Avis sur Les Trois visages d'Eve

La folie vue au quotidien par la lorgnette de Nunnally Johnson et d'après un best-seller inspirè d'un cas authentique! Dans la grande tradition de la Fox, cela donne un drame psychologique en demi-teinte! Donc, ici, tout parait peut-être vrai dans une histoire assez peu fidèle parait-il ? Et pourtant tout est lourdeur dans la mise en scène, ce qui empêche "The Three Faces of Eve" d'accèder au rang des grandes rèussites du genre comme l'avait fait jadis Litvak dans l'impressionnant "The Snake Pit". Heureusement Joanne Woodward livre une performance impeccable et oscarisèe en mère de famille atteinte de schizophrènie avec trois personnalitès et trois vies distinctes! Et comme toujours chez Nunnally Johnson cette tendance au bavardage même s'il fait preuve d'autoritè dans la direction de son actrice principale qui reste incontestablement le seul vrai atout du film...

D'entrée on ne peut qu'apprécier le bel aspect formel de ces "Trois visages d'Eve", la photo du grand Stanley Cortez s'avérant à ce titre particulièrement réussi. Il y a de plus de quoi être intrigué par ce sujet évidemment toujours très intéressant qu'est celui de la schizophrénie, bien que rapidement la voix-off et l'aspect "histoire vraie" apparaissent bien lourds. Hélas, cette lourdeur ne quittera jamais vraiment le récit, d'autant plus que ce dernier (et c'est bien là un comble) manque lui régulièrement de crédibilité, nous poussant ainsi à avoir régulièrement du mal à nous passionner pour cette histoire qui s'annoncait pourtant des plus alléchantes. Reste que le moment n'est pas désagréable pour autant, et que le film peut compter sur la remarquable performance de Joanne Woodward, aussi convaincante dans ses trois "rôles", ce qui n'était pourtant pas gagné d'avance. A elle seule elle arrive ainsi à apporter un petit supplément d'âme à cette oeuvre qui aurait sans nul doute gagner à être mis en scène par un réaliateur de plus grand talent. Le résultat est honnête donc, à défaut d'être indispensable.

Inspirée d'une histoire vraie, ce drame psychologique, que réalisa Nunnally Johnson en 1957, s'avère une bien brillante réussite dans le genre. L'histoire parle d'une jeune femme qui en consultant son psychiatre se rend compte qu'elle possède trois personnalités bien distinctes. Le scénario qu'à écrit Nunnally Johnson est réellement captivant et la mise en scène qui est bien troublante s'avère très vite bien passionnante à suivre. Dans le rôle principal, nous retrouvons l'actrice américaine Joanne Woodward qui nous offre une prestation véritablement d'anthologie par rapport à ses différents "rôles" et qui se trouve être le véritable point fort de ce long métrage. Sa sublime interprétation lui vaudra d'ailleurs un oscar de la meilleure actrice bien mériter à l'époque. Au niveau du casting, je retiendrais également la très bonne tenue de Lee J.Cobb dans le rôle du docteur Luther qui arrivera par la suite à guérir la patiente de son mal. Mais le film possède d'autres qualités, notamment une photographie en noir et blanc de Stanley Cortez qui apporte beaucoup d'élégance, une voix off qui permet de bien rentrer dans le sujet et une révélation finale vraiment excellente. Il s'agit donc, en ce qui me concerne, d'un film que j'ai trouvé totalement surprenant et qui mériterait d'être bien plus reconnue.

Si Nunnally Johnson était incontestablement un grand scénariste a qui ont doit l'écriture de quelques chefs d'oeuvre (Les Raisins de la colère, La Femme au portrait,...), c'était très loin d'être un grand cinéaste. C'était même un des pires cinéastes américains, peut-être même le pire, de cette époque. Un des deux gros points faibles de ce film est sans conteste sa mise en scène lourde, notamment par une voix-off énervante et par un soi-disant souci de réalisme, et trop bavarde qui fait avec un sujet, la schizophrénie, qui au cinéma peut-être intéressant voir même carrément passionnant. Il suffit de voir "La Fosse aux serpents" absolument magistrale. Mais Nunally Johnson avait décidé d'être aussi (très!!!) mauvais scénariste car on n'a pas besoin d'être Sigmund Freud pour voir que psychanaliquement que le producteur-"réalisateur"-scénariste n'a jamais un minimum étudié la psychanalyse, ou consulter des gens qui s'y connaissent vraiment, le pire exemple étant la fin où on apprend qu'on peut guérir une patiente très gravement atteinte de schizophrène avec deux petites minutes d'hypnose. Consternant de crétinerie, ce film est une honte tout juste sauver de la médiocrité absolue par la "triple" interprétation de Joanne Woodward.

Un film surprenant des le début on est frappé par la qualité, le contraste entre les nuances de noir et blanc, et les contrastes des 3 caractères qui n en font que 1 ,Joanne Woodward est une très très grande actrice qui nous fait passé du rire,au larmes. Une histoire vraie qui nous scotche du début à la fin .un petit chef d œuvre un film modèle.

Particulièrement impressionnant, surtout lorsque l'on apprend qu'il a un lien important avec la réalité. Difficile de ne pas s'identifier aux personnages, de suivre l'errance symptomatique et de pouvoir parvenir à s'en détacher aisément, alors que l'on souhaiterait véritablement qu'il survienne une rémission ou guérison. Le film est très bien construit, magnifiquement interprété. Il a l'avantage d'être particulièrement linéaire, ce qui rassure un peu dans la presque folie qu'il faut arriver à suivre ou inté un film qui joue sur l'angoisse, le suspense,la découverte d'une réalité humaine éminemment inconnue pour le commun des mortel. Rien n'est solide, rien n'est acquis dans ce film, autant pour le témoin qu'est le spectateur, que pour les protagonistes réels (puisque c'est un constat de la réalité, du quotidien, aucune fiction), réalité donc ici incarnés par des acteurs remarquables. Ils serait douteux de tenter de dévoiler la fin, mais tout, absolument tout, mérite une attention particulière car elle concerne une situation humaine de la plus haute priorité : l'esprit. Et il serait dangereux de sous-estimer l'attention qu'il mérite de recevoir, surtout au travers d'une si belle et si facile démonstration, presque une pédagogie. Un film qui n'a pas la folie (le terme est en rapport) avec "vol au dessus d'un nid..".mais l'on navigue plus audacieusement jusqu'à tendre la corde d'un travers, la titiller à l'extrême jusqu'à la rendre plus sensible (et étourdissante). Remarquable témoignage, en sus de la tension qu'il peut procurer et plaisir à découvrir. Un film d'une grande qualité. Joanne Woodward et Lee J. Cobb représentent un casting parfaitement adaptés et cela soutien grandement ce film.