Cette histoire rocambolesque tient de la comédie anglaise au charme un peu démodé. C’est très théâtral, avec des répliques célèbres (Moi j'ai dit "bizarre" ? - Oui vous avez dit "bizarre". - Comme c'est étrange...). Le film a vraiment vieilli et frôle parfois l'ennui dont on est sauvé par le seul talent de Jouvet et de Simon, même si parfois trop cabotins.
Le film de Carné a vraiment vieilli. Et si on se plaît toujours à écouter et voir le talent de Jouvet ("bizarre... vous avez dit bizarre"...), l'ensemble semble quelque peu daté. La comédie de boulevard tarde à se mettre en place et, à force d'hésiter entre absurde, farce, comédie policière, ne parvient pas à captiver l'attention et frôle parfois l'ennui.
Eh oui, il est possible de réunir dans un même film Marcel Carné, Jacques Prévert, Michel Simon, Louis Jouvet et Jean-Louis Barrault et de se planter en beauté. Parfois la mayonnaise ne prend pas, même si tous les ingrédients sont excellents. La faute à quoi? D'abord à un scénario complètement raté, du mauvais boulevard pas crédible pour deux sous, qui ne donne à aucun des comédiens un personnage et un texte à sa mesure. C'est criant pour Louis Jouvet, qui après une entrée fracassante (ce discours jupitérien contre la littérature "immorale") est scandaleusement sous-utilisé. Ca l'est un peu moins pour Michel Simon, qu'on voit beaucoup mais qui se contente la plupart du temps de cabotiner outrageusement. Il est notoire que ces deux monstres sacrés éprouvaient l'un pour l'autre une franche antipathie (ils n'ont d'ailleurs que deux scènes communes, dont celle du fameux "Bizarre, comme c'est bizarre") et on peut imaginer que cette animosité a déteint sur l'équipe et nui à la cohérence du projet. Tout semble affecté, surjoué. L'intrigue est rocambolesque sans être spécialement hilarante. Quelques trouvailles sympathiques par ci par là: le journaliste qui enquête en dormant, le quiproquo sur le "fantôme" de Margaret - qui, avec Françoise Rosay, est sans doute le personnage le mieux dessiné et le mieux servi. Un évident talent individuel pour chacun, mais rien ne dissipe la pénible impression d'un grand rendez-vous manqué.
Le film évoque une comédie de boulevard assaisonnée à la sauce polar: les personnages sont soit ridicules, soit franchement dépassés par les événements, et la moindre tentative pour enrayer l'engrenage fatal ne fait qu'accélérer encore celui-ci. Quelques dialogues savoureux (et pas seulement le fameux... vous m'avez compris). Le style est vieillot et ampoulé, mais après tout, on n'est qu'aux prémices d'un cinéma parlant qui n'échappera pas tout de suite au théâtre. A voir.
Invraisemblable et pas bien drôle. Le scénario est tiré par les cheveux, les acteurs gesticulent et font des grimaces jusqu'à en être ridicules, l'humour est trop timoré (le moment le plus "drôle", quand le vieux revient dans sa maison squattée par la police), les dialogues n'ont rien d'exceptionnels et sont souvent impossible à comprendre du fait de la mauvaise qualité de la bande son.
11 958 abonnés
12 157 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 29 mars 2020
Du canard à l'orange, du mimosas et une imagination fertile! Immense classique du cinèma français où l'humour de Jacques Prèvert fait merveille combinè avec l'absurde minutieusement èlaborè du roman anglais de Joseph Storer Clouston qu'il adapte! Une sorte de comèdie policière qui se dèroule en Angleterre! Mais D.D.D dit "Drôle de drame" de Marcel Carnè vient un poil trop tôt! Ce n'est qu'après la Seconde Guerre Mondiale qu'on apprèciera pleinement cette loufoquerie farfelue où Louis Jouvet en èvèque, Michel Simon en botaniste, Françoise Rosay en èpouse et Jean-Louis Barrault en tueur de bouchers se donnent admirablement la rèplique! Et en parlant de rèplique, il y en a une de fameuse, l'une des plus cèlèbres du patrimoine français : « Moi, j’ai dit bizarre ? Comme c'est bizarre... » . Insolite et inoubliable...
