... à la frontière de l'autobiographie
Si Ecorchés ne peut être considéré comme un film autobiographique, il comporte malgré tout quelques éléments de la vie de la réalisatrice. "Leur parcours est une voie que j'aurais pu prendre. Mais les quelques valeurs que l'on m'a inculquées m'ont permis de prendre un autre chemin." C'est d'ailleurs grâce à sa rencontre avec le cinéma que Cheyenne Carron a trouvé sa voie et est parvenue à s'en sortir la tête haute : "À l'âge de 16 ans, je vivais seule. J'étais plutôt mal dans ma tête, suite à une succession d'"accidents de la vie" depuis mon enfance. Un soir, j'ai découvert le Cinéma de minuit sur FR3. Dès lors, je n'ai plus raté aucune diffusion. À l'époque, la DASS me donnait de quoi vivre; cet argent je l'ai dépensé en grande partie pour les salles de cinéma. Depuis ces années, c'est le cinéma qui a guidé ma vie."
Du pur et du brut
Pour son premier film, Cheyenne Carron a choisi de construire une histoire dure qui irait directement toucher les spectateurs : "Ce film, c'est un cri, je l'ai fait avec sincérité. J'avais besoin de ce film brut. C'est pourquoi, tout y est simplifié, sans détours... y compris dans les dialogues. Parfois, je trouve qu'au cinéma les dialogues ne sont qu'un accessoire superflu. Ce qui compte dans un film, c'est le mouvement, le corps. D'une certaine manière, le cinéma le plus pur, c'est le muet."
Un coup d'essai récompensé
Ecorchés a reçu le Prix du Meilleur Film au Rebelfest International Film Festival de Toronto. Quant à son actrice principale, Mélanie Thierry, elle a obtenu le Prix de la Meilleure Interprétation Féminine au Festival des Jeunes Réalisateurs de St Jean de Luz. De son côté, Vincent Martinez a été couronné Meilleur Interprète Masculin au Bajacalifornia Film Festival de Tijuana.