Déçu. Le genre de film qui vous fait réaliser la différence entre le cinéma et le non cinéma. On a l'impression de replonger 20 ans en arrière, avec ces films militants qui prennent le spectateur pour un demeuré en lui assénant des démonstrations bien carrées, appuyées par une forme pénible à visionner- mais la vérité, mon bon monsieur, ça fait toujours souffrir! En pratique de quoi s'agit il. La réalisatrice nous propose un retour sur l'itinéraire politique de son père, itinéraire dont les méandres sont ceux de la vie politique italienne après l'explosion des partis traditionnels. Un thème a priori intéressant. Le résultat n'est pas à la hauteur. Au motif qu'il s'agit d'une enquête sur son père, la réalisatrice a pris le parti de filmer pire que le pire des amateurs- pour nous montrer sa volonté de coller aux personnages, comme si on n'avait pas compris! c'est donc mal cadré, ça bouge tout le temps, c'est filmé de trop près, les visages sont déformés par le grand angle, bref, c'est pire que vos photos de vacance! Ensuite, il y a un décalage permanent entre cette proximité que l'on nous impose avec les personnages et les propos qu'ils tiennent- soit abscons, soit désincarnés et sans chaleur. Et c'est bien le paradoxe d'un film italien que de dégager une impression de froideur, voire de frigidité dans le regard- et comme ce n'est pas la nature des personnages bien réels qui sont mis en scène, eh bien ça sonne faux, forcé.Bref, au moment où l'on a beaucoup évoqué l'époque du mur de Berlin et l'atmosphère qui régnait en RDA, je trouve que ce film coincé aurait bien figuré au tableau des productions officielles.