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    Le Grand Silence
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    3,9
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    Votre avis sur Le Grand Silence ?

    138 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 22 janvier 2012
    Au fil des ans, le western spaghetti est devenu, non sans l'influence de cinéastes/cinéphiles tels que Tarantino qui ont pour habitude de sortir des oubliettes des films d'exploitation des années 60, 70 et 80 en les qualifiant à peu près tous de chef-d’œuvre absolu, un courant cinématographique extrêmement surfait. Il suffit de parcourir quelques fiches de films sur IMDB pour constater que les westerns majeurs de Mann, Boetticher, Wellman et parfois même Ford, Hawks ou Walsh sont moins bien lotis au niveau du classement qu'un certain nombre de « spaghettis » réalisés par Leone, Corbucci, Sollima ou encore Petroni. Les arguments des reviewers face à des notations aussi élevées donnent trop souvent dans le dithyrambe infondé qui caractérise le cinéphile lambda d'aujourd'hui. Il ne s'agit pas de remettre en question le « bon goût » des amateurs de western italien, car une telle chose n'existe pas, mais plutôt de prendre un certain recul et tenter une approche plus objective par rapport à l'appréciation de ces films. Si le culte rattaché à des œuvres géniales comme Il était une fois dans l'Ouest et Le Bon, la Brute et le Truand n'a pas lieu d'être contesté, on ne peut que reprocher au 90% des autres westerns spaghettis la bêtise des intrigues, la balourdise de la mise en scène, la médiocrité des acteurs (voyez Tomas Milian faire le bouffon d'un film à l'autre et vous comprendrez votre douleur), les dialogues abrutissants et les maladresses techniques en pagaille. Alors oui, il est fort probable que l'Ouest dépeint dans ces démarquages transalpins colle davantage, par son aspect souvent poisseux et décadent, à la réalité en comparaison des nobles épopées hollywoodiennes qui les ont précédés, et après ? Il y a certainement pléthore d'ouvrages et de documentaires très intéressants pour qui souhaite connaître l'Ouest sous sa vraie nature. Tenons-nous en ici au cinéma, et plus particulièrement au western: revisionnez des monuments du genre comme Rio Bravo, La Chevauchée Fantastique, La Prisonnière du Désert, Coups de Feu dans la Sierra, La Rivière Rouge, La Poursuite Infernale, La Vallée de la Peur, L'Appât, La Chevauchée de la Vengeance, Au-Delà du Missouri et une trentaine d'autres bandes réalisées durant l'âge d'or de Hollywood, parfois avec des budgets moindres (les films de Tourneur, Ulmer, Joseph H. Lewis) mais un talent tout aussi évident; confrontez une seule seconde la richesse, la subtilité, la plénitude de ces œuvres à pratiquement n'importe quel spaghetti où tout est gros comme une montagne, simplet, bouffon et approximatif... A-t-on besoin d'en dire plus ? Fermons cette (grande) parenthèse pour en venir au Grand Silence. C'est avec le plus grand bonheur que l'on place ce fascinant voyage au bout de l'enfer dans les vallées hivernales de l'Utah (savamment simulées par des décors en réalité alpins) parmi les cadors du western italien. Trintignant y est contre toute attente magistral dans un rôle de justicier muet, tandis que Klaus Kinski vous donne l'envie de prendre une douche après la séance, tant son personnage de Tigrero représente tout ce qu'il y a de plus vil, sournois et cruel dans l'humanité. La mise en scène de Corbucci regorge d'éclats baroques et hallucinés que renforce une bande-son très efficace d'Enio Morricone. Plus discutable est la photographie assez fruste de Silvano Ippoliti, où les nombreux plans filmés caméra à l'épaule, les zooms et la mauvaise lumière peuvent donner une impression de bâclage mais contribuent paradoxalement (et peut-être involontairement) à distiller une ambiance malsaine, inconfortable et « dans l'urgence » qui n'a pas vraiment eu d'égal dans la production de westerns spaghetti. Entrecoupé de séquences plus légères avec le personnage de shérif pantouflard joué par Frank Wolff – tentative plus ou moins heureuse de désamorcer la tension à mi-parcours –, le film accumule pour l'essentiel les scènes de violence avec une absence totale de concessions et une approche spectaculaire qui touche parfois au gore (Cut Throats Nine, western ibérique réalisé en 1972 qui se déroule lui aussi dans des décors enneigés, atteindra le point limite en la matière). Le Grand Silence caresse également le spectateur à rebrousse-poil par son pessimisme catégorique spoiler: qui se manifeste plus particulièrement dans un final où les méchants triomphent glorieusement des bons
    . Probablement le seul western spaghetti qui mérite d'entrer dans la postérité avec les œuvres de Leone.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 avril 2009
