Avis : Mysterious Skin - Page 9

De nouveau un film qui fait l'unanimité sans que je comprenne vraiment pourquoi. Je savais que le nouveau long-métrage de Gregg Araki pouvait déranger, choquer, voir provoquer le spectateur, je le savais mais je pensais que ça serait plus au niveau de la forme que du fond. Personnellement, j'ai trouvé la relation entre Neill et son coach ultra-ambigüe, du début jusqu'à la fin. C'est déjà triste et assez déplorable d'utiliser le mot "relation" pour évoquer la pédophilie... mais ici, le réal semble insister sur le fait que Neill ressentait déjà une attirance quasi-physique pour ce "monstre" (attirance qui vaut pour n'importe quelle moustachu quadragénaire). On aurait presque l'impression qu'il était totalement consentant. Même quand Araki nous montre ce qu'il est devenu, on ne saurait pas dire avec certitude qu'il s'autodétruit pour ce dont il a été victime... on a plus l'impression qu'il souffre d'avoir été abandonné par son "agresseur", comme une désillusion amoureuse, plutôt que par prise de conscience de l'atrocité de ce qu'il a enduré.
Mysterious Skin, pour moi, va beaucoup trop dans le sens des pédophiles (cette "idée" de l'enfant séducteur et de relation amoureuse purement consentie). De là, je me vois mal cautionner un truc pareil. J'ose juste espérer qu'il s'agit plus d'une lamentable maladresse qu'autre chose...

La très grande force de Mysterious Skin tient à sa capacité à inventer une forme aussi instable que l’intériorité violée des personnages principaux, une forme qui ne cesse de muer sans que ce changement permanent ne débouche sur une liberté ou ne traduise une liberté. Neil et Brian sont enfermés dans un cauchemar ponctué çà et là de phases successives de réveil, d’hallucinations et d’endormissement aptes à mimer le trouble avec lequel ils doivent vivre au quotidien. Aussi les séquences du long métrage gravitent-elles autour d’un noyau traumatique, et le long métrage lui-même devient une galaxie d’instants passés ou présents articulés autour d’un trou noir central, trou que les protagonistes s’efforcent de combler en y injectant amitié, espérances et sentiment de désolation. Est nodale cette expérience du vide intérieur, cette dépossession de soi qui conduit les garçons à enquêter sur leur propre ravissement – dans les deux sens –, métaphore universelle de l’âge adolescent. Les corps voient leur beauté gangrénée, parasitée par des morpions, violentée par des coups, tachée par le sang ; mais le film a l’audace de ne pas délaisser cette beauté enfantine et adolescente, adoptant un regard presque fétichiste sur ses jeunes qui interroge quant au détenteur véritable du point de vue ici. Comme si nous pénétrions dans l’esprit d’un prédateur pour accorder malgré nous une attention sensuelle voire sexuelle à l’égard de ces corps interdits. Ainsi, Mysterious Skin évite le plaidoyer ou la défense d’une thèse ; la condamnation de la pédophilie est pensée comme une expérience de pur cinéma, et le spectateur se change en réceptacle d’une pluralité confuse de sensations, scandaleuses, révoltantes, enivrantes ; elle est éprouvée avant d’être formulée. La musique contribue grandement à l’immersion, composée de nappes électroniques langoureuses et nébuleuses ; elle traduit l’errance des personnages dans un brouillard recouvrant leur passé et qu’il s’agit pour eux de lever par le dialogue, le partage de la douleur. L’une des plus belles scènes du film est sans aucun doute la consolation silencieuse qu’offre Neil à Brian, une compassion en dehors du temps et de l’espace, comme point de contact entre deux astres lumineux et solitaires dans une nuit qui engloutit tout. Une œuvre immense.

Gregg Araki livre avec ce Mysterious Skin un film au sujet ne peut que toucher profondément, porté par un duo d'acteurs en devenir à l'époque, l'excellent Joseph Gordon-Levitt et le regretté Heath Ledger. Malheureusement, si la storyline de Neil est poignante et prenante, les passages concernant Brian s'avèrent tous quasiment improductifs et son personnage est terriblement sous-exploité. Et si on prend un peu plus de recul encore, on peut se dire que ces deux storylines sont très mal imbriquées, et c'est rageant car avec deux-trois modifications très simples, l'histoire aurait gagner en suspense et s'en serait retrouvée beaucoup plus intrigante. De plus, bien que le propos soit traité avec une sincérité et une justesse indéniables, l'intérêt de l'approche si frontale du réalisateur laisse parfois un peu dubitatif tant on se dit qu'un peu plus de suggestion et de finesse auraient été les bienvenus. Quoiqu'il en soit, le film a le mérité de s'attaquer à un sujet très difficile et il s'en sort finalement très honorablement.

