Avis sur Une place sur la terre

Une belle interprétation de Benoît Poelvoorde mais le scénario manque parfois de vraisemblance et le tout baigne dans une ambiance cafardeuse de laquelle on aimerait bien s’extraire.

"Une place sur la terre" fait partie des films qui transcende un acteur comme rarement, c'est à dire ici Benoît Poelvoorde tout simplement excellent dans le rôle d'Antoine, dont le portrait est tout en demi-teinte !
Jusqu'ici du bon et du nettement moins bon me laissait assez perplexe à propos de ce comédien aux rôles très divers mais cette fois-ci, quelle puissance, quelle justesse jusqu'à entrer parfaitement dans la peau de ce photographe rongé par des problèmes personnels et par l'alcool...
Bien sûr, ce personnage central crève l'écran même s'il est accompagné de deux autres solitudes plus ou moins mal en point, en particulier l'énigmatique Eléna dont Antoine fera tout à coup son sujet de choix en la photographiant jusqu'à des limites non avouables pour ainsi lui reprendre goût à la vie...
Quant au jeune Matéo très bien interprété par le petit Max, on peut dire à un moindre degré tout de même, que tout n'est pas folichon dans sa vie non plus !
Ces trois destins vont se croiser, se rencontrer pour former un beau trio certes, mais dont les plaies et les souffrances sont à vif...
L'évolution de chacun des personnages au contact des deux autres est ainsi extrêmement intéressante, voire même passionnante à suivre...
De plus, les choix entrepris puis les erreurs commises dans la foulée, surtout celles d'Antoine, sont autant d'éléments importants dans la réflexion amenée par cette histoire de rencontre même si dans un sens, il n'y a pas de véritable histoire sur le fond !
En effet, car tout a ici des conséquences et des implications riches d'enseignement sur la vie et les décisions d'autrui jusqu'à l'irrémédiable...
Un film sur la corde doté d'une très grande sensibilité qui remue vraiment au plus profond !

Cette histoire qui est censée d'émouvoir, n'y parvient pas malgré le savoir faire de Poelvoorde. Seule la relation avec Matéo, le fils d'une voisine, dont il s'occupe souvent, arrive à transmettre une empathie du spectateur. Un photographe raté et alcoolique qu'utilise son métier d'une façon plutôt perverse pour s'accrocher à une vie amoureuse qui lui manque cruellement. Jusque là, on peut comprendre son parcourt, même si l'on ne le partage pas.... Celui que je n'ai pas compris c'est celui d'Elena l'autre voisine dont il tombe amoureux et qui n'a aucun sens. De plus son personnage n'est pas crédible et son interprète non plus. La fin c'est la cerise sur le gâteau.

Antoine Dumas, qui aurait pu être un grand photographe, mais n'est plus, à presque 50 ans, qu'un pigiste abonné aux mariages, baptêmes et autres photos de classe, désabusé, fumant comme un sapeur et buvant comme un trou, jouant les voyeurs, "fenêtre sur cour", assiste à la chute du toit de sa voisine d'en face, Elena Morin, 25 ans. Aux premières loges, ce soir de St-Valentin, il va sauver la désespérée, et.... n'arrivera pas forcément ce à quoi on s'attend, entre l'artiste raté et la thésarde en archéologie (et pianiste amateur), "triste de la tristesse des autres".
Le récit n'est pas un conte de fées moderne, même pas revisité à la façon d'Antoine pour Matéo, son seul ami, un gamin d'une dizaine d'années aussi atypique que lui, qui aime à s'habiller en princesse, un petit voisin dont il est la nounou bénévole. C'est une histoire simple, un conte moral sans morale, un film délicieusement mélancolique, alors qu'il aurait pu rapidement tourner au banal mélo. Illuminé par un Poelvoorde qui n'aura jamais été aussi bon, aussi touchant. Ariane Lebed (Elena), à début de carrière grec autant que français, au théâtre comme au cinéma, tient parfaitement sa partie, et le déjà chevronné Max Baissette de Malglaive (13 ans - 5 films au compteur, depuis le bouleversant "Versailles" de 2004, avec Guillaume Depardieu) également.
La réalisation est à l'unisson de la distribution, belle et modeste. Une jolie "Place sur la terre", faite à petites touches et grands sentiments.