    Jean-Louis Trintignant en héros muet face à Klaus Kinski en chasseur de primes sans scrupules. Le face-à-face fait vraiment envie et donne au final un des meilleurs western spaghettis, et le meilleur non-Leone avec le dernier face-à-face de Sergio Sollima.
    L'histoire est assez archétypale des westerns transalpins de l'époque : un héros, muet cette fois, est payé pour tuer le chasseur de primes Tigrero, lui-même travaillant pour Pollicut, l'homme qui a rendu Silence muet. De plus, le nouveau shérif de la ville tient à régler les choses à l'amiable face aux hors-la-loi pourchassés, ce qui n'est pas du gout de Tigrero et de Pollicut.
    Dans l'ensemble, les cadrages de Corbucci sont moins maitrisés que ceux de Leone, mais le grand silence contient de grands atouts esthétiques : l'omniprésence de la neige qui donne au film une beauté particulière, les deux acteurs principaux, irréprochables, et sa fin qui reste une référence ( non seulement pas son fond, mais je trouve que les plans lors du duel Tigrero-Silence sont les plus beaux du film ). N'oublions pas une très belle partition de Morricone et l'on obtient un film qui, faute d'être assez réussi plastiquement pour être un chef d'oeuvre, reste très intéressant.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 19 février 2019
    Le Grand Silence est-il un chef d'oeuvre? La réalisation de Corbucci est morne, ce n'est pas Sergio Leone. Les personnages ne sont pas très attachants et manquent de profondeur. La palme dans ce registre revient à Jean-Louis Trintignant dans son unique western qui ne dit pas un seul mot dans le film (il ne voulait pas de dialogues, les trouvant insipides dans ce genre cinématographique et avait tourné dans ce film uniquement par amitié pour le réalisateur). Franck Wolff est plus humain et plus attachant par sa maladresse qui le rend peu impressionnant. Il est tué trop tôt et on espère le revoir en pensant qu'il n'est pas vraiment mort. Mais il ne réapparaîtra plus, dommage. Au bénéfice du film, il y a le décor enneigé de l'Utah qui crée une atmosphère oppressante loin des western traditionnels et qui peut expliquer le titre du film. Le message du film est, comme toujours dans les western italiens, social: les bandits ont faim tout simplement et sont des victimes du système, l'héroïne (très belle) est noire (Vonetta MacGee). Mais c'est surtout la fin du film qui est très marquante et qui donne sans doute la véritable signification au titre. Là, Corbucci en a peut-être un peu trop fait en adoptant une conclusion absolument anti-hollywoodienne très radicale. Les scènes de réminiscence sont des emprunts un peu trop marquants à Leone. 13/20
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 2 mai 2008
    Le grand silence film sorti en 1968 et réalisé par Sergio Corbucci est un western enneigé ou la beauté des paysages se mélange à la violence des hommmes. Notamnent la violence des chasseurs de primes de l'époque(1898)qui profités de leur statut pour tuer des malheureux pour toujour se faire plus d'argent. On ne peux s'empecher de constater en regardant "Le grand silence" que l'ombre de Sergio Leone plane du début à la fin et que Jean Louis Trintignant en homme discret avec sa barbe de trois jours et son cigario au coin de la bouche a décidément quelque chose de Clint Eastwood. Malgré que Corbucci se sert de codes et d'un univer deja copiryth(et il les reprends pluto bien)le film reste incontournable pour la dénonciation de crimes qui se sont perdu dans l'histoire et pour un final vraiment pas commun qui nous laisse le cul par terre.Malgré tout une fois vu on peux se demander ce que le personnage de Trintignant fait la en petit justicier qui c'est promis la perte des chasseurs de prime et qui n'y peut vraiment rien. La trame aurait été encore plus interessant si Klaus Kinski et ses meurtriers de compagnons n'avaient pas eu à partager la couverture avec ce drole de "heros".Les vrais personnages principaux de Corbucci sont les "Méchants" de l'histoire et il aurait gagné les mettres définitivement et entièrement en premier plan.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 10 juillet 2011
    Les paysages froids et enneigés, les personnages (surtout celui de Jean-Louis Trintignant) et la musique de Morricone font que l'atmosphère que dégage ce film dépasse celle du simple western spaghetti.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 4 janvier 2009
    Ahhhh... Un vrai chef d'œuvre de Corbucci. Klaus Kinski est génial et Trintignant de même. La fin est... surprenante et les paysages magnifique ! Je n'avais encore jamais vu de western spaghetti aussi sombre et je n'avais encore jamais vu de personnages aussi géniaux. A voir.
    Zorglubu
    Zorglubu

