La Légende du grand judo
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Santu2b
Santu2b

278 abonnés 1 803 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 12 décembre 2017
Réalisé en 1943, "La Légende du grand Judo" est le premier long-métrage d'Akira Kurosawa. Durant sa genèse, le film eut maille à partir avec la censure. Tourné en pleine guerre, le gouvernement japonais exhorta le cinéaste à adopter un vocabulaire nationaliste. L'oeuvre se trouve d'ailleurs amputée de 17 minutes définitivement perdues, jugées trop sentimentalistes par la censure. L'ensemble reste anecdotique par rapport à ses sommités tels "Rashomon" ou "Les Sept Samouraïs" mais "La Légende du Grand Judo" est ce qu'on pourrait appeler un essai des plus agréables. Son rythme impeccable ainsi que ses intéressants fondus enchaînés témoignent d'ailleurs d'une maîtrise technique évidente qui ne peut que s'amplifier par la suite. Un bon travail d'artisan portant en lui la germe des prestigieux films ultérieurs.
MaCultureGeek

1 119 abonnés 1 224 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 22 septembre 2019
La Légende du grand judo, premier film de la légende Akira Kurosawa, est une oeuvre incomplète : loin d'être inaboutie, on sent cruellement le charcutage fait en pleine Seconde Guerre Mondiale par l'Etat japonais, qui nous a visiblement privé d'un grand premier long-métrage. On y sentait déjà les gimmicks d'un réalisateur devenu référence de son temps, tant au niveau de la démonstration de ses combats que de ses séquences plus contemplatives, où l'honneur sera le maître mot et l'amour s'imposera comme une source de distraction au devoir des hommes.

Bâti sur un noir et blanc vacillant, il développe une histoire toute simple d'affrontement de deux arts-martiaux différents : d'un côté la modernité du Judo, de l'autre les traditions ancestrales du Jujitsu. Pour les représenter, deux de ses futurs acteurs fétiches : Susumu Fujita en héros, Denjirô Ôkôchi dans le rôle de l'antagoniste. Deux hommes charismatiques entourés d'acteurs tout aussi talentueux, du sage Takashi Shimura à la charmante et féminine Yukiko Todoroki.

Malgré les nombreuses coupes (il doit manquer plus de vingt minutes officielles au film; il en nécessiterait encore quarante de supplémentaires pour exploiter tout son potentiel), la force narrative de La Légende du grand judo reste inchangée : récit initiatique d'un homme initialement perdu entre deux arts, on le suivra s'égarer entre deux possibilités de choix de vie, se battre avec le vieux maître de jujitsu au nom de l'honneur ou se défiler pour l'amour d'une femme, fille de ce même maître.

Un questionnement certes court dans l'intrigue mais très évocateur, notamment du fait de la qualité de la réalisation. Outre des plans magnifiquement modernes lors du combat général en sortie de bar (la première scène de film après ellipse, où le personnage principal, ivre, se bat avec une ribambelle d'opposants), on notera déjà un sens du rythme et des décors phénoménal, que Kurosawa affiche avec poésie dans ce dernier acte destructeur partagé en deux combats.

Le premier, officiel, se déroule dans un dojo et suit un sens du courage et de l'honneur admirables. Le second, et dernier, se déroule en sommet de colline, au sein d'herbes hautes; il ne s'agit plus de valeurs "braves", non, seulement de vengeance et de règlements de compte, de deux hommes qui se battront jusqu'à la mort à défaut d'avoir su comment vivre ensemble. Du premier ou du second, en ressort une maîtrise totale de la mise en scène des décors et des combats qui jouent avec l'environnement, inscrivant déjà le cinéma japonais dans la révolution qu'amènera, une poignée d'années plus tard, le marquant Kurosawa.

Retenons pour ce premier film qu'il se construit sur une dualité profonde : celle de deux combats finaux opposés par leurs décors (le dojo et l'air libre d'une nature libératrice de destinée) et leurs antagonistes (un maître vieillissant, honorable à l'opposé de son élève certes courageux mais dévoré par ses émotions négatives), a contrario d'une autre dualité, cette fois des valeurs, où l'amour s'oppose à l'honneur.