Benoit Poelvoorde. Il est parfois des gens insaisissables avec qui l'on aimerait pouvoir discuter l'espace d'un temps, creuser, comprendre, savoir pourquoi ils peuvent faire marrer un public un jour et le lendemain distiller un mélange de fragilité et de mélancolie, laissant le même public pantois.
Cet acteur dégage quelquechose de rare, fondé sur une sensibilité de cristal. Il ne joue pas un rôle, il est Benoit Poelvoorde. Paul Préboist était lui aussi un peu comme ça, en plus trash.
Un jour au Mathis, rue de Ponthieu, nous nous sommes croisés, l'acteur belge et moi, avons échangé quelques mots, avons ri soudainement et j'ai eu, une fois de plus, la sensation que les gens un peu étranges savouraient la vie d'une façon plus aérienne et romanesque que les raisonnables.
Fabienne Godet, la réalisatrice, lui a fait sans le savoir, cadeau de l'un de ses plus beaux rôles.
Il n'est nullement question dans le cas présent de gaudriole, monsieur Manatane est loin. On touche là à la gravité et à la profondeur de l'habitant le plus illustre de Namur.
Le titre résume à lui seul la détresse du personnage principal, Antoine, photographe pour qui la vie a la couleur de l'ennui. Seul la plupart du temps, il a un ami, d'une trentaine d'années de moins que lui, le fils de sa voisine, qui trouve régulièrement refuge chez lui et qui lui, ne s'ennuie pas au contact du photographe, aux principes d'éducation pour le moins décalés. Il oublie trop régulièrement le vide de son existence et les photos de mariage qu'on lui commande dans les vapeurs de l'alcool, son autre ami, moins bienveillant, celui-là.
Le quotidien d'Antoine suit son cours linéaire, sans relief et sans saveur quand un jour, la musique du piano d'une voisine attire son attention. Les mélodies de Chopin et les charmes de la voisine, incarnée par Ariane Labed, vont donner à Antoine l'entrain qui lui manquait tant. Cette voisine va peu à peu devenir sa raison de vivre, pour le meilleur, pour le pire...
Emouvante, intelligente, lente, cette comédie dramatique est essentiellement portée par Benoit Poelvoorde avec l'aisance qu'on lui connaît, épaulé par Ariane Labed, à la justesse et au cynisme parfaits et par le petit Max Baissette de Malglaive, qui deviendra grand, dans le landerneau du cinéma français.
S'il doit y avoir un film sur la solitude, ça pourrait être "Une place sur la terre", qui peu à peu lève le voile sur un certain optimisme, compliqué à entretenir mais qui a au moins le mérite de se montrer.

Poelvoorde est bouleversant, il n'a jamais été aussi pudique. Son personnage est totalement en accord avec le comédien. Il nous emporte dans sa mélancolie mais aussi dans son imaginaire et pour la première fois il devient beau. Même ivrogne il reste élégant.

Le gamin (Max Baissette de Malglaive) est surprenant et tout à fait à la hauteur face à Poelvoorde. Il est d'une grande beauté et son jeu est parfait. Son amitié pour Antoine est émouvante. Ariane Labed est volontaire et fragile mais elle a, parfois, quelques faiblesses dans son jeu.

Fabienne Godet a du talent, son sens de l'observation est remarquable, notamment un passage dans le métro où toute la tristesse du monde est à bord. Son regard est sans détour sur notre solitude. Un film est superbe de mélancolie et d'espoir.

Benoit Poelvoorde est un de ces rares acteurs qui peut être aussi convaincant dans des comédies que dans des drames. Une fois de plus, il nous prouve toute l'étendue de son talent. Tout y passe ici, il est drôle parfois, grave souvent, touchant tout le temps. Il porte tout le film sur ses épaules. Il est simplement extraordinaire, j'avancerai presque qu'il trouve là son meilleur rôle. Face à lui l'inconnue Ariane Labed est toute aussi...

