Né au Pérou, Manuel Poirier suit ses parents en France à l'adolescence. Il quitte tôt le système scolaire et enchaîne les petits métiers, devient ouvrier, ébéniste, puis travailleur social. Il réalise un court métrage,
La Première Journée de Nicolas, puis une série comique pour Canal +,
Sales histoires.
En 1990, Manuel Poirier quitte Paris et s'installe en Normandie. Peu après, il s'attelle à son premier long métrage,
La Petite Amie d'Antonio dans lequel il offre au jeune
Sergi Lopez l'opportunité de ses premiers pas au cinéma. L'acteur et le cinéaste se lient d'amitié et seront toujours fidèles l'un à l'autre. Le succès critique de
La Petite Amie d'Antonio lui permet de rencontrer en 1995
Maurice Bernart, qui produit son film suivant :
A la campagne. Le réalisateur décrypte les rapports humains avec humour et suit un idéal de justice sociale, notable dans
Marion, en 1997.
Refusant tout effet de mise en scène, le metteur en scène affiche une prédilection pour les plans-séquences, durant lesquels il laisse les comédiens libres d'enrichir les situations à partir d'un canevas précis. C'est le cas avec le duo
Sergi Lopez -
Sacha Bourdo dans
Western, le premier vrai succès public de Manuel Poirier, qui lui vaut le Prix du Jury du Festival de Cannes en 1996.
Le réalisateur ne fait pas l'unanimité avec son film suivant,
Te Quiero, adapté d'un roman de
Patrick Modiano. Touché par les enfants placés en foyer qu'il rencontre lors du tournage de son documentaire
De la lumière quand même en 1999, il décide de poursuivre sur le thème de l'enfance avec
Les Femmes... ou les enfants d'abord... en 2001.
En 2003, Manuel Poirier renoue avec le road-movie breton pour
Chemins de traverse, un film qui osculte les relations père-fils et où il offre à
Sergi Lopez un émouvant rôle de père. Il réalise ensuite pour
France 3 Le sang des fraises, après avoir obtenu de la chaîne publique les garanties d'une indépendance artistique totale. Le film s'inscrit assez facilement dans l'univers du cinéaste, notamment via les thèmes de l'adolescence, de l'abandon et de la paternité, récurrents dans son oeuvre.
Sergi Lopez ne fait pas partie du casting mais figure de nouveau en tête d'affiche de
La Maison, pour le retour de Poirier au cinéma, à l'été 2007.
Il faut de nouveau attendre trois ans pour le revoir aux commandes d'un long-métrage au cinéma et c'est avec l'adaptation des mémoires de
Pierre Perret,
Le Café du pont, qu'il retrouve par la même occasion son acteur fétiche
Sergi López, aux côtés de
Bernard Campan et
Cécile Rebboah.