préféré de crapule aristocratique. Superbe partition de Bernard Hermman qui n'était pas encore le musicien fétiche d'Hitchcock. Un chef-d'oeuvre, aussi drôle que touchant. Un des plus grands films de l'histoire du cinéma.