Avis : Une place sur la terre - Page 7

un film pur et pudique, un peu trop sombre et sinistre à mon goût, et que j'ai trouvé souvent spoiler: chiant
, n'empêche que c'est un beau film et que Benoit Poelvoorde, que je n'aime pas plus que ça, y est magistral...je ne sais pas s'il est à conseiller, mais il est à récompenser...la fin n'est pas très réussie, dommage.

Benoît Poelvoorde merveilleux dans un rôle dramatique qui nous montre la grandeur de son talent, tandis qu'Ariane Labed nous magnétise par sa beauté rayonnante. Typiquement le genre de films Télérama que je déteste et qu'en l'occurrence j'ai bien aimé alors que mon hebdo préféré le descend en flèche, sous prétexte (tenez vous bien) qu'il ne serait pas assez noir. Eh bien un conseil, regardez le un jour où vous avez vraiment la pêche parce que tout est fait pour que vous en sortiez démoralisé. Le cinéma français exaspère à peu près autant avec ses fins tristes que le cinéma américain avec ses happy end. Amusant de constater que dans des sociétés comme la nôtre où l'on a tout (voire trop) pour être heureux, on se distrait avec le malheur, quand dans les sociétés où l'on est en manque (de tout?) le cinéma est un exutoire, une machine à rêver. L'herbe du voisin?

superbe de tendresse, de drôlerie et d'amour. Poolvoerde est éblouissant
dans son rôle de paumé au cœur rempli d'amour

Et quand le film "est plus lourd que le cœur"...? C'est très convenu, un peu malsain, d'un romantisme de collégienne. On a même (et forcément) droit à... Chopin. Poelwoorde n'a pas trop l'air d'y croire, et en plus son personnage fait des photos tartes...

Un film gris qui sent le tabac froid, le whisky sans glace et la mélancolie, un film dans lequel deux âmes tristes cherchent à reprendre goût à la vie, un film qui manque d'optimisme mais qui au fond tire son charme de son pessimisme et de la distance prise avec les personnages. Et si tout ça ne vous motive guère, c'est aussi et simplement l'occasion de revoir Poelvoorde sur grand écran, triste ou drôle, toujours exceptionnel.

Fabienne Godet réalise une oeuvre noire et mélancolique qui traite le thème du mal de soi intérieur. Le rapport très pudique aux personnages est un point fort de la mise en scène, permettant aux acteurs de jouer dans le champ de la retenue.

L'histoire nous emmène à la rencontre de personnages en mal de vivre, lorsqu'un soir un photographe désorienté secourt une jeune étudiante suicidaire. On retrouve Benoît Poelvoorde dans un autre genre que la comédie, lui donnant la chance de s'accomplir dans un rôle dramatique. Les personnages restent mystérieux et on ne connaît quasiment pas leur histoire, privilégiant le scénario minimaliste et les dialogues écrits avec sensibilité.

Outre accompagner les personnages dans leur intimité, on ne sait pas trop où le film veut aller, avec une légère impression de faire du surplace. Quiqu'il en soit, la façon de s'interesser aux rapports humains délivrent quelques moments d'émotion.

Il faut cependant réussir à s'accrocher au rythme pesant, qui ne comble pas toujours l'ennui, les non-dits, et la cohérence générale des sentiments. La différence d'âge entre les trois protagonistes n'aide pas forcément à croire et à s'attacher aussi facilement au récit. On peut trouver le temps long, avec des émotions toujours en suspension...

Autre point noir du film, l'interprétation inégale dans le jeu d'Ariane Labed, l'actrice principale, très jolie mais pas toujours très crédible.

Un film qui met à l'honneur ses acteurs dans une atmosphère pesante et sans action.

C'est une belle rencontre entre un homme amer et vieilli avant l'âge (Poelvoorde, impressionnant) et une jeune femme solaire (Ariane Labed, magnifique). Ce sont les âmes plus que les corps qui sont au coeur de cette relation filmée avec pudeur et délicatesse par Fabienne Godet bien qu'elle commence sous le signe du voyeurisme. Si l'interprétation est parfaite et le ton très juste, la réalisatrice peine à donner de l'épaisseur à une intrigue stagnante. Une place sur la terre se focalise peut-être trop sur les failles de son personnage masculin alors que la jeune femme reste mystérieuse, dans un rôle nettement moins "travaillé" par le scénario. Le film est en clair obscur avec le mérite de rester en deçà de ce que nous montre en général le cinéma en matière de sentiments. Un mérite qui peut aussi être interprété comme un manque, c'est selon.

