Avis : Mysterious Skin - Page 4

Après avoir vu le film , je me suis trouvé désolé.

Je me suis demandé si cela était si bon que ça.

Ensuite j'ai dormi.

Et oui , au réveil , c'était si bon que ça :)

Un film dur, j'ai un peu eu du mal mais finnalement c'est un bon film, la fin est très émouvante.

La photographie est très belle. C'est tout. La tenue de caméra est disgracieuse, les acteurs léthargiques, l'approche de la pédophilie vulgaire pour un film qui, se voulant courageux et impertinent reste tout ce qu'il y a de plus convenu, froid, sans poésie. Très décevant.

Gregg Araki ne fait pas de mystère quant à la part fantastique inscrite dans "Mysterious Skin", elle est une métaphore de l'acte pédophile et du traumatisme qu'elle cause pour le jeune Brian. Le suspense n'étant pas recherché, la révélation finale est attendue et la puissance émotionnelle qui en jaillit provient de ce mélange d'espoir et de crainte chez le spectateur. En parallèle du refoulement de Brian, Araki met en scène avec douceur et brutalité une autre manière de vivre en tant que victime de la pédophilie : Neil est un adolescent dont la vision de la sexualité est réduite au seul prisme de la relation dominant-dominé (adulte-enfant). Il ne faut ici voir aucune provocation gratuite, mais l'auscultation précise des dégâts produits sur le personnage, qui ne saurait imaginer une relation tendre ou amoureuse autrement qu'avec des hommes mûrs ayant le même profil que celui qui a abusé de lui durant son enfance. Cette confusion, qui semble irrémédiable, donne lieu à des scènes d'une violence insoutenable, mais aussi à des moments d'une grande douceur – notamment ceux partagés par Neil en compagnie d'Eric et Wendy. La grande intelligence de ce film magnifique est – comme toutes les grandes œuvres qui s'emparent d'un sujet brûlant –de ne jamais adopter de posture moralisatrice et d'accompagner ses personnages avec une empathie constante. C'est cette bienveillance absolue, cette justesse du regard, qui bouleverse, et ce jusque dans les scènes les plus redoutées : il fallait bien cette ambiance ouatée et cette immense sincérité pour pouvoir affronter ce récit terrifiant de deux enfants sacrifiés, dont on ignore s'ils pourront un jour se relever.

"Mysterious Skin" sort du lot. Le sujet traité est difficile, peu de réalisateurs osent s'en approcher. Mais le tout est réalisé avec respect et une vrai "profondeur" (sans mauvais jeu de mots...) scénaristique, de manière à comprendre pourquoi nos deux protagonistes que tout oppose en sont arrivés là, face à leurs peurs et leurs envies les plus dérangeantes. Et tout ça sans jugement spoiler: (aussi bien pour les victimes que les coupables)
, juste accepter les faits et comprendre ce qu'un acte disproportionné peu avoir comme conséquence sur une vie.

Le deuxième film de Gregg Araki que je visonne, il m'avait laissé estomaqué avec ce final complètement barré de "Nowhere", ici son "Mysterious Skin" est résolument moins psychédélique mais tout aussi étrange et substantiellement intéressant.

Ce qui m'a frappé immédiatement c'est cette touche "Araki" que j'ai retrouvé, une réalisation particulière fluide et séduisante, avec un côté 90s dans le grain, comme une VHS qu'on aurait retrouvé par mégarde dans un vieux carton. Pendant un moment j'aurais juré que le film datait d'environ 1998-1999, dans la foulée de "Nowhere" (1997), mais quand j'ai vu Gordon-Levitt je me suis dis que c'était impossible, j'ai vérifié vite fait sur SC et ça date bien de 2005, je suis resté tout à fait étonné, le style est jouissivement rétrospectif.
Le réalisateur aborde à nouveau des thèmes qui semblent lui être chers comme l'homosexualité, la perte de repères, la fuite cosmique ou le paranormal, le film est l'adaptation du roman de Scott Heim, un choix personnel qui s'apparente tout à fait à son univers, ou alors a-t-il simplement englué l'histoire avec ses thématiques ...
Le récit raconte le destin de deux jeunes garçons qu'apparemment tout oppose mais qui gardent un lourd secret, l'un tente de le faire revenir à la surface de son subconscient et l'autre tente de le fuir. Araki nous mène en bateau pendant un long moment avec son allégorie extraterrestre, le mythe de l'enlèvement, de l'exploration corporelle, tout cela n'est en fait que le symbole du viol pédophile que Brian a subit étant enfant, d'un épisode traumatisant de son enfance qu'il a effacé instantanément de sa mémoire sélective, il tentera de se convaincre que la réponse viendrait d'un OVNI (j'ai repensé à la scène où le vaisseau passe au dessus de la maison, après coût je ne la comprenait pas trop puisque sa sœur et sa mère sont présent, sans doute un événement provenant de son imaginaire nourrit aux films de Spielberg) il se passera des années avant qu'il puisse enfin combler ce vide.
Neil lui n'est qu'une autre victime mais totalement consentante et instrumentalisée, sa perversité finira par se retourner contre lui et son acte de jeunesse resurgira contre sa volonté pour enfin tout avouer à Brian, le film se termine sur le destin brisé de deux âmes en peine voulant fuir ce monde qui n'aura fait que voler leur heureuse et candide jeunesse.