Entre fantastique et réaliste, Mysterious skin s'impose dans un monde très sombre et aborde des sujets difficiles comme la pédophilie et la prostitution, et ceci d'une manière très bien tourné que l'on doit au scènario, aux bon acteurs (révélation de Joseph Gordon Levitt) et à Gregg Akari, connu pour ses films éphémères tel que "Kaboom".

En cette époque du communautarisme émotionnel donné en pâture par les messes médiatiques, les thèmes de Mysterious Skin étoufferont plus d'un badaud peu enclin à des sursauts d'intelligence et d'honnêteté. Deux conditions indispensables pour digérer ce que le film donne à comprendre (et pas à voir)... quand on n'a peu pris la peine au moins une fois dans sa vie de se questionner soi-même ou de tenter de comprendre l'humain dans son ensemble. Moins prosaïquement, disons que Mysterious Skin parle de construction de l'identité sexuelle, du passage de l'enfance asexuée vers les prémices de l'adolescence, de la notion de normalité de la sexualité... Il parle aussi de souffrance psychologique, d'échappatoire, d'environnement aveugle, et du néant d'enfants meurtris abandonnés et privés d'une part fondamentale de l'identité. Mais la puissance du film réside dans deux exploits singuliers. D'abord, Araki fait part d'une intelligence plutôt rare lorsqu'il parvient à éviter le jugement moral lourd et systématique, emblématique d'un cinéma porte-drapeaux démagogique. Pourtant le drame est évidemment présent et ne laisse donc aucun doute sur le fondement moral. Penser l'inverse, s'apparente soit à de la mauvaise foi, soit à une relative stupidité. Le réalisateur donc, pose anthropologiquement son sujet capteur de tous les tabous, pour ne pas dire scientifiquement, et renvoie chacun dans ses jeunes années pour tenter de comprendre ce que le diktat réactionnaire qualifiera irrémédiablement d'incompréhensible. Son second exploit ensuite, s'incarne dans cette capacité formelle à lier un point de départ révoltant à cette image et ce son mélancoliques, jamais pesants, doux et mielleux, parfois emotion pop. Ce lyrisme n'est autre que celui fantasmé par les deux victimes qui par ailleurs content leur histoire. Mais il n'est jamais complaisant et la forme sert parfaitement le fond. Retenons donc que Mysterious Skin fait preuve d'une intelligence rare, et qui pourtant devrait paraître normale et nécessaire dans un souci de compréhension. Il faudra aussi pour certains d'entre nous accepter ces évidences selon lesquelles rien n'est inscrit, rien n'est inné, que tout se construit...

"Mysterious Skin" est un film dérangeant mais en même temps fascinant. Gregg Araki aborde ici un sujet tabou et extrêmement dérangeant: la pédophilie. Mais il l'aborde en passant par le biais des extraterrestres, ce qui rend le film moins choquant. Le problème, c'est qu'il a recours aussi à de nombreuses scènes de sexe, pas de simple scènes d'amour, mais des trucs vraiment malsains et glauques, ce qui rend le film, là, plus choquant. C'est vraiment dommage car l'histoire est très bonne. Les deux acteurs principaux sont extras: Joseph Gordon Levitt et Brady Corbett forment un bon duo. Le réalisateur filme d'une façon plutôt spéciale, mais de façon plutôt subjective. La fin est vraiment pas mal, elle est très émouvante. Résultat: "Mysterious Skin" est comme je l'ai déjà dit, un film très très dérangeant mais dégageant une forte intensité à un point que par moment ça devient touchant!!!! Un film brillant mais difficile à regarder!!!!

Voilà un film qui sort de l'ordinaire , parce que déjà parler de la pédophilie , dans le genre sujet tabou c'est niveau tournoi mais en plus le faire de cette façon c'est carrément unique ou presque.J'entends par là que c'est pas un film moralisateur ou au contraire cynique , c'est même plutôt objectif , ça montre le pédophile comme ce qu'il est vraiment à savoir un mec normal qui a des pulsions qu'il ne peut contrôler et de la même manière ce film montre les conséquences catastrophiques de tels actes sur les deux personnages principaux , en particulier leur développement lors de la puberté : incompréhension , déni de soi et de son corps , manque d'intégrité , perturbation etc ..En outre , ce film montre aussi la partie sombre du milieu homosexuel , à savoir certaines façons de faire des rencontres , où le sexe prévaut et qu'on est jamais à l'abri de tomber sur quelqu'un de dangereux , je fais bien sûr référence à la scène du viol , qui est choquante mais malheureusement très réaliste.Tout ça pour dire que l'histoire est très bien ficelée et servi par des personnages crédibles.Ce film a un coté dérangeant précisément parce qu'il est réaliste et que ce qu'il montre est d'actualité , les dialogues sont plutôt réussis et la fin également.Donc je vous conseille de voir ce film à condition d'être psychologiquement résistant car certaines scènes peuvent choquer.

