Vu le 07/11/2018
Un véritable chef d’œuvre que ce film splendide adapté du livre l'Histoire de Pi de Yann Martel, écrivain d'ailleurs lui-même mis en scène dans le film et interprété par Rafe Spall
Ce film fort est rempli d'images religieuses notamment tirées de la Bible (il serait trop long de toutes les énumérer ici). L'histoire peut d'ailleurs elle même considéré comme une parabole comme on en trouve dans la Bible et comme Jésus aimait l'enseigner à ses disciples.
La fin révèle une vérité plus crue au spectateur que la belle histoire initiale vu par les yeux de Pi (superbe interprétation de Suraj Sharma) qui rescapée d'un naufrage va devoir cohabiter avec un tigre nommé Richard Parker (hommage à Edgar Poe) sur un canot de sauvetage et faire face aux tempêtes, à la faim, la soif, la solitude, le désespoir, le peur de cet animal si beau et si effrayant à la fois
Au final, l'histoire peut-etre choisie par le spectateur comme la première (celle du film) ou comme la seconde, racontée à la fin aux enquêteurs et qui semble la version réelle est concrète de ce qu'il s'est passé durant cette dérive sur l'océan
Je reprends d'ailleurs à ce sujet une excellente explication de Hal 3000 sur le forum de ce site qui éclaire beaucoup sur l'explication du film, merci à elle ;-)
Si on considère que la seconde histoire est la bonne et que la première n'est qu'une grande métaphore pour dire l'irracontable :
Le zèbre : Le marin qui se casse une jambe en tombant.
Jus d'orange : La mère de Pi. Il lui demande d'ailleurs où est son film, référence à son frère.
La hyène : Le cuisto. Il tue et mange le zèbre/marin. Il tue également la femelle orang-outan/mère de Pi.
Le tigre : Le côté sauvage/animal de Pi. Il se révèle quand le cuisto tue sa mère. On voit Pi avec son couteau, hurler et prêt à l'attaquer. Le tigre jaillit de le bâche juste sous lui et tue la hyène. Pi aura tout d'abord peur de cet aspect de sa personnalité puis va se rendre compte qu'elle lui permet de survivre, va l'adopter et progressivement s'y attacher.
La tempête : Il y perd sa nourriture. Peut symboliser les tourments qu'il traverse quand il manque de vivres. C'est ce qui va le pousser à passer le cape du cannibalisme.
Pi qui nourrit le tigre : A un moment il commence à apprivoiser le tigre en lui donnant des morceaux de poisson. Ca pourrait être le symbole que Pi essaye d'apprivoiser cette part de lui en se résignant à manger de la chère humaine "fraîche", celle du cuisinier (à la différence de sa mère qui, elle, sera pourrie). Par petites bouchées tout d'abord.
Les poissons volants : Symboles d'une manne providentielle de nourriture : le corps du cuisinier. Une fois le cape du cannibalisme passé, il se retrouve avec une grosse quantité de nourriture. En revanche, j'ai du mal à savoir quel est la signification du thon qu'il prends en criant au tigre que c'est à lui. Peut-être qu'il symbolise réellement de la nourriture animale, nourriture qu'il grade pour son côté "humain", à la différence des poisson volant/corps du cuisto que son côté sauvage dévore ?
L'île : Il n'a plus rien pour se sustenter et se résigne à manger le corps de sa mère en décomposition. Le reste est déjà développé dans le message précédant.
Adieu au tigre : A la fin du film, revenu à la civilisation, il est contraint de le laisser partir sans retour, sans même un dernier regard. Il ne peut pas rester cette bête sauvage dans le monde des humains.
Un film passionnant qui donne envie de lire le livre et qui n'a pas fini de nous faire cogiter, c'est comme ça que j'aime le cinéma, bravo M. Lee!!!