Avis : La Belle et la bête - Page 6

La bête (Jean Marais) vit seule, victime d’un mauvais sort elle purge sa peine dans un château sombre et mystérieux, souffrant et s’éteignant lentement par solitude et manque d’affection sa laideur est repoussante. Il faudrait un miracle pour qu’un éventuel intérêt venu de l’extérieur change ce portrait établi à l’infini.

La belle (Josette Day) à qui l’avenir faisait des révérences prometteuses est prisonnière de la bête par la faute du père.

Elle doit répondre par l’affirmative à une question
toujours la même posée par la bête tous les soirs à la même heure « Belle, voulez-vous être ma femme ? ».

Cette provocation insensée est dans un premier temps bannie à l’extrême pour enfin aboutir peu à peu à la compréhension de la belle dont le cœur s’émeut petit à petit.

Les circonstances rendront à la bête une apparence qui mettra la belle en émoi.

Des bras tiennent des torches et servent à dîner, Les yeux des visages de pierres suivent des déplacements angoissés dans d’immenses pièces sombres à l’image des toiles des maîtres flamands et hollandais tel que Vermeer.

Les gravures de Gustave Doré accentuent l’étrangeté angoissante des lieux. La belle se déplace immobile dans des rideaux à qui le vent a donné la vie. La bête est omniprésente et lutte contre un instinct sauvage qu’il faut maîtriser.

Le déplacement des personnages est lent et flottant. Le temps semble arrêté.

C’est une lutte entre deux extrémités la laideur et la beauté qui grâce au langage et à la souffrance endurée rapprochent de la compréhension.

Jean Marais à souffert le martyre pendant le tournage, réticent au départ (c’est un rôle masqué), il endure plusieurs heures de maquillage par jour plus purée et compotes à chaque repas pendant le tournage.

« La belle est la bête » est un conte fuyant la réalité celle d’un pays en guerre qui n’a plus le droit à cause de la censure allemande de tourner des films engagés.

Jean Cocteau de ce fait a inventé le rêve.

Avant on laissait place aux trucages et à l'imagination, aujourd'hui c'est de la 3D et l'ordinateur remplace le cerveau. Quant on voit ce beau film fantastique son côté désuet nous rend nostalgique de cette période. On retrouve donc de superbes scènes tirées de rêves mais surtout de l'histoire connue de la Belle et la Bête émouvante et assez triste finalement malgré le happy end. Jean Marais interprète trois rôles, Josette Day joue Belle. Ce qui rajoute à cette tristesse c'est aussi que la plupart des acteurs sont décédés aujourd'hui, y compris le réalisateur Jean Cocteau. Alors sur le fond on retient cette arrivée au château la première fois, avec ses mains qui tiennent les chandelles et qui vous servent à table et autres trouvailles. Par contre si le film ne pêche pas par son scénario et sa mise en scène onirique superbe il souffre de longueurs qui peuvent rebuter, surtout pour les habitués de films qui bougent vite. On a l'impression que ça avance pas même si c'est pour mieux faire ressentir l'aspect merveilleux et la sensation de rêve éveillé. Malgré cela, on ne peut rester insensible face à cette histoire qui est très philosophique finalement, Belle ne peut aimer les deux prétendants (Avenant et la Bête) car il manque à l'un le coeur bon et l'autre la beauté. La Bête aimé redevient homme, grand mythe des contes, d'ailleurs les transformations pour 1945 sont réussies car on avait pas les moyens actuels. Conclusion : film à voir car c'est devenu un classique du cinéma français, pour son côté désuet charmant et Jean Marais maquillé en Bête, son histoire émouvante et sa mise en scène travaillée; bémol : un peu long, certains raccords mal rendus parfois on se perd. 3,5/5

La Belle et la bête est incontestablement un classique du cinéma. En effet, le film dégage avant tout un souffle poétique et lyrique, servie par un sens romanesque d'une puissance qui n'a d'égale que la beauté de sa mise en scène. Ambitieux et foncièrement éclatant, le film de Jean Cocteau vaut surtout pour son duo admirable incarné Josette Day et un Jean Marais. On pourra aussi s'attarder sur l'esthétique du film qui pose inévitablement son empreinte d'après-guerre. Entre-autre, la difficulté au cinéaste de trouver de la lumière fait de cette production une allusion profonde au cinéma Impressionniste. Les moyens étant tout de même bien plus importants, mais où l'histoire se ressemble énormément. Mais les années ont passés, et cette adaptation cinématographique affiche clairement son âge. Mais comme nous le savons, cet élément n'est pas une fatalité à tous. Certains d'entre-eux arrivent cependant à échapper à la plupart des rides et gagne même en intérêt avec le temps. Ce qui n'est hélas pas le cas de La Belle et la bête. En outre, les limites se creusent par ses qualités, l'interprétation demeurant son principal péché originel. Trop théâtrale, elle ne laisse pas au spectateur les libertés de croire en cette histoire. Alors que le conte, comme le signal au tout début Cocteau de "Il était une fois...", épouse parfaitement cette faculté. Et de ce fait, le film perd de sa profondeur et reste sur les bords de l'artifice et du superficiel. Mais cela n'enlève en rien l'attachement que l'on éprouve à l'égard de cette histoire, dont la liberté artistique époustouflante laisse place à son réçit étourdissant. Incontournable.

