Avis sur La Traquée

Voilà un film noir très efficace et qui ne semble pas être le plus connu du genre malgré la présence de Glenn Ford.
En fait ce que l'on peut reprocher à La Traquée c'est son scénario un peu léger, ça marche mais l'intrigue n'est pas la plus remarquable du genre toutefois comme je viens de le dire ça fonctionne bien.
On retrouve un personnage solitaire qui va se faire avoir par une femme fatale, il devra se dépatouiller pour sortir de l'embrouille dans laquelle il a mis le pied, du classique mais ce polar court (1h19) va droit à l'essentiel, possède une certaine noirceur typique du genre, la réalisation est dans l'ensemble rythmée.
La 2ème partie du film m'a paru bizarrement moins prenante alors que c'est là que tout s'emballe mais Traquée m'a plu.

Richard Wallace qui aura dirigé près de 80 longs métrages à Hollywood de 1925 à 1949, fait partie de ces solides réalisateurs qui enchainaient les séries B pour le compte des studios afin d'alimenter les réseaux de distribution toujours plus gourmands avant que la télévision ne vienne durement concurrencer les salles obscures au moment même où le réalisateur venant du cinéma muet prenait sa retraite. L'éclectisme est d'office une qualité requise pour quelqu'un comme Richard Wallace qui encore moins que d'autres avait un droit de regard sur les sujets qu'on lui confiait. En 1947, la Columbia entend profiter à plein du succès obtenu par Glenn Ford dans "Gilda" de Charles Vidor avec une Rita Hayworth accédant brutalement au rang de star. C'est donc dans un nouveau film noir que Glenn Ford va officier, cette-fois sous la direction de Richard Wallace. Ben Maddow, futur scénariste de "Quand la ville dort" (John Huston en 1950) concocte cette histoire qui lorgne de manière insistante du côté d' "Assurance sur la mort" de Billy Wilder . Une fois de plus, un brave type n'ayant rien demandé à personne va être la victime d'une mante religieuse en la personne de Janis Carter, jeune actrice parvenant à rendre crédible son personnage malgré un sex-appeal et une perversité moins évidente que celle de Barbara Stanwyck . Si les moyens manquent à l'évidence, le jeu des acteurs et la solidité de l'histoire font de "Traquée" un film tout à fait réjouissant qui réserve son lot de surprises. Le public et la critique ne s'y sont pas trompés qui firent un succès d'estime à ce film méconnu qu'il convient de découvrir.

Meme si on peut regretter que le scénario manque quelque peu d'originalité et aussi que Janis Carter ne soit pas l'actrice idéale pour interpréter la femme fatale (des comédiennes comme Gene Tierney ou encore Rita Hayworth y auraient apporter plus de talents), ce film noir mérite le détour pour le savoir faire de Richard Wallace et pour la prestation très convaincante de Glenn Ford.

Un très bon film noir de série B avec très sexy Janis Carter dont on dit qu'elle aurait dû être la grande concurrente de Barbara Stanwyck, dans les rôles de blondes tueuses et fatales.
Face à elle Glenn Ford joue le rôle de l'ange qui se fait rouler par les tueuses, un rôle qu'il a souvent jouer avec perfection comme de ce grand film noir.