Passé inaperçu aux profits nottament de grosses machines hollywoodiennes aussi consistantes qu'une boîte vide, "Mysterious skin" est un film admirable de par le talent de son réalisateur qui s'appuie sur toutes les facettes de ses deux personnages principaux, formidablement bien interprétés. Le scénario, qui s'inspire d'un roman, est pour le moins très intelligent et très sobre. Le spectateur plonge enfin dans un film qui en fait et qui en demande beaucoup.

Voici le type de film qui me fait vibrer. Intelligent, envoutant, dérangeant et très beau à la fois. Mysterious skin ne laissera personne indifférent. J'y retrouve une jeunesse libre et torturée. Des jeunes adolescents précoces et bien plus matures que le monde adulte qui a échoué à leur inculquer certaines valeurs nécessaires. L'histoire de deux jeunes totalement différents qui ont vécu une expérience commune. L'un se pose des questions sur cette expérience, l'autre a les réponses et a organisé sa vie à partir de celle-ci. Les scènes de prostitution entre le jeune ado joué par Joseph Gordon-Levitt et les adultes me renvoient directement à mon film préféré "My Own Private Idaho". De cette façon, Mysterious Skin parvient à me fasciner en esthétisant un monde réaliste et dur, en soulignant la poésie de situations très crues. La révélation n'en est pas vraiment une puisqu'on devine dés le début où veut en venir la trame. Ce qui finalement ne gâche rien mais au contraire embellie les émotions au moment venu. Je parle de beauté malgré l'aspect dramatique de l'histoire car c'est ce qui ressort principalement de cette œuvre. C'est de l'amour, étrange certes mais de l'amour quand même.

Drame bouleversant, violent par le sujet traité, qui prend tout son sens dans l'ultime dialogue. On en ressort la gorge nouée, et même transformé...

A 8ans, Brian se réveille dans la cave de sa maison, le nez en sang. Sa vie change radicalement après cet incident, au point d’être persuadé d’avoir été enlevé par des extraterrestres et que seul Neil Mc Cormick pourra avoir les réponses à ses questions…

Gregg Araki (Doom Generation - 1995) adapte ici le roman homonyme de Scott Heim et nous replonge pour l’occasion au début des années 80, à Hutchinson au fin fond du Kansas. On y fait la connaissance de Neil & Brian, qui ont tous les deux pour point commun d’avoir été victime d’abus sexuels à l’âge de 8ans et tous les deux entreprendront suite à cela, un parcours diamétralement opposé (le premier mène une vie chaotique et se prostitue, tandis que le second, asexué, est persuadé d’avoir été enlevé par des aliens).

Le réalisateur de Kaboom (2010) n’a clairement pas choisi la facilité en choisissant d’adapter ce roman au combien casse-gueule. Un pari risqué avec lequel il s’en sort avec brio. La force du film réside dans la caractérisation de ses personnages, la caméra, bien souvent subjective, permet de positionner le spectateur dans la peau de ces jeunes garçons, à la place des victimes, en frontal face aux bourreaux. Le cinéaste parvient à créer un véritable malaise face à certaines scènes parfois dérangeantes (en assistant à la scène du viol de Neil par son coach et dix ans plus tard, lors d’une mauvaise rencontre à New York).

Mysterious Skin (2004) à ce quelque chose d’admirable, cette façon bien à lui de mettre en évidence, l’horreur de la pédophilie et la façon avec laquelle les prédateurs parviennent à créer une emprise sur leurs jeunes victimes (faisant croire à un consentement de l’enfant alors que celui-ci est erroné), sans parler des dégâts collatéraux qui s’en suivront bien des années plus tard. Une œuvre baignée de mélancolique et teintée d’horreur, brillamment incarnée par une pléiade d’acteurs. C’est d’ailleurs ce film qui révèlera au grand public les talents de Joseph Gordon-Levitt, bien que ce dernier eût déjà une carrière florissante (15ans de seconds-rôles dans divers films et téléfilms), sans oublier à ses côtés, Elisabeth Shue, Brady Corbet, Michelle Trachtenberg ainsi que Jeffrey Licon.

(critique rédigée en 2006, réactualisée en 2023)

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En plus d’être un film semi poétique et touchant Mysterious Skin aborde des sujets très difficile et très délicat mais les aborde avec sincérité , avec finesse et sobriété , pas question de trash ou de surenchère d'image choquante pour captiver ou toucher le spectateurs , même si ça reste malsain et très glauque dans le fond , surtout lors des passages ou les scènes sont suggérés ( vers la fin principalement )
La simplicité du récit munie d'une bande son électrisante et magnifique rend ce film d'une beauté et d'une horreur bouleversante .