    270 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 mai 2024
    Trintignant et Kinski sont au sommet. La caméra de Corbucci filme les grands espaces et la neige en plan large comme personne. Et pourtant, il manque quelque chose. Soit que le film ait mal vieilli soit que le scénario simpliste ne soit qu'un prétexte. Sûrement un peu des deux. Pas mal, sans plus.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 17 août 2012
    Je n'ai pas eu l'occasion d'apprécier la fin originale du film, je n'ai pas tenu jusque là, c'est trop mal filmé... comparer ça à du Léone, c'est comme mettre les L5 en face des Rolling Stones...
    Au bout d'une demi-heure d'ennui, nous avons arrêté la projection et mis en route 'Butch Cassidy et le Kid', quel contraste!
    PASCAL C
    PASCAL C

    144 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 mars 2023
    Un prototarantino, étrangement et contrairement à l'affiche c'est Klaus et sa tête de fou furieux le véritable héros.
    Nico T
    Nico T

    1 abonné 2 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 février 2024
    C'est fou à quel point lorsque les italiens font des westerns en italien qui se situent aux USA et qui parlent des USA, ils arrivent à faire de meilleurs westerns que les westerns américains.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 juin 2007
    Film crépusculaire et étonnant qui romp avec le western traditionnel. Trintignant est fantastique, la fin est magnifique et Ennio Morricone compose une musique toujours aussi extraordinaire.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 22 août 2008
    Western fabuleux et surprenant (pour une fois, pas de paysages désertiques, mais bien enneigés...). Film qui mêle le comble du tragique et de la violence. Âme sensible s'abstenir.
    kane ghligh
    kane ghligh

    27 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 juillet 2022
    sous ces faux aire de serie B ce western de sergio corbucci est un chef-d'oeuvre absolue. a rangé au côté de liberty valence de john Ford !!! bien qu'il faut reconnaître qu'il est difficile d'accès.
    William Couette
    William Couette

    2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 juin 2022
    Ma critique en vidéo : https://youtu.be/rW7_X4QhNEs

    Le Grand Silence de Sergio Corbucci est une œuvre magique que j’ai découverte assez jeune et qui m’a profondément marquée. Ce fut le début d’une histoire d’amour pour les films de genre italien des années 60 et 70, un cinéma d’artisan au sens le plus noble du terme qui maniait avec délice un certain élitisme et une imagerie de romans de gare.

    Le Grand Silence est le représentant d’un cinéma populaire européen qui damnait le pion à l’ogre américain. Les années 60 et 70 furent ainsi une époque bénie où les acteurs français alternaient œuvres d’art et essai et films plus populaires produits par la France et l’Italie. On pouvait retrouver Michel Piccoli chez Mario Bava, Jean-Pierre Marielle et Macha Méril chez Argento et bien sûr Jean-Louis Trintignant dans ce magnifique western crépusculaire qu’est Le Grand Silence.

