Il y a des millénaires, la planète Cybertron a été ravagée par une guerre opposant deux races de robots extra-terrestres : les Autobots et les Decepticons, ces derniers étant mus par la haine et la destruction accompagnés d'une soif de pouvoir sans limites. Sam Witwicky, jeune lycéen, à cause des souvenirs de son grand-père archéologue, va se retrouver embarqué malgré lui dans cette guerre car sans le savoir, il possède la clé pour réveiller Megatron, le cruel chef des Decepticons qui attendent le retour de ce dernier pour faire de la Terre leur nouvelle planète. Avec l'aide de resdapés Autobots guidés par le valeureux Optimus Prime, Sam va devoir sauver le monde d'une invasion et aussi conquérir le cœur, de Mikaela, une camarade de classe dont il est fou amoureux. Adapté d'une licence de jouets développée par Hasbro, Transformers avait tout du parfait navet, la surprise est d'autant plus agréable. Le film est coproduit par Steven Spielberg mais à y regarder de près, ce dernier a dû s'impliquer plus qu'on ne pourrait le croire tant certaines scènes porte sa marque comme celle du Decepticon infiltrant Air Force One ou la scène dans laquelle Sam doit récupérer l'objet convoité sans réveiller ses parents tandis que les Autobots à l'extérieur tentent très maladroitement de se faire discrets. Ainsi, Transformers est autant un film de Michael Bay que de Steven Spielberg, le premier ayant géré toutes les scènes spectaculaires, l'autre ayant développé le côté bon enfant avec ses robots géants attachants. D'ailleurs, lors de l'arrivée des Autobots sur Terre, seul un enfant remarque leur arrivée. Transformers a donc un côté innocent qui séduira à coup sûr ceux ayant eu les jouets mais aussi tous ceux ayant un jour imaginer de folles aventures avec des figurines (la première transformation d'Optimus est ainsi un joli moment d'émerveillement). La scène citée plus haut de l'infiltration de la maison résume assez bien le film : sorte de court métrage comique à part de l'intrigue, elle montre le contraste entre le gigantisme de l'ensemble et ce second degré assumé dans lequel on nous rappelle que ces objets furent à l'origine des objets d'amusement pour enfants. Le film possède ainsi un charme agréable qui le rend différent des autres productions du genre. Mais Transformers, comme l'ensemble de la trilogie, est aussi un des films post-11 septembre les plus intéressants par sa thématique et ses choix de mise en scène : ici, on traque un envahisseur venu d'ailleurs infiltré dans la place depuis longtemps sans que personne ne l'ait remarqué, et la bataille finale avec la destruction de tout un quartier et les scènes de panique qui s'ensuivent ne sont pas sans rappeler les terribles images d'il y a dix ans. Transformers est donc intéressant sur l'exorcisme de ce violent traumatisme encore vif mais qui semble s'atténuer comme semble le suggérer les autres volets de la trilogie. Pour revenir au film lui-même, la BO n'est pour une fois pas signée Hans Zimmer mais Steve Jablonsky et de fait, si elle est très wagnérienne comme beaucoup du genre, elle apporte un peu d'originalité et ça fait du bien de ne pas entendre le thème de Gladiator recyclé pour la 150ème fois. Shia LaBeouf est assez convaincant en héros complètement dévirilisé et peureux, mais en même temps assez crédible, Megan Fox intégralement photoshopée souffre d'une absence totale de jeu et semble juste bonne à montrer sa plastique retouchée (je ne comprends pas ceux qui ont pu fantasmer sur elle), les effets spéciaux sont spectaculaires et les valeurs défendues par les Autobots à savoir le courage, l'honneur, le sacrifice, l'altruisme et le respect de la vie font de ce Transformers un film plus fin et intelligent qu'il n'y paraît avec un joli message qui ne peut laisser insensible. Un film à grand spectacle réjouissant et intéressant à plus d'un titre grâce à ses différents niveaux de lecture.