Le visionnage de ce film a bien faillis être compromis…Car il résulte d’une multitude d’efforts personnels, pour la simple et bonne raison que je déteste Jean Marais…Pas tellement pour ses prestations artistiques…Mais juste parce qu’il a osé salir la mémoire de mon idole ô combien vénérée Louis De Funès, en le critiquant, lors de l’une de ses interviews…Oui bon, ça devient maladif, là, ok… C’est pour cela que j’ai décidé de surmonter ma rancune, et regarder ce soi-disant chef d’œuvre…La haine doit m’aveugler, sans doute, car je trouve le jeu de l’acteur principal plutôt minable…tout comme celui de Josette Day (la belle)… La cause ? Un cruel manque de naturel…et donc, de justesse. Un spectacle difficilement appréciable de nos jours, pour ma part.

UN CHEF D’ŒUVRE, UN VRAI, DU SEPTIEME ART !

Il y en a tant qui se croient beaux de corps et d’âme et qui ne sont que bêtes en dedans…
Il y en a tant qui ne parlent pas à leur miroir tant ils aiment que leur entourage soit leur miroir…
Ils y en a tant qui rient du rire sonore et fat et se moquent du diseur de rêve…
Le médiocre est le juge du poète.
Les contes modernes sont modernes et appellent à trôner au box office !
Pauvres contes modernes qui préfèrent Walt Disney à Cocteau…
Et l’on propose une version dessin animée de « La Belle et la Bête » bien pâle, et bien floutée quand au sens profond de l’œuvre telle que l’avait transcrite Cocteau pour le cinéma…
Pauvres humains asservis à la frénésie, au non sens et aux lieux communs du prêt à penser que nous imposent les producteurs de la grosse et lourde industrie cinématographique !
Pour eux Beethoven est un chien !
Et ils préfèrent les fadaises trépidantes et insensées à la profonde...ur lente des contes de l’enfance !

Voici que Steven Spielberg, l’inventeur du style blockbuster, pleure…
« Les idées des JEUNES RÉALISATEURS sont TROP MARGINALES pour Hollywood. Une implosion est prévisible parce que plusieurs films à budget supérieur à 250 millions de dollars finiront par échouer au box office, ce qui va renverser le paradigme de l’industrie » (Le Huffington post 11/10/2013)…
Enfin une bonne nouvelle !

Quel fut le budget de Cocteau pour offrir à Jean Marais « La Belle et la Bête » ? (C’est ce dernier qui avait soumis le projet au grand artiste !)
Les vrais créateurs sont tous issus du cinéma dit d’exploitation, c'est-à-dire des productions à petit budget !
L’originalité française, en matière de cinéma, tient à ce fait : les idées, les projets précèdent les financiers…
Exactement l’inverse de ce qui se passe pour les majors américaines !

Voici un film d’avant-garde, encore aujourd’hui, qui est l’émanation du rêve d’un grand artiste voguant vers l’enfance…
Car c’est aux rêves de cet âge qu’il nous convie…
« C’est un peu de cette naïveté que je vous demande et, pour nous porter chance à tous, laissez-moi vous dire quatre mots magiques, véritable « Sésame ouvre-toi de l’enfance » : Il était une fois… » (Jean Cocteau)
Laissez place aux ombres inquiétantes des drames de cet âge…

Laissez les cariatides vous regarder !
Laissez des bras nus tendre des candélabres !
Ici les "zéfés spécios" se nomment encore trucages ! Ralentis et séquences inversées, enchaînements à la Eisenstein… Dont raffoleront les jeunots, Tim Burton par exemple…
Ici la beauté mystérieuse des images le dispute au découpage sublime…
Tout est lent, profond et riche de signification…
Marais est la Bête honteuse, modeste et humaine d’elle même et Avenant beau, arrogant et vénal… Il sera le rival de lui-même… Notre combat à tous !

Voici une « histoire écrite à l’encre de lumière », comme le disait si bien Jean Cocteau !

Voici la splendeur en images !
Écoutez la lyre du poète
Osez vous retourner pour regarder Orphée !
Vous vous envolerez vers les enfers du Beau !

L’UN DES PLUS BEAUX FILMS !
A VOIR, A REVOIR… Si vous n’êtes pas « blasé »…
Car chaque vision de ce grand film apporte son lot de délicieuses découvertes !