Avec une équipe pareil pour un film il n'est pas étonnant d'être captivé par un film d'une grande richesse. Le scénario est bien construit avec des dialogues savoureux et "bizarres". Les acteurs sont tous (évidemment) grandiose notamment Françoise Rosay (personnage le mieux écrit) et Louis Jouvet déjà culte en écossais ! Le seul petit bémol reste le cas peu vraisemblable du déguisement léger de Michel Simon, et encore, nous sommes là dans le théâtre et le grandguignol qui l'accompagne. Un grand film.
Il y a un côté loufoque et en même temps il y a un drame sous-jacent.... Les personnages s'entrecroisent et évoluent. Tout commence avec le départ des bonnes du couple.... Tout simplement!!!! Et l'histoire s'enchaîne avec des dialogues savoureux et des scènes formidables. Excellent film original et plein de quiproquos et des personnages multiples....
Alors là, on tiens la description totale de la pure comédie irrévérencieuse, d'ailleurs tout le monde en prend pour son matricule ! Très vite, touts ce qui est " sacrée " est tailler en pièce et rendu cocasse à grand coup de dialogues et de bon mots comme Prévert et Carné raffolent et consacre dans ce Drôle de Drame, une quintessence de leur gout prononcé pour éreinter les conditions sociales et convenances hypocrites de façade ...
La distribution géniale œuvre également dans ce sens, Michel Simon, Françoise Rosay, Louis Jouvet, Jean-Louis Barrault et les autres s'en donnent à cœur joie !
Drôle de Drame porte son nom à ravir, il est mon second films de mon programme consacré à Marcel Carné, j'en suis à écrire ceci avec un petit sourire tant je sollicite de pareilles moments pour les trois autres étapes prévus.
Un film gentiment délirant aux savoureux dialogues écrits par Prévert, dont la cultissime réplique "Moi j'ai dit bizarre, comme c'est bizarre". L'ensemble est amusant sans être hilarant et laissera indifférent ceux qui s'attendent à une franche partie de rigolade.
Jacques Prévert au scénario, Drôle de drame est le second long-métrage de Marcel Carné. Irwin Molyneux est professeur de botanique mais aussi auteur de romans policiers sous le pseudo de Felix Chapel. Son cousin l’évêque de Bedford n’en apprécie pas le genre et surpris par l’absence de la femme d’Irwin lors d’un dîner, va accumuler les quiproquos jusqu’à s’imaginer que Chapel est derrière tout ça. Pleinement originale, Drôle de drame est une comédie à l’humour franchouillard français et à la délicatesse britannique. L’équipe du film se joue des mots pour créer des situations loufoques et inattendues. Véritable critique de la société, le film impose les faux-semblants et les mensonges dans chacun de ses personnages qui sont loin d’être innocents. Devenu culte avec le temps, le public de 1937 n’en appréciera pas cette vision d’eux-mêmes. Bizarre, bizarre, comme dirait Louis Jouvet devant Michel Simon D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44
Drôle de drame est un comédie des années 30 qui est plutôt sympathique. L'humour de situation marche plutôt bien, porté par des acteurs qui s'amusent et ça se voit. Le film bénéficie d'un casting parfait pour les années 30 : Louis Jouvet, Michel Simon, Jean-Louis Barrault, …. Après, il faut le reconnaître, la notoriété de ce film est essentiellement dû à la réplique culte prononcée par Louis Jouvet « Moi, j'ai dit bizarre ? Comme c'est bizarre ! », mais bon, ça se regarde avec plaisir.
Au repas :"Vous avez dit bizarre, bizarre... Comme c'est étrange !" Un peu plus loin, le repas continuant : "Vous avez dit bizarre, bizarre... Comme c'est bizarre !" Excellentissime Jouvet en pasteur qui va semer la zizanie chez son cousin en le rendant responsable d'un meurtre qui n'a jamais été commis ! Jouvet, le pasteur, inquisiteur en puissance, en kilt écossais et lunettes de soleil, un monument ! Simon, le botaniste, féru de mimosas, écrivain sous pseudo de romans policiers, un autre momument ! Les dialogues de Prévert au service de ces deux monstres font mouche ! Un très grand film de Carné, avec un Jean-Louis Barrault naissant ! A voir et à revoir !