"Mysterious Skin" est un film poignant, fascinant et perturbant avec une vraie patte de réalisateur passionné, il m'a bien mieux convaincu que le bordélique (mais plutôt brillant) "Nowhere", Araki cette fois tu marque des points.

" Mysterious Skin" réalisé par Gregg Araki est un film culte qui marque les esprits. En effet nous suivons en parallèle l'histoire de deux jeunes enfants devenu jeune adulte (brillamment interprété par Brady Corbet et Joseph Gordon-Levit) qui ont subit des attouchements sexuels étant enfant , l'un étant dans le déni l'autre dans l'outrance. La magie de ce film est le fait que le réalisateur interroge sans cesse le spectateur sur des questions fondamentales d'une manière philosophique,poétique , magnétique et fantastique tout en dénonçant la noirceur de la race humaine.

Le film touche non seulement par son sujet mais par son traitement qui est parfois d'une grande violence dans sa suggestion.La caméra d'Araki dérange lorsqu'elle sublime ses enfants avec le regard que leur porte le prédateur.Sans aucune complaisance Araki montre et traite les maux d'une enfance et d'une vie détruite,c'est brillamment traité et construit Araki remue son spectateur.

Cinéaste ayant acquis une certaine réputation auprès de la jeune génération, adepte généralement des comédies funs, Gregg Araki surprend en 2004 avec "Mysterious Skin". Deux adolescents reliés d'une manière incongrue par le biais d'un sujet grave, empreint de pédophilie et de prostitution. Alors qu'il est ordinairement tourné vers le triangle amoureux, le cinéaste opte cette fois pour la relation duelle, au moyen d'un script loufoque et délirant. Certes Araki n'y va pas par quatre chemins, proposant un lourd concentré de scènes trash. Mais surtout, on trouve dans "Mysterious Skin" cette intelligence dans la pensée des années 1980 et 1990. Où l'évocation de ces réseaux pédophiles trouve en répondant l'étendue d'une culture explosée à l'aune du second XXe siècle, coiffés de vents spielbergiens. Associer extraterrestres et sexe ? Le pari tient la route même si le résultat est assez imparfait. Souvent racoleur dans le déroulement de son récit, le film adopte parfois un point de vue facilement provocateur, enchaînant les passages choc sans savoir en parallèle comment combler d'une autre façon son propos. Intéressant.

totalement inconditionnel du cinéma de Greg Araki, "Mysterious Skin" est l'un de mes films préférés. Je l'avais vu à sa sortie et l'ai revu ce soir avec beaucoup de plaisir. Réalisateur à part, provocateur assumé et maîtrisé dans sa façon de filmer et de raconter des histoires, "Mysterious Skin", malgré son sujet délicat est un petit chef-d'oeuvre d'intelligence et de finesse, porté par l'immense acteur Joseph-Gordon Levitt.
Larry Clark, John Cameron Mitchell, John Waters sont des réalisateurs emblématiques dont la filmo est toujours un évènement. Cela change des produits formatés hollywoodiens.

Mysterious skin aborde des thèmes difficiles à traiter: la pédophilie, le sida, la porstitution, l'homosexualité et, en plus, les extra-terrestres... Mais Greg Araki maîtrise de bout en bout son sujet passe facilement de la première histoire (le jeune Brian qui pense avoir été enlevé par des extra-terrestres l'été de ses huit ans) à la seconde (Neil, l'homosexuel qui se prostitue pour gagner sa vie). Pas une seule longueur dans ce film, extrêmement bien joué par des acteurs méconnus. Sans doute l'un des meilleurs films de cette année. A voir de toute urgence.

Ca ressemble beaucoup à l'"Effet papillon" version intello. Ca se laisse voir, mais je me suis un peu ennuyé quand même....