Depuis sa rencontre avec Anne Fontaine en 2005 ("Entre ses mains"), Benoît Poelvoorde expose à intervalles réguliers sa face sombre au public comme autrefois avant lui un certain Bourvil. On sait que derrière le comique survolté se cache un être tourmenté, habité par des pulsions autodestructrices. C'est donc assez aisément qu'il habite cet Antoine, photographe solitaire dépressif , parvenu avec le temps à trouver un deal avec lui-même pour rester en vie. Il partage sa routine bohème entre la bouteille qui lui sert d'anesthésiant quand la douleur de vivre remonte un peu trop à la surface et le petit Matéo, fils de sa voisine de palier dont il a très souvent la garde et pour lequel il est devenu un père de substitution. Le temps s'écoule lentement dans cet immeuble d'une grande ville indéfinie, Antoine ayant adopté la stratégie de l'évitement et du laisser faire qui le fait passer à saute-mouton d'un moment à l'autre sans jamais se projeter dans l'avenir de peur de se trouver à nouveau face à cette grande question qui le hante "A quoi bon vivre ?". Photographe, il préfère à travers son objectif, observer les autres. Un soir, il surprend la tentative de suicide de sa jeune voisine (Ariane Labed) qu'il sauve de la mort. Dès lors Antoine le solitaire va trouver une raison d'avancer en essayant de faire partager à la fragile Elena sa méthode de renoncement au grand saut. A deux on est forcément plus fort et l'amour peut parfois faire "renaître un volcan que l'on croyait trop vieux" comme le chantait Brel. Antoine est donc tombé amoureux et à nouveau il s'ouvre à la vie, sans doute grâce à plus malheureux que lui. Au terme de ce court mais intense voyage, il va réapprendre douloureusement que le désir de mort est quelque chose de très personnel. Le film de Fabienne Godet aborde de manière délicate et sans doute assez réaliste, c'est-à-dire sans sensationnel ou pathos, le combat quotidien de ceux qui souvent tout proche de nous, luttent en silence contre la petite musique lancinante qui leur entonne à chaque instant de laisser leur place sur cette terre. Benoit Poelvoorde tout en retenue, inonde le film de sa présence abîmée auprès de la lumineuse Ariane Labed et du jeune Max Baissette de Malgaive parfait en émule de Jackie Coogan le "Kid" de Chaplin . Un beau film qui paradoxalement peut redonner un peu d'espoir à ceux qui n'en n'ont plus.

Sans moi pour cette fois ! Le film enfile les perles d'un certain cinéma français qui cherche du romantisme tragique dans l'ultra-réalisme. On a donc le droit à toutes les figures de style imposées : scénario malingre, photo très discutable, longues plages de silence, personnages secondaires qui meublent, décors urbains déclassés, dénouement paresseux et attendu... Sans doute parfait pour illustrer la déprime houellebecquienne vécue par l'occidental européen du XXIe siècle, mais bon... Les acteurs sont excellents mais on ne s'élève jamais au-dessus du niveau téléfilm moyen de fiction française.

Apres Entre ses mains, voilà à nouveau Benoit Poelvoorde dans un role boulversant et dramatique. Il donne toute sa personne dans les histoires comme celle ci et c'est sans doute pour ça qu'il en fait peu. J'espère le revoir bientot dans ce genre de role. merci pour cette prestation Benoit.

Décidément, Poelvoorde n'a pas fini de surprendre. Tout ici est magnifique, son interprétation en première ligne. Réalisation aux petites oignons (on se croirait parfois tantôt dans du Hitchcock, tantôt dans du Aronofsky). Bande son sublime (presque full piano, envoûtant). Voilà une oeuvre simple, belle et extrêmement touchante.

Film noir avec un poelvoorde touchant sur une histoire noire.

"Une place sur la terre" amène le spectateur vers une histoire touchante, réaliste et originale. La réalisation est donc simpliste et crédible. Quant aux acteurs, ils sont plutôt convaincants. Néanmoins, le rythme n'est pas assez prenant pour réussir à vraiment captiver le public. Ainsi, le film est quelque peu divertissant mais sans plus.

Benoît Poelvoorde dans un registre tragico-comique, c’est généralement plutôt de bon augure. En témoigne la riche filmographie du trublion belge dans ce domaine : les collaborations avec Anne Fontaine évidemment (« Coco avant Chanel », « Entre ses mains »), mais aussi « Les Emotifs anonymes », ou encore « Quand je serai petit », voire même le récent « Grand méchant loup ». Satisfaction donc de le retrouver en tête d’affiche d’« Une place sur la terre », nouveau long métrage de Fabienne Godet.

Synopsis Allociné : Antoine, photographe joyeusement désabusé, a pour seul ami Matéo, le jeune fils de sa voisine souvent absente, auquel il donne une éducation fantaisiste. Un matin, des notes de piano venues de l’immeuble d’en face captent son attention. Antoine ne sait pas encore que celle qui les joue, Elena, étudiante idéaliste et sans concession, va bouleverser sa vie et lui permettre enfin de trouver une place sur la Terre …

« Une place sur la terre » est un drame humain tendre et généreux, rarement mélo (ou juste ce qu’il faut) et truffé de répliques nihilistes croustillantes.

Benoît Poelvoorde y est magistral en artiste écorché mais amoureux, Ariane Labed convaincante dans cette interprétation d’idéaliste suicidaire. Fabienne Godet, de son côté, propose une mise en scène à la fois délicate et attentionnée, la photographie y est par exemple particulièrement soignée. Peu de dialogues, beaucoup de visages, de regards, de gestes. De la place pour ses personnages et une belle romance, en somme !

Bilan : Du cinéma français exigeant qui sort des sentiers battus, un peu à la manière du « Temps de l’aventure » il y a quelques mois, recevable grâce à l’excellente partition de Benoît Poelvoorde, noir et câlin à la fois. Dommage néanmoins que le film de Fabienne Godet n’échappe pas à quelques clichés itinérants sur l’art et l’amour.

Anecdote : Lassé du milieu du cinéma, Benoît Poelvoorde n’a cessé d’annoncer sa retraite en tant qu’acteur. Ce n’est manifestement pas encore pour tout de suite car le comédien incarnera l’un des deux malfrats se préparant à enlever contre rançon le cercueil de Charlie Chaplin dans le nouveau film de Xavier Beauvois, « La Rançon de la gloire », attendu pour 2014.

La quintésence de Benoît Poelvoorde prend son sens dans la dramaturgie. Jamais dans le déni, sincère dans son interprétation, il vit le personnage comme il vivrait dans sa vie. En cela, Fabienne Godet marque un point. Plus un, aussi, car la candeur d'Ariane Labed est saisissante. Le film marche sur ces deux rôles. Juste, contemplatif, le scénario n'abîme en rien la noirceur du film.