Le scénario bien que classique et maitrisé de bout en bout , captivant et prenant , aussi touchant qu'émouvant on retrouve aussi une façon d'aborder le sujet de la pédophilie très original avec les extraterrestres .
Le tout est filmé avec un naturel incroyable , une belle photographie qui fait un contraste interessant sur la saleté du thème principal .
Le réalisateur Gregg Araki maitrise clairement le sujet de base et ne veut pas entrer dans un banal scénario choquant , c'est plus touchant et humain mais la touche d'atrocité est bien là , on ne la masque pas , on le l'étouffe pas pour autant , elle ressurgira a la fin avec une douleur intolérable .

J'ai été tout simplement bluffé par le jeu d'acteur de Joseph Gordon-Levitt , moi qui trouvait cet acteur sympa mais pas non plus exceptionnel , ici il démontre un talent fou et parfois perturbant , il maitrise un rôle difficile avec brio et montre des émotions en tout genre comme la peur et la tristesse avec une incroyable perfection , j'ai meme du mal a imaginer le film avec un autre acteur , juste parfait . A mes yeux son plus grand rôle .
N'oublions pas les autres acteurs , les enfants aussi qui ont joué des rôles très dur .
Un choc tétanisant du début a la fin , poignant triste et perturbant

kaboom tout a l'heure ma énormément fait marré et intrigué alors je n'est pas pu attendre et la je tombe sur une merveille, le genre dont tu t"en souvient toute ta vie car le nombre d'émotions sur 1h39 comme sa ne courre pas les rues. quel talent qui vient de toute pare, j'ai tout aimé absolument tout. choquant a la limite même pour certaine scènes de détourner le visage car très difficile de supporter. un des plus grand films de l'histoire j'ai même plus de mots j'en suis tout retourné et je suis en état de choc. un traumatisme aussi violent/barbares sur des enfants est abominable et dégueulasse et je défis quiconque de ne pas être outré par cela. araki le héros de ma journée quel talent notamment pour mettre en place ce mysterious skin beau visuellement dans le texte et les images, les acteurs ( levitt vraiment un type incroyable, les choix de ces rôles et ce qu'il en fait prouve qu'il est le plus grand espoir du cinéma et il ne se rate pas. michelle tratchenberg sa fait plaisir de la voire dans autre chose que ce qu'elle a l'habitude de faire. ) et bien sur le sujet aussi sensible. il y a de la poésie malgré tout et une sensibilité magnifique qui prend de partout on passe par tout les états rires, larmes, dégout ... assez malsain mais la réalité des choses car ces choses la se produisent réellement.

[Vu en V.O.]
Mysterious Skin raconte l'histoire parallèle de deux garçons, d'apparence totalement différents, partageant un secret commun qui se révélera être tout sauf ce que l'on veux bien nous faire croire.
Hormis les thèmes récurent chez Gregg Araki du sexe, de l'homosexualité et d'une présence extraterrestre, Mysterious Skin n'a pas grand chose à voir avec ce que le réalisateur, qui avait prit pour habitude d'insérer une certaine dose de comédie déjantée dans ses drames, avait fait jusque là (Ni avec ce qu'il fera par la suite.) Mysterious Skin est bien plus sérieux, bien plus noir, mais aussi bien plus travaillé, bien plus profond, bien plus émouvant et porteur d'un véritable message.
Mysterious Skin agit sur nous comme un électrochoc, nous montrant les traumatismes liés au viol et, en l'occurrence, au viol pédophile. Ce qui rend le film tellement poignant, c'est la capacité qu'il a à nous faire voir les choses du point de vue du personnage principal et, par conséquent, le travail incroyable fait sur la réalisation. Ainsi, la scène pédophile vue à travers les yeux de Neil à l'âge de 8 ans nous semble presque douce, tendre et arrive à nous faire oublier le drame et l'horreur étant en train de se produire sur le moment. Le film nous montre ensuite deux réactions totalement différentes de deux garçons ayant subi le même traumatisme, l'un rêvant d'une réalité extraterrestre, l'autre étant tombé dans la prostitution homosexuelle. Les deux ont cependant un point commun ; Ils ont enfoui le plus douloureux souvenir de leur enfance au plus profond d'eux-même. La scène finale, pendant laquelle ces souvenirs resurgissent, est incroyablement poignante.
Porté par un Joseph Gordon-Levitt impressionnant et, de toute évidence, dans le meilleur rôle de sa - Déjà - longue carrière (A seulement 30 ans), Mysterious Skin est une claque extrêmement touchante. Sans aucun doute le meilleur Araki.

Mysterious Skin fait partie de ces films dont on se souvient longtemps, les 2 jeunes acteurs sont formidables et très attachants... les thèmes abordés sont durs et pourtant on ne tombe jamais dans le pathos ou la sensiblerie de mauvais gout. on ne sort pas indemne après un tel film... Peut etre le meilleur film de l'année?