Ce sont ici les souvenirs d’une société déchirée entre fascisme et solidarité, explorée à partir d’une maison qui renaît de ses cendres, que le réalisateur tente de documenter et de mettre en débat. Notre expérience, nos vies façonnent la manière donc nous nous souvenons de l’histoire et dont nous l’interprétons. Ainsi, la crise des réfugiés en Grèce depuis 2015 tout comme le conflit qui s’est développé autour de la dénomination de la Macédoine ont été deux moments critiques dans une société en fragile équilibre entre fascisme et solidarité. Ce passé récent n’est pas révolu et le conflit perdure aujourd’hui. Tout citoyen a été impacté par ces deux crises. Selon qu’on se situe dans un camp ou dans l’autre, on vit la situation de manière différente : d’un côté on stigmatise le fascisme, et de l’autre côté ce sont les réfugiés que l’on stigmatise. La crise des réfugiés n’intéresse pourtant pas que les réfugiés, mais aussi la religion, le racisme et la politique et elle peut aussi réveiller de vieux démons, de vieux conflits profondément enracinés dans la société.