C’est la règle de la comédie sentimentale. Laquelle manœuvre ici au milieu de plusieurs thèmes de notre époque – la séduction post-metoo, la vie d’une femme après 50 ans, les affres de la ménopause, le malaise des hommes – avec une légèreté un peu forcée que viennent, de surcroît, plomber quelques lourdeurs scénaristiques.
Cette riche matière fait toutefois regretter la tendance au formatage dont l’entoure Mila Turajlic : voix off en anglais venant supplanter les images, musique envahissante, effets d’annonce télévisuels pour neutraliser les archives – puissantes et passionnantes – dans un « narratif » globalisant.
Cette riche matière fait toutefois regretter la tendance au formatage dont l’entoure Mila Turajlic : voix off en anglais venant supplanter les images, musique envahissante, effets d’annonce télévisuels pour neutraliser les archives – puissantes et passionnantes – dans un « narratif » globalisant.
Autant dire que le risque de la grandiloquence et du grotesque est ici assumé, alors même qu’il ressort de cette fantaisie paroxystique quelques moments d’incongruité expressionniste – Douglas surinterprétant par exemple en play-back La foule de Piaf juché stoïquement sur ses jambes en métal – qui la sauvent de sa constante propension à la surenchère.
Si cette manière frondeuse de faire du cinéma profite largement au jeu des acteurs, scénario et mise en scène sont, quant à eux, rattrapés par des automatismes que la troupe aurait très bien pu dynamiter au passage.
Le film est gavé d’effets visuels d’une beauté à la fois écrasante et spectaculaire. Le cinéaste invente un monde sous nos yeux qui se nourrit de la réalité – il a repéré ses lieux de tournage dans divers pays d’Asie – pour mieux la transformer en cauchemar futuriste.
Le véritable intérêt de Club Zero se joue ailleurs, chez les parents qui manquent nettement de lucidité, aveuglés par le prestige de l’école. Parmi eux, un personnage émerge : malgré son inquiétude grandissante devant l’amaigrissement de sa fille, la mère d’Elsa (Elsa Zylberstein) jalouse secrètement sa capacité à se passer de nourriture.
Jouant l’examen par le montage, misant sur le choc comparatif des images, Radu Jude s’affirme ainsi comme l’un des rares disciples crédibles d’un Jean-Luc Godard.
Au milieu de la lutte rhétorique, manœuvrée au moyen de prodigieux face-à-face, le film impressionne une matière sensible qui doit beaucoup à la fiction (...).
Récit confus sur la folie, la frontière poreuse entre réel et fiction, Follia accumule, à ce prétexte, outrances et incongruités, séquences pompeuses sans queue ni tête, répétitions incessantes. S’évertuant, en somme, à construire un labyrinthe sans issue dans lequel on tourne en rond et on s’ennuie ferme.
Feel good-movie sur fond de deuil, Last Dance ! expédie ses scènes les unes après les autres, sans doute conscient que le spectateur aura quatre coups d’avance sur un scénario effroyablement plat et binaire (...).
Le film est sans doute plus percutant dans son approche du réel que dans sa partie fictive, un peu complaisante à force de charrier de la tristesse et du spleen.
Habilement, le cinéaste louvoie entre les obstacles. Au lieu de bander les muscles, il s’en tient au minimalisme d’une mise en scène qui est le vrai cœur battant du film et ferait presque oublier les trous du scénario.
Film sensible dépouillé de sentimentalisme, révélateur d’une réalité tenue à l’écart du moindre didactisme, Comme une louve consent à une modestie qui marche à l’unisson des personnages, livrant ainsi des portraits au plus juste.