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halou
120 abonnés
1 532 critiques
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4,0
Publiée le 22 octobre 2013
Très grand Chabrol qui nous offre une histoire tragique et subtile aidée d'interprètes fabuleux (Yanne en salaud est parfait). La froide et implacable vengeance est mise en scène avec brio où se confrontent de subtils sentiments.
Une belle réussite que ce thriller très chabrolien, au scénario réglé comme du papier à musique et à la mise en scène d’une précision aussi cruelle que jouissive. Comme la bourgeoisie de province qu’ils dépeignent, les films de Chabrol sont un peu hors du temps et on a du mal à croire que 25 ans sépare celui-ci de La Cérémonie, une autre de ses plus grandes réussites. Dans les deux cas, j’ai été impressionné par la maîtrise du réalisateur, pris par l’intelligence de son récit, sans pouvoir m’empêcher d’être un peu gêné par la photographie terne et cet univers visuel fait de trench-coats, d’abats-jour roses et de vieilles armoires.
Que la bête meure est le chef d'oeuvre de Claude Chabrol, période année 60/70. Magistralement interprété grâce à la rencontre de deux acteurs hors du commun (Michel Duchaussoy, dont la carrière n'est pas à la hauteur de son talent et Jean Yanne en pourri taillé dans la pierre brute), c'est surtout la rencontre entre ces deux personnages qui est exceptionnelle et juste. Au départ, des personnages bien ancrés dans le positif et le négatif, ils deviennent ensuite plus ambigus ; le comportement de vengeur solitaire du père de la victime semble se diriger vers un côté un peu pervers tandis que le garagiste n'est que trop humain. A noter aussi, dans le rôle du policier, un Maurice Pialat étonnant. Caroline Cellier joue merveilleusement un personnage à plusieurs facettes. Le film bénéficie d'une écriture de scénario et des dialogues étonnants d'intelligence et plein de références littéraires (la tragédie grecque) et écologiques (la pollution est un mal mondial). Paul Guégauf a fait un superbe travail et se site même en écrivain du Nouveau roman. Chabrol montre ici aussi son scène de la mise en scène à travers des plans génialement découpés (les scènes dans la demeure du garagiste par exemple ; le modèle sera repris dans une autre réussite en 2000 : Merci pour le chocolat). Le cinéaste privilégie les plans larges. L'émotion submerge ce film brillant, baigné par une musique lancinante. Les scènes d'errances automobiles de l'écrivain dans la campagne bretonne sont totalement maîtrisées. De plus, Que le bête meure n'est pas dénué d'humour noir (voir les scènes de découpage du canard au restaurant quand la télévision apprend la mort du garagiste, les personnages lors de la discussion avec le commissaire ou les discours culturels un peu vain). C'est pour cette raison parmi d'autres que le film n'est pas sans rappeler le maître Alfred Hitchcock et Que la bête meure reste un film majeur de la fin des années soixante.
Cette œuvre de Claude Chabrol, l’une de ses plus connues, est aussi l’une de ses plus étranges, tant le cinéaste se plaît à nous plonger dans une histoire peu réaliste, peuplée de personnages volontairement peu nuancés. La figure de Jean Yanne, en être absolument abject incarnant le mal absolu, symbolise a elle seule le parti pris du film. Étonnant et plutôt intéressant.
A la fois fascinant, dérangeant et haletant, le film de Chabrol est un bijou de tragédie. Le réalisateur nous dépeint ici une vengeance tragique et désespérée filmée avec brio et simplicité. Au-delà de raconter l'histoire d'un père rongé par la haine, il dépeint avec férocité et finesse une petite bourgeoisie engoncée et une famille tyrannisée par un personnage profondément dégoutant. La perversité de l'histoire dérange, et les relations entre les personnages sont fascinantes. Le cinéaste excelle dans tous les domaines et parvient à instaurer un suspense insoutenable et une atmosphère qui lui est particulière, laissant au spectateur le soin d'en tirer les leçons qu'il voudra. Pour finir, Duchaussoy est habité par la haine et son désir de vengeance et Jean Yanne est terrifiant de vérité.