Araki réussi l'exploit de réaliser un film avec des passages vraiment élégiaques tout en partant d'un sujet particulièrement monstrueux. Son tour de force est d'être durant 1h30 sur le fil sans jamais trébucher, sans jamais tomber dans le voyeurisme glauque ou le choquant gratuit. Les premières séquences du film, bien que particulièrement troublantes et fortes, sont à ce titre exemplaires par leur utilisation du hors-champ, de la suggestion et du symbôlisme. Le réalisateur choisit de suivre en parallèle les parcours de ses deux personnages principaux avant de les faire se rejoindre au final. Le petit point faible du film est peut-être du coup la diffèrence de force et d'intérêt entre ces deux parcours, ce qui déséquilibre un peu le film. On s'intéresse rapidement plus au personnage interprêté brillament par Joseph Gordon-Levitt, dont le comportement froid, distant, lucide et ambigu frappe le spectateur dès les premières minutes où il décrit ses rapports et son comportement avec son bourreau (on pourrait parler de sentiments affectueux ou de complicité). Son parcours de jeune homme, lourd et chaotique, prend donc vite le dessus sur celui de la seconde victime, qui se suit malgré tout avec beaucoup d'intérêt. Chacun d'entre eux est de toute façon marqué au fer rouge par ces quelques heures qui déterminent leur évolution et leur comportement, et ce bien qu'ils traduisent leurs traumatismes de manière totalement opposées dans leurs actes. L'un se livre à la prostitution avec des hommes plus agés, assayant constament de revivre cet évênement et les sentiments qui y sont liés comme pour mieux l'exorciser. L'autre au contraire refoule totalement ce souvenir dans sa mémoire au point de lui privilégier l'hypothèse farfelue d'un enlèvement par les extra-terrestres. La conclusion très sombre du film rappelle que, quoi qu'il arrive, ils conserveront dans les deux cas de ce moment une trace indélébile qui conditionnera toujours leur existence. Gregg Araki livre un grand film, traitant de front et avec intelligence et subtilité d'un sujet quasi inexistant au cinéma, et livre qui plus est un film formellement maitrisé. Bref un film beau à voir visuellement, courageux dans ses choix et ses partis pris, bien écrit, interprêté avec talent, émouvant et intelligent. On peut difficilement demander plus.

C’est parce qu’il filme les scènes les plus obscènes avec délicatesse et qu’il ne pose sur le drame aucun poids moralisateur que Gregg Araki réussit à traiter du traumatisme vécu par deux victimes de pédophilie sans jamais tomber dans le pathos consensuel ni dans le voyeurisme malsain. Comme à son habitude, le réalisateur décortique sans complaisance ses deux thématiques favorites que sont les vicissitudes du passage à l’âge adulte et la découverture de la sexualité, en prenant pour fil conducteur la rencontre de deux adolescents (dont le jeune prodige Joseph Gordon-Lewitt, encore peu connu à l’époque et dont Araki semble être tombé sous le charme) ayant suivi des trajectoires opposées suite au viol qu’ils ont subi dans leur enfance. Ce sujet délicat lui aura permis de signer un film bien plus inspiré que ses précédents qui ne mettaient leurs effets de mise en scène au service d’aucun autre message que la revendication de son homosexualité. Même ce thème reste omniprésent, Mysterious skin fait fi de tout effet clipesque, au profit d’une narration elliptique source de suspense émotionnel et d’une imagerie hypnotique qui rend plus dérangeante encore cette illustration de la violence sexuelle poussée à l’extrême, et obtenir ainsi un film choc qui prend aux tripes du début à la fin.

Que dire sur ce film? En tout cas il n'est pas fait pour plaire ou pour être divertissant, c'est un film du calibre de "American history x" ou encore "Requiem for a dream".

Un film choc qui montre la vie de deux ados qui ont été traumatisé chacun à leurs manières par des actes pedophiles.

D'autres sujets sont traités comme l'homo-sexualité et la prostitution masculine.

C'est éprouvant, choquant (certaines scènes sont insupportables) mais avec ce film on découvre un monde très dur qui pourtant existe vraiment.

Une réalisation parfaitement maitrisé, lumière et photographie parfaite et que dire de la performance incroyable de la révélation de ce film Joseph Gordon-levitt il crève l'écran et pour interpreter il faut pas mal de cran, car j'imagine que ca dois être très dûr de rentrer dans la peau d'un tel personnage.
Bref le film met tellement mal à l'aise qu'il est difficile de l'apprécier, j'ai encore du mal à analyser correctement ce film, mais une chose est sur c'est une oeuvre unique qui livre les secrets les plus inavouables dans une banlieu apparement sans histoires.