Reste que la plus belle des dualités est celle du film, film d'auteur amputé de sa durée, où l'on comprend que Kurosawa, artiste en avance sur son temps, s'est élevé contre le régime de son pays à la sortie d'un film pourtant peu virulent, mais transmetteur de valeurs et d'ouverture d'esprit à la nouveauté.

Un moment très joli, talentueux et annonciateur de la grande carrière à venir d'un des réalisateurs les plus influents de son temps.
Uncertainregard
Uncertainregard

128 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 1 octobre 2014
Il n’y a que chez les grands maitres du 7ième art qu’on constate en découvrant leur 1ère œuvre à quel point leur style, leur mise en scène, leurs idées sont déjà d’une précision, d’une maitrise totalement assumée que l’on retrouvera tout au long de leur filmographie. « La légende du grand judo » a beau avoir été coupé d’une bonne partie dû à la guerre, ce film de 1943 d’1h15 est assez incroyable dévoilant les intentions de ce jeune réalisateur ultra doué. Kurosawa nous présente l’arrivée du judo en conflit direct avec son art martial d’origine qu’est le ju jitsu. Confrontation de l’époque féodale à l’époque moderne merveilleusement représenté par notre jeune Sanshiro qui va affronter le maitre et son meilleur élève de l’ancienne discipline. Je note en fermant les yeux sur la qualité de la réalisation de l’époque considérablement délabrée aussi bien au niveau de l’image que du son mais l’interprétation est excellente et la musique accentue merveilleusement les combats et les symboles d’illuminations de notre apprenti. C’est un peu dommage que le duel final se déroule dans les hautes herbes où l’on ne voit absolument rien mais avec ce vent tourbillonnant, il est clair que la scène a une ampleur qui est la marque de fabrique de cet immense réalisateur Japonais…
SYNEPHIL
SYNEPHIL

52 abonnés 1 134 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 7 juin 2016
Avec cette 1ere oeuvre du grand maitre japonais ,ce sont toutes les codes du cinema de combat qui se trouvent posées : l'opposition entre 2 ecoles rivales ,les relations maitre/disciple ou encore l'histoire d'amour qui vient perturber la destiné du heros.Meme si le temps a quelque peu altréré la qualité de l'image ,le noir et blanc ajoute une touche poetique indeniable renforcé par le charisme des personnage a commencé par celui incroyable de Sanshiro ,sans oublié la douce musique.Les scenes de combat (la 1ere est trop sombre) ne possedent pas l'energie et le coté spectaculaire (sauf la derniere dans les hautes herbes) des films actuels ,a l'inverse la psychologie et les valeurs humaines basés sur le respect de l'adversaire sont omnipresentes.L'histoire d'amour n'est certes pas des originales mais elle permet comme souvent d'apporter une touche de douceur au milieu de ce monde de "brutes" et aussi de creer un dilemne chez le heros pris entre devoir et passion.
Alolfer
Alolfer

153 abonnés 1 328 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 23 janvier 2023
Le tout 1er film de Kurosawa ! Très impatient de découvrir ce réalisateur japonais ! Malheureusement, son premier film est pas terrible. Le scénario n'est pas vraiment intéressant ce qui gâche la grande partie du film. Néanmoins, l'acteur principal se débrouille très bien et est très bien aidé par la réalisation (qui est le gros point du film)
Benjamin A

753 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 20 mai 2017
Akira Kurosawa n'avait que trente-trois ans lorsqu'il réalise son premier film La Légende du Grand Judo, devant déjà faire face à la pression de son gouvernement souhaitant qu'il insère des éléments nationalistes à son film, ce qu'il a tenté de refuser.

Il évoque d'abord ici la rivalité entre les écoles de judo et de jiu-jitsu, ces derniers voyant mal la concurrence et n'hésitant pas à les défier, mais propose surtout le portrait d'un jeune homme découvrant le judo et faisant face à plusieurs épreuves pour prouver sa valeur. Construit comme une initiation à la vie, La Légende du grand Judo permet à Kurosawa d'aborder les prémices du judo et d'installer une rivalité entres écoles, ainsi qu'une intéressante relation maître/élève.

