[1989 : Tim Burton, un peu connu à l'époque pour avoir réalisé le très difficilement regardable Beetlejuice, se voit confié la lourde tâche de porter à l'écran, après les succès qu'on été les 2 premiers opus de Superman, le célèbre super-héros nocturne imaginé par Bob Kane et Bill Finger, avec l'aval de la prolifique société de production Warner Bros qui entama la prod. 10 ans auparavant. Fortement critiqué bien avant sa sortie, bien des lettres de fans en colère furent adresser à ce cher Timothy Walter Burton concernant particulièrement le casting, lettres qui en définitive n'ont pas réussi à influer sur les décisions du réalisateur quant au choix de Michael Keaton dans le rôle titre (protestations compréhensibles après sa prestation foireuse dans Beetlejuice) qui se révèlera être au final un excellent Batman, mais en revanche c'est du côté de son alter ego Bruce Wayne qu'il y a un petit raté, le souci est qu'il n'a pas la classe d'un play-boy milliardaire (et bon dieu qu'est-ce que c'est que cette coupe de cheveux ?), cependant rien à dire au niveau de son interprétation malgré qu'il n'ait pas la tête de l'emploi. Ensuite Kim Basinger, égale à elle-même, et bien sur le grand Jack Nicholson, dont le talent à l'époque n'était plus à prouver, confirme son génie dans l'interprétation de l'infâme nemesis de Batman, le Joker. On ne peut que constater la ressemblance surprenante de son personnage avec l'original du comics, on retiendra des scènes cultes comme le moment ou il découvre son visage dans un miroir, ou encore son numéro durant la réunion des gangsters et bien sur le coup de feu tiré par un improbable revolver qui détruit la Batwing, on peut remarquer que ces 2 dernières scènes auront inspirés Nolan dans The Dark Knight. Pour le début des années 90, les effets spéciaux sont réussis (la Batmobile et la Batwing) pour un budget loin d'être faramineux, également des décors proches d'un style baroque-gothique, une ville de Gotham proche des années 40, l'ensemble donne l'impression d'une cité sombre et anarchique, conforme à l'univers fantaisiste de Tim Burton.
Beaucoup de dérapages sont cependant à relever, notamment sur la mise en scène et sur certains points du scénario: dans l'ordre, la première apparition de Batman au début du film pour stopper les criminels est sacrément kitsh avec son approche de film d'épouvante-fantastique dont Burton idolâtre (on croirait regarder un film de vampire), ensuite le fait que Batman tue (dans l'usine avec sa bombe ou encore le Joker par exemple ), alors que ce qui permet d'affirmer que Batman n'est pas un vigilante mais un super-héros est bien le fait qui se refuse à tuer qui que se soit.
Des seconds rôles effacés, le commissaire Gordon (pourquoi un obèse dans le rôle?) et Harvey Dent (pourquoi un black dans le rôle?) font office de simple figuration, alors que pourtant se sont des piliers de Gotham et on a droit à la place à des scènes sans intérêt avec l'inutile journaliste Knox. Reste Michael Gough, impeccable dans son rôle d'Alfred.
Quelques petites extravagances inoffensives comme Wayne dormant la tête à l'envers sur un perchoir. La plus grande déception restera certains traits du Joker que j'estime mal traiter, Burton n'aurait pas du donner une identité au Joker, justement ce qui fait tout l'intérêt du Joker est que l'on ne connaît rien de son identité ni de son passé. Ici s'est totalement l'inverse, il s'apelle Jack Napier et il est au service d'un parrain mafieux. Le réalisateur et les scénaristes auraient du respectait l'anonymat du personnage, comme dans The Killing Joke par Alan Moore, et encore moins de par une simpliste pirouette scénaristique en faire le meurtrier des parents de Bruce Wayne, ce choix est juste impardonnable et injustifiable, et ensuite le nombre d'apparition incessantes du Joker sans son maquillage de clown qui enlève un peu de charisme au personnage.
Pour finir un B.O très inégale, tantôt l'on touche le sommet avec la collaboration de Danny Elfman, principalement les magnifiques opening et ending theme, tantôt l'on rejoint le summum du mauvais goût avec un musique abominable de Prince qui va jusqu'à gâcher 2 scènes avec le Joker (par exemple à la galerie d'art et dans la rue quand il distribue les billets à la foule, le résultat est pitoyable et déplaisant à regarder et surtout à entendre).
En définitive, le premier Batman sous la caméra de Burton est un film
relatif à une génération 90's, c'est un bon film mais pas forcément une adaptation suffisamment fidèle pour les raisons évoqués, on regrettera une trop forte poussée d'excentricité de la part du réalisateur corrélée à la''participation'' de Prince sur le film, mais dans l'ensemble c'est assez bon.