Hitman est un film franchement inconsistant, et c’est un bien gros problème sur le créneau très concurrentiel des films d’action.
D’abord il n’est pas aidé par un casting très moyen. Timothy Olyphant avait le physique pour incarner le rôle, mais au final son jeu monolithique, son manque de conviction, finisse par le plomber. Jason Statham par exemple qui n’est pas un modèle de jeu, à de l’entrain, à l’envie de bien faire, et il a du charisme ce que n’a désespérément pas Timothy Olyphant qui ressemble davantage à un gentil entrepreneur de pompe funèbre qu’autre chose. D’ailleurs sa carrière n’a pas franchement explosée et cela se comprend assez. A ses cotés Olga Kurylenko est meilleure. Malgré son rôle archi-convenue (et franchement prétexte pour insérer un personnage féminin), elle joue en revanche avec conviction. Elle apporte par ailleurs un peu d’émotion, d’âme à ce film, et le fait avec une certaine finesse qu’il convient de saluer. Dougray Scott et son acolyte m’ont très clairement parus comme les plus intéressants à suivre, et finalement c’est presque dommage qu’ils ne soient pas les héros car le chassé-croisé entre Olyphant et Ulrich Thomsen manque vraiment de saveur.
Coté scénario c’est la débâcle. Hitman est un ratage quasi-total. D’abord l’histoire est terriblement superficielle. En fait c’est un enchainement de scènes d’action sans cohérence. Alors parfois cela passe, mais il faut un minimum de liant, quelque chose qui soit facilement compréhensible et qui donne un minimum d’enjeu au film. Là ce n’est pas le cas. L’histoire fait en effet un maximum d’ellipses, on ne sait pas où le film veut en venir, le scénario introduit des éléments invraisemblables, incohérents ou inutiles (à vous de choisir, c’est selon, mais de ce point de vue la scène pendant laquelle Olyphant s’échappe est effarante d’invraisemblance). Le découpage a été fait au hachoir, on passe du coq à l’âne sans transition. Alors certes le rythme est globalement survolté, mais le spectacle est tellement vain que les 1 heure 30 ressemble davantage à 2 heures.
Visuellement ce n’est pas non plus génial. La mise en scène est terriblement clichée. Gens visiblement n’est pas encore totalement dans son élément. Il copie maladroitement les références (style Matrix, Tarantino, un soupçon de vieux films d’action des années 90, en particulier avec la séquence finale de l’hélicoptère très Die Hard). Les combats au corps à corps sont un supplice tant la caméra s’agite et rend les affrontements illisibles (si celui avec le quatuor est salé, le dernier dans la coupole de l’église est pathétique). Au bout du compte Hitman est archi tape-à-l’œil. Alors tout n’est pas à jeter et parfois Gens trouve son rythme (hors des combats, par exemple en filmant des choses assez anodines comme la pluie ou les blés murs, mais cela donne une certaine ambiance). La photographie est comme la mise en scène trop artificielle. Elle est beaucoup trop quelconque pour retenir l’attention. En revanche bon usage des décors. J’ai été agréablement surpris avec de belles choses, même si parfois c’est maladroitement exploité. Alors Hitman est un film violent. Ca dézingue à tout va et sans pitié. C’est assez rare de nos jours pour être souligné ce coté bourrin décomplexé qui donne une certaine singularité à Hitman. Je le déconseille aux gens trop sensibles. Coté bande son visiblement peu d’efforts ont été fait. Il n’y a même pas un truc techno comme c’est à la mode dans ce genre de production actuellement.
En clair je serai bref : Hitman est un film qui n’a pas le niveau pour s’inscrire comme un film d’action digne d’avoir la moyenne. Quelques bonnes choses de ci de là, mais rien de suffisant pour redresser la barre des défauts qui s’accumulent de manière outrancière. Je lui donne 1.5, et je suis presque gentil.