Le film de Claude Chabrol raconte l'obstinée volonté d'un homme de retrouver et d'assassiner le chauffard qui a tué son fils. Avant d'entrer dans le vif du sujet et d'illustrer la froide résolution de Charles Thénier, Chabrol évoque avec sensibilité son épreuve douloureuse et le raisonnement qui pousse cet homme intelligent et lucide à la vengeance. Et l'attitude du personnage joué par Michel Duchaussoy est d'autant plus convaincante qu'elle exclut totalement, de la part de Chabrol, l'idée d'auto-justice et les relents populistes qui l'accompagnent couramment. Car Thénier est tout sauf un beauf. On ne peut pas en dire autant de l'homme qu'il traque que le hasard va enfin aider à identifier. L'apparition de Jean Yanne au milieu du film est d'ailleurs un grand moment. L'homme est immonde, d'une grossièreté et d'une brutalité inouïes, qui tyrannise son entourage et incarne, de surcroît, cette bourgeoisie de province que Chabrol ne manque jamais de railler. Dans l'antre de l'ignoble Decourt, Thénier attend son heure. La force du récit de Chabrol est de ne pas tout sacrifier au suspens introduit par la situation (et en dépit qu'il ne fait pas mystère sur l'identité du chauffard). Le cinéaste renforce l'intérêt et la crédibilité en préservant la gravité initiale du sujet et en insérant des indices psychologiques grâce auxquels les personnages sont, plus que des figures typées de roman noir, les sujets d'un authentique drame humain. L'interprétation est superbe et la maîtrise, l'intelligence de la mise en scène sont évidentes.
Un revisionnage décevant il me restait le souvenir d'un film assez fort, là j'ai trouvé qu'après une première partie correcte Chabrol n'a pas fait dans la dentelle en introduisant sans nuance le personnage de Jean Yanne, on aurait aimé aussi un affrontement plus long et intense entre les 2 acteurs très bons par ailleurs, surtout que la fin s'avère assez faible avec un retournement de situation mollement emmené.
Un chauffard percute un enfant dans un village de Bretagne. Il continue tout de même sa route. Le père, après une période de deuil, se met en tête de réussir là où la police échoue : retrouver le criminel et se venger. Par un pur hasard, il finira par retrouver cet homme abject et haïe même des siens. Souvent auréolé du titre de « Hitchcock français » ; Claude Chabrol a un malin plaisir à jouer avec les spectateurs. Fausses pistes, renversement de situations, personnalités complexes, suspenses : tous les ingrédients d’un bon polar où la psychologie des personnages est centrale. Le microcosme bourgeois de province que Chabrol a passé sa vie à dépeindre avec beaucoup de talent se révèle au premier abord très binaire. La bête, c’est le chauffard ; l’homme normal, le père de la jeune victime. Là, Chabrol démontre toute l’étendue de son talent en nous démontrant qu’il ne faut se fier aux apparences. Même derrière l’homme normal sommeille une bête. Autre chose excellente c’est le jeu de marionnette autour de l’odieux Jean Yanne. On se croirait dans les 10 petits nègres ; chaque membre de son entourage aurait une bonne raison de vouloir sa mort. La scène du repas de rencontre est ignoble avec la mère épouvantable, l’épouse humiliée, le fils martyr, la soubrette détroussée, la belle sœur amante et les amis serviles. Tous attendent autour de la table voire même désir la fin de cet être abject mais qui va les en débarrasser ? Même les spectateurs, à la fin, pourront avori des doutes. Le final est époustouflant. Tout comme le début où l’on voie l‘enfant innocent qui joue sur la plage, un bolide vrombissant lui répondant ; on sent déjà que le combat est inégal. Seul bémol à ce film est la manière dont Chabrol choisit de se défaire du fardeau de la vraisemblance. La quête du criminel est relancée par une coïncidence énorme mais assumée. D’où sort ce paysan, caricature absolue, qui permet de faire redémarrer l’intrigue et la quête du criminel ? Un régal de revoir Jean Yanne…
Dès les premières minutes on sent que l'on va voir un très bon film. Mélange de drame sur le deuil et polar sur l'auto-justice filmé avec tact et intelligence. Yanne et Duchaussoy, l'un immonde et l'autre écorché sont magnifiques. Les dialogues très fins et sans excès, lumières typiquement bretonne pluvieux et gris augmente encore l'impression de tristesse et solitude. Un des meilleurs film de Claude Chabrol.