Voilà un film intéressant, qui est bancal car trop de défauts mais dans le même temps la sincérité et la subtilité permettent d'être emporter par ce joli film maladroit. Un photographe est ému par sa voisine qui joue du pianoajouté à cela le fait qu'ils sont dans un autre monde, lui seul et asociable, elle pessimiste et idéaliste... Une belle rencontre sur fond de sensibilité artistique avec des sensibilités qui vont jusqu'au message social... Mais ce qui emporte l'histoire ce sont les liens qui se tissent entre lui et elle et cette façon de ne pas envahir les émotions par un trop plein de dialogues. Si ça ne manque pas de poésie et de gravité sociale le film pêche pourtant par un contenu semé de clichés (famille divisée, idéalisme presque naïf, discours philo-artistique, artiste tortuté...). Ajoutons également une omniprésence très remarquée de la cigarette (message ?!?!)... Outre le fait qu'il ne faut pas faire garder votre enfant par ce photographe Benoit Poelvoorde en fait un homme secret particulièrement touchant, humain avant tout... Un de ses meilleurs rôles... A ses côtés la jeune Arian Labed est charmante à défaut de s'approprier l'écran. Un joli film donc, inégal mais au romantisme mélancolique touchant.

Poelvoorde excellent , mais quelle film mou et si peu convaincant.

Quel bonheur ! Voila un film magnifiquement bouleversant. Benoit Poelvoorde, est d'une pudeur magistrale. Ariane Labed possède un charme incroyable. Les images sont d'une esthétique pure. Tout le film est en retenue et en même temps d'une intensité et d'une beauté inouies. N'attendez pas. Courez vite le voir. Un vrai chef d'oeuvre.

Chopin, de la photographie, une jeune beauté triste, un vieux gentil alcoolique et perdu, du désespoir... douce mélancolie. Ce film est lent, faut se le dire. Ça ne raconte pas un compte de fée, et n'est pas rythmé de quiproquo, retournement, et effusion de bonheur. Il prend le temps de raconter une histoire simple, au petit bonheur, tout est dans le sensible. Le personnage "Antoine" est incroyablement bien interprété par Poelvoorde. Il se surpasse dans ce registre. Je crois bien que c'est le rôle de sa carrière qui me marquera le plus. Ce personnage est d'une épaisseur incroyable, autant par son humour désabusé, que son amour pour ce garçon dont il s'occupe, que sa philosophie et son travail photographique. Il y a aussi tous ces non-dits, des mystères sur chacun des protagonistes. J'ai tout de suite adhéré à ces subtilités.
Je regrette peut être une fin que je redoutais un peu, mais qui en fin de compte était peut être nécessaire pour faire avancer ce personnage. Ainsi que quelques scénettes qui en dehors du trio se sont révélées parfois rempli de clichés un peu hermétiques.
Un moment très doux ou l'on se laisse porter par une réalisation très bonne et une histoire subtile.

Un film poignant, émouvant, bouleversant. Benoît Poelvoorde magistral dans cet interprétation d'artiste écorché. C'est un film qui parle de la vie, de sa cruauté parfois mais aussi des bonheurs simples qu'on peut trouver dans une rencontre, une passion, une journée à la campagne... Le genre de film qui ne laisse pas indifférent, auquel on pense encore le lendemain avec pleins de questions qui bouillonnent dans la tête, mais on peut aussi y trouver quelques réponses... spoiler: (Seul petit bémol, une happy end comme dans les contes de Matéo aurait été plus facile à supporter, mais ce qui rend ce film réaliste et encore plus poignant c'est aussi cette fin terrible.)

Il y a quelques trucs qui clochent dans ce film: c'est un peu lent (parce qu'on s'y ennuie à certains moments), il y a des personnages ou des relations pas complètement bons ou crédibles, mais l'ensemble de l'histoire se tient, et avec un petit peu de bon esprit, on y adhère. Bon, je suis sorti ému: l'intériorité du personnage de Poelvoorde est très bien rendu. Poelvoorde qui sait jouer un rôle dramatique sans perdre son humour; bravo pour la perf/

Un photographe alcoolique, rencontre une personne à tendance suicidaire. Le film tourne en rond. Prise de son de qualité irrégulière. 1 étoile et demie.

Dommage. Au début on est séduit par la prestation de Benoît Poelvoorde, la photographie et le piano aurait pu se trouver, le petit garçon qui s'habille en fille est mignon. Mais le choix d'Ariane Labed est mauvais. Jamais aucune émotion ou même implication. Une pub pour le yaourt. Ensuite le sénario désespéramment linaire et une écriture de seconde zone nous afflige jusqu'à la fin.