J'e n'ai pas lu le conte de Mme Leprince de Beaumont, je l'avoue, et si j'ai peut-être vu le film de Disney en étant petit je n'en ai aucun souvenir. Ce n'est pas plus mal. Le film commence par un petit message rigolo de Cocteau s'adressant au spectateur, j'ai trouvé ça amusant car rarement vu au cinéma, même à l'époque. Je ne sais pas vraiment si l'intention était réellement de demander au spectateur de croire aux événements qui vont se dérouler mais c'est marrant. Enfin, j'avais un petit peu peur de voir une pièce de théâtre filmée, vu que Cocteau était avant tout un dramaturge, mais je suis agréablement surpris par sa mise en scène, il y a pas mal d'idées qui font sortir le film de son côté théâtral pour faire du vrai cinéma. On a plein de petites idées de cadrages très beaux, très astucieux, on sent qu'il y a beaucoup de travail sur la lumière, ce qui donne un aspect magique au film, et ce en plus des trucages et effets spéciaux qui passent très très bien; même Jean Marais couvert d'un masque et tout poilu, j'arrive à y croire et c'est une bonne chose. Le château est peu montré, juste quelques pièces, une petite forêt et c'est tout, mais par sa mise en scène et ses trucages Cocteau arrive à nous angoisser un peu quand on y rentre la première fois, j'ai bien aimé ces mains fantomatiques qui tiennent des lustres, montrent le chemin et servent à manger. Pas grand chose non plus à dire du côté des acteurs. Après je trouve le film un peu court, j'aurais aimé un peu plus, le scénario est bon mais j'aurais aimé un peu plus de psychologie, je reste un peu sur ma faim quand même. Reste que le film est visuellement très beau et qu'il tient parfaitement en haleine, et puis ça reste une belle histoire d'amour simple et belle comme on les aime. Je préfère ainsi le début à la fin. J'ai une préférence pour Edward aux mains d'argent dans le même genre (Burton semble s'être pas mal inspiré de ce conte), mais c'est un bon film.

film d'une grand beauté ou la magie et la a poesie sont reines les decors sont sombrements beaux et les costumes magnifiques et pour l'époque les effets speciaux assez reussis seul bemol le masque de "la béte" manque de naturel

Ce conte adapté en film est une merveille cinématographique : Jean Marais incarne brillamment le rôle de la Bête, et l'ajout de l'angoisse augmente la qualité du film. Ce film est vieux, mais on prend du plaisir à le voir.

Je pense qu'on peut le dire : dans l'imaginaire collectif, La Belle et la Bête c'est Disney. Et contrairement à la majorité, je n'ai jamais été fan de ce film : le seul truc que j'aimais c'était Gaston. Le reste ? L'histoire je l'ai toujours trouvée trop mièvre, les chansons m'insupportaient, les personnages ne m'accrochaient pas et la fin je la trouvais stupide. Savoir que Cocteau en avait réalisé une version me laissait étrangement très confiant. Et dès le départ on détecte clairement les intentions de Cocteau : de son histoire il veut tirer le merveilleux et le féerique. Pour autant le film n'est pas niais et il est également drastiquement moins manichéen que le Disney. Les trucages sont vraiment très réussis, et le film réussit à avoir une ambiance étrange, de compte de fée mais aussi glauque parfois. Même le jeu des acteurs très théâtral passe très bien puisque c'est un compte. Certain plans sont vraiment sublimes, même si, on ne va pas se mentir, le film vieillit, par moments pas forcément bien, ce qui fait que pas mal de passages sont aujourd'hui très kitchs.
Une très bonne version du compte, selon moi supérieure au Disney.

Un conte très bien adapté. Une esthétique irréprochable

Magique et magnifique, voilà ce qu'on peut retenir de ce film (français!) culte pour sa phrase: "C'était moi le monstre". Certes ça reste un peu kitsch surtout la toute dernière scène, mais il faut penser que c'est une adaptation d'un conte pour enfant et qu'il est très bien réalisé. Les décors majestueux ont l'impression d'être plein de vie, notamment avec les visages qui changent d'expression ou les mains lampadaires. Le jeu d'acteur, certes théâtrale, est très classe, on a l'impression d'avoir fait un voyage dans le temps! Il n'a pas autant vieillit comme je le pensais, il est juste un peu inadapté pour certains, mais avec autant de phrase culte, une juste morale et une bête parfaitement maîtrisée, on ne peut qu'adhérer.

Une trés bonne adaptation de ce conte mythique qu'est La Belle et la Bête. Le couple vedette Jean Marais-Josette Day marche parfaitement. Jean Cocteau réalise un film magnifique visuellement grâce aux décors (le château), aux costumes (les robes de Josette Day),... Evidemment, il faut replacer le film dans son époque pour pouvoir l'apprécier, sinon on peut par exemple trouver la Bête ridicule. Mais, malgrés quelques passages un peu longs, "La Belle et la Bête" reste un film qui mérite d'être vu.

Même si le film a un peu vieilli, cela reste un grand classique plein de force et de poésie.

Très grand film de Jean Cocteau qui mêle conte de fée, surréalisme et parfois même expressionnisme. C'est magnifique et ça ne vieillit pas.

Un chef d'oeuvre intemporel que bon nombre de realisateurs new age feraient bien de regarder pour se prendre deux ou trois baffes d'humilités dans la tronche.Un film d'une beauté siderante,de la vraie poesie comme on en fait plus!