Le film m'a quelque peu déçu. Peut-être parce que j'ai trouvé le jeu des acteurs Michel Duchaussoy et Cellier assez fade. Ils ne parviennent qu'à incarner des personnages ternes. Duchaussoy est froid, impassible, très peu charismatique, on peine à s'apercevoir qu'il est bien à l'écran ! Jean Yanne, au contraire, apporte vitalité et intérêt à l'intrigue. Le film est ambitieux : il met en perspective la soif de vengeance dans ce qu'elle a de légitime, et l'aspect inhumain de la chose : indifférence aux autres, vus comme des pions, haine qui ronge l'âme... La mise en scène est correcte. Un film au final plutôt bon, mais qui date un peu.
Considéré comme un des meilleurs films de Chabrol, "que la bête meure" est, c'est vrai excellent. En résumé, un père de famille dont le fils a été tué par un chauffard qui a pris la fuite, essaye de le retrouver afin de se venger. Le hasard le met sur la piste d'un garagiste fortuné... J'aime beaucoup les films de Claude Chabrol que je considère avec Rohmer comme les deux meilleurs réalisateurs de la nouvelle vague. Cependant, je dois reconnaître avoir été un tout petit peu moins impacté par "que la bête meure" que par d'autres réalisations de Chabrol. Je pense que le casting y est pour beaucoup. Si jean yanne est excellent , Caroline Cellier, n'a pas et de loin, un charisme comparable à Stéphane Audran. Cellier, fait partie de ses actrices qui se bonifient avec le temps. Quant à Michel Duchaussois , il me semble un peu trop fade à côté de Yanne. Selon moi, un excellent film mais pas un chef-d'oeuvre du niveau de "le boucher" de "la femme infidèle " ni même de "les cousins" pour ne citer que ceux là. Maurice Pialat qui joue un rôle clef à la fin du film, choisira Yanne peu de temps après, pour jouer dans "nous ne vieillirons pas ensemble " à mes yeux chef-d'oeuvre de Pialat. Yanne y montrera alors toute la palette de son talent ,dans ce qui reste selon moi, son plus grand rôle.
Un bon cru de Chabrol, plus étoffé que la moyenne de sa filmo surestimé, hybride de thriller, mélo et drame psychologique. Le propos est comme d'habitude un peu surligné, mais le pitsch percutant bénéficie d'une mise en scène intelligente - et non pas, comme dans "Masques", d'une plate mise en image.
(Spoiler) super film mais il y a un truc incohérent : quand Jean Yann chute au bord de la mer, il se rend bien compte que duchaussoy est pas parti pour l’aider... or après, il ne lui en tient pas rigueur... et accepte même l’invitation sur le bateau...
Le meilleur film de Claude Chabrol. Mise en scène virtuose, personnages troublants, scénario remarquable... On est fasciné de bout en bout par ce film génial, qui nous fait vibrer jusqu'au dénouement final, superbe. Jean Yanne et Michel Duchaussoy sont inoubliables. Un grand film francais.
Que la bête meure par le maître du suspense pour nous français : Claude Chabrol. Notre Alfred Hitchcock signe ici sûrement son chef d’œuvre personnel. Le thème de la vengeance et de la rédemption étant tellement passionnant à exploiter que ce film réussi la prouesse de nous surprendre malgré son scénario tellement basique et simpliste.