C'est notamment via ce dernier point que Kurosawa intéresse, à l'image de toute la première partie et la découverte du judo par le protagoniste et la façon dont il va être accepté par le maître. Si l'oeuvre est moins intense dans sa seconde partie, où l'histoire d'amour manque clairement d'émotion voire même d'intérêt, apportant juste une touche de douceur dans ce monde de brutes, elle n'en reste pas moins intrigante et prenante tout le long. Le futur metteur en scène du génial Ran montre déjà un certain savoir-faire, sachant capter l'essence et la force des enjeux et personnages, à l'image des valeurs humaines proposées par le judo, et proposer une atmosphère assez sombre plutôt prenante.

Bien que parfois maladroit, il nous immerge dans les prémices du judo avec brio, sublimant son récit avec, déjà, une certaine maîtrise technique, jouant avec brio avec la belle et inquiétante photographie en noir et blanc. Sachant user de nombreuses symboliques, à l'image de la scène du nénuphars, il arrive à donner un côté parfois poétique à son oeuvre, tandis que certaines séquences sont plutôt mémorables, à l'image du dernier combat (c'est néanmoins dommage que les autres ne soient pas à la hauteur).

Avec La Légende du grand Judo, son premier film, Akira Kurosawa propose une oeuvre intéressante et intrigante bien que parfois maladroite et surtout hachée par la censure, où il montre avec humanisme comment le judo a supplanté le vieux jiu-jitsu durant l’ère Meiji.
Arthur Debussy
Arthur Debussy

174 abonnés 717 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 21 janvier 2020
Maladroit et sublime à la fois, mutilé et censuré par les autorités japonaises de l'époque, le premier long métrage d'Akira Kurosawa s'avère passionnant de bout en bout. Malgré la piètre qualité de la copie, le visionnage de «Sugata Sanshiro» constitue un réel plaisir : quelle chance de pouvoir observer les débuts d'un des plus grands cinéastes de tous les temps! Incroyable comme ici et là apparaissent des fulgurances de son génie futur! Bien sûr le rythme est un peu lâche et la mise en scène pas encore très assurée (malgré sa qualité et son haut degré d'inspiration), mais ce ne sont là que des défauts mineurs au regard des qualités de l'ensemble. Les personnages présents sont déjà typiques de l'oeuvre de Kurosawa, on sent d'ailleurs l'influence du regard de Dostoievski, dont le japonais était un fervent admirateur, sur la condition humaine. Le héros, comme dans «Les Sept Samouraïs» ou «Barberousse», devra parcourir un long chemin avant d'arriver au niveau de son maître, au gré d'une sorte de parcours initiatique semé de choix cornéliens et de combats à l'issue incertaine. Si le scénario ne brille pas par son complexité, il ne manque par contre pas de profondeur ou d'intérêt : chaque film de Kurosawa comporte sont lot de richesses et se suffit à lui-même, «Sugata Sanshiro» ne déroge pas à la règle. Surtout qu'il donne l'occasion à de nombreuses scènes magnifiques, qu'elles soient sublimées par les relations entre les personnages ou la grâce des paysages. A ce titre le talent de Kurosawa à filmer la puissance et la beauté de la nature est déjà évident et sans pareil! Que l'on soit adepte ou non du cinéaste nippon, cet excellent long métrage vaut largement le détour. NB : Si je ne lui attribue que 2 étoiles c'est pour le nuancer par rapport au reste de l'oeuvre de Kurosawa : si le réalisateur japonais était déjà digne d'éloges avec ce coup d'essai, il fit par la suite bien mieux. [2/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Desman
Desman

8 abonnés 311 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 10 novembre 2019
Pour un premier film c'est franchement pas mal," l’élève" Kurosawa mérite une bonne note ;) Plus sérieusement, on sent déjà la patte du maître avec une mise en scène impeccable et ce don d'intégrer des scènes de la vie quotidienne dans le film. On regrettera que certaines scènes aient été à jamais coupées par la censure. L’enchaînement des séquences en souffre. Mais on passe quand même un bon moment avec cette exploration de la relation maître-élève, essentielle dans tout art martial et propre à la culture asiatique d’extrême-orient.
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