Le Sabre et la flèche est un western qui certes la joue un peu facile niveau scénario, mais honnêtement, c’est une bonne découverte, et un film qui, à l’instar de la plupart voir de la totalité des films d’André de Toth, bénéficie d’un travail formel très élégant.
C’est l’atout principal de ce métrage, qui dispose en effet d’une esthétique réussie. Très beau technicolor, quasi huis-clos porté par un cinéaste compétent avec une mise en scène qui sait faire mouche, notamment dans les scènes d’action, décors crédibles, musique plaisante quoique peu originale pour le genre et pour l’époque, Le Sabre et la flèche est un film qui n’offre pas une ambiance singulière, mais c’est un film d’un classicisme raffiné, un de ceux qui ont fait en quelques sortes les codes du genre à l’américaine.
Face à cette esthétique, Le Sabre et la flèche propose une histoire un peu inégale. Prenante dans sa première partie, elle s’installe ensuite dans un huis-clos pas désagréable, mais pas assez tendu, pas assez fort en suspens, et le film perd en vigueur. Disons qu’il donne le sentiment de ronronner un peu, ce que compense en partie une durée assez courte. On pouvait attendre plus de tension de cette confrontation, de ce siège, là je suis un peu resté sur ma faim, même si globalement ça se laisse quand même suivre sans souci particulier.
Reste le casting. Pas le plus relevé du genre, mais des interprètes investis, dotés de personnages qui, bien qu’un peu « lieu commun », parviennent à être intéressants, et à susciter une certaine compassion lorsqu’ils disparaissent. A noter la présence d’un Lloyd Bridges, bien loin des rôles comiques qui ont fait sa réputation, et un Broderick Crawford à la hauteur en leader. Mon petit point noir restera Barbara Hale. Non pas que l’actrice joue mal, mais son personnage reste trop délaissé, alors même qu’elle est censée assurer à elle seule la présence féminine du film. Disons que c’est plus une caution qu’autre chose.
Dans l’ensemble, Le Sabre et la flèche reste tout de même un divertissement élégant et plaisant, qui appartient aux bons morceaux du genre. Si De Toth n’a pas de gros chefs-d’œuvre du genre dans sa filmo, on peut au moins lui reconnaitre de faire des westerns réussis et appliqués. 3.5