Avis sur Femmes en cage

"Caged" est peut-être le meilleur film jamais tournè sur les prisons de femmes! Oeuvre qui donne une impression de claustrophobie et qui renoue avec l'ancienne tradition des films Warner, en refusant toute concession à l'optimisme officiel! John Cromwell, qui connaît son mètier, nous montre remarquablement comment une gardienne-chef sadique èchappe à toute sanction grâce à la protection d'un haut fonctionnaire, et comment l'hèroïne, une innocente impliquèe malgrè elle dans un hold-up, se laisse peu à peu corrompre par l'ambiance carcèrale dans un final qui plonge le spectateur dans un pessimisme absolu! Une rèussite sans concessions et sans sentimentalisme, qui doit beaucoup à son actrice principale Eleanor Parker, belle et convaincante, qui recevra une nomination pour l'Oscar de la meilleure actrice...

Plutôt habitué à faire des mélodrames sentimentaux, John Cromwell signe ici un film à l'opposé de son style habituel. On craint au début du film d'avoir à supporter un film moralisateur, grossissant volontairement le trait d'un univers carcérale vicieux dans lequel on lâche une fille naïve et innocente... Et puis, ce schéma se dérègle petit à petit de façon assez subtile. D'abord par l'arrivé de la sadique gardienne (un classique du genre) superbement interprété par Hope Emerson, qui sera nominé aux Oscar pour le rôle; puis par l'abandon des institutions, de la corruption des politiques, de l'emprise de la pègre au sein de la prison. Le séjour carcérale de la jeune Marie Allen va se transformer en enfer. Et il faut aussi saluer l'incroyable performance d'Eleanor Parker (elle aussi nominé aux Oscars), dans la transformation de son personnage entre le début et la fin du film.
Au final, on ne s'attend pas du tout à la tournure que prend le film, bien loin du schéma bien pensant des films des années 50. "Femme en cage" s'avère être une violente attaque contre la politique carcérale des USA, que le film n'hésite pas à la décrire comme une école du crime. John Cromwell va utiliser dans sa mise en scène toutes les astuces qui avaient fait le succès des films du pré-code au début des années 30. Une époque où lui même avait réalisé des films du genre, qui sont aujourd'hui difficilement visible. Peut-être faudra-t-il un jour revoir ce pan de sa filmographie, qui pourrait bien redoré son image de réalisateur à l'eau de rose.

Très original et pas mal foutu dans un univers carcéral mal connu et peu exploité dans les films. Il vaut vraiment le détour sans qu'il ne soit non plus indispensable. Intéressant

J'ai adoré! Désirant au départ uniquement vérifier la qualité du film, je suis resté bloqué dessus jusqu'à la fin... une fin d'ailleurs aussi inattendue qu'amorale! Pour un film américain des années 50, un des intérêts du film est d'ailleurs l'absence de manichéisme . Autre intérêt majeur, le talent et la beauté d'Eleanor Parker: son visage d'enfant effrayé se transforme et se durcit au fil du temps... je suis tombé amoureux!