    Mais que raconte le film ?

    Dans la province de l’Utah, aux USA. Le froid extrême de cet hiver 1898 pousse hors-la-loi, bûcherons et paysans affamés à descendre des forêts et à piller les villages. Les chasseurs de prime abusent de cette situation. Le plus cruel se nomme Tigrero. Mais un homme muet, surnommé "Silence", s’oppose bientôt à eux...

    Viscéral, se passant exclusivement dans des espaces mortifères envahis par la neige, Le grand Silence est une réalisation inoubliable dont le final d’un nihilisme noir a profondément ému et interpelé le cinéphile que je suis.

    Violent et sans pitié, Le grand Silence a marqué l’histoire du genre par ses décors enneigés et balayés par le blizzard. Cette représentation est totalement différente des déserts habituellement observés sur l’écran. La neige et la glace envahissent le moindre espace de vie, les carcasses humaines abandonnées au bord même des routes annoncent ici les zombies de George Romero.

    Corbucci signe avec Le grand Silence une œuvre de maître. Son utilisation du Cinémascope est magistrale, enfermant les personnages dans un tapis de blanc qui engloutira au fur et à mesure leurs restes d’humanité. Cette science du cadre est sublimée par la photographie monochrome de Silvano Ippoliti renforçant l’aspect mortifère de l’œuvre.

    Enfin comment ne pas parler de l’interprétation magistrale de Jean-Louis Trintignant et de Klaus Kinski. L’acteur français par la retenue de son jeu et l’humanité de son regard rend admirablement la sensibilité de son personnage, et devient en un seul film une figure mystique du western à l’égal d’un Clint Eastwood. Face à lui, la théâtralité et la démesure du jeu de Klaus Kinski montrent un Far West où la violence exercée par des sociopathes égocentriques est le seul réel organe de pouvoir.

    N’espérez pas retrouver le lyrisme d’un Sergio Leone avec une violence magnifiée par la mise en scène. Les westerns de Corbucci sont plus réalistes et authentiques que les œuvres des autres réalisateurs spécialistes du genre en Italie. Le Grand Silence est un film dur, abrupt qui détruit un à un tous les mythes des États-Unis (le pouvoir des armes, l’argent, la justice et la loi… ). On y torture les innocents, massacre les enfants et le gouverneur envoie ses hommes à l’abattoir pour quelques dollars de plus. Seule une scène d’amour d’une beauté prodigieuse entre notre héros et une jeune femme noire perdue en terre ségrégationniste viendra réchauffer cet enfer de glace.

    Le film de Corbucci est un long-métrage unique auquel Ennio Morricone a offert son plus bel écrin. Compositeur extrêmement doué au lyrisme parfois ampoulé, il propose ici une bande originale d’une mélancolie inouïe où Chopin aurait contaminé l’œuvre de Carl Orff. Un score admirable, relativement méconnu, mêle admirablement les ritournelles des giallos d’Argento aux envolées des westerns de Leone.

    Requiem des illusions d’une Amérique qui s’est construite sur le sang, Le Grand Silence est un chef-d’œuvre du western italien à redécouvrir d’urgence.

    Mad Will
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 26 février 2010
    Un très bon western de Sergio Corbucci, probablement son meilleur. Ici, les codes habituels du western sont inversés : au lieu de vastes plaines désertiques, l'action prend place au milieu de montagnes enneigés. Les chasseurs de primes ne sont plus des justiciers solitaires mais de sombres tueurs chassant en bandes. Enfin, le héros est un tueur à gages utilisant non pas un Colt comme de coutume mais un Mauser C96 (pistolet allemand). De plus, il n'est pas à même de dire des répliques tranchantes comme un Clint Eastwood dans un Sergio Leone, puisque le manque de locacité habituel des héros de western spaghetti est ici poussé à son paroxysme : le héros est muet. Et que dire de la fin du film... Sans oublier, évidemment, l'excellente musique de Ennio Morricone !
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