Noir et blanc somptueux, propos politique d’une rare puissance sur les États-Unis mais aussi sur l’Afrique : ce film sur un immigré nigérian dans la Californie des Sixties surprend par sa modernité de ton entre ironie mordante et violence sociale.
Le film d’animation le plus surprenant de ce début d’année nous vient de Hongrie. Sur des thématiques proches de « Blade Runner » et de « Soleil Vert », le duo Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó imaginent une dystopie angoissante mais finalement très réaliste.
Rythmé par les cymbales et les alarmes - excellent travail sonore -, « Le Déserteur » peine un peu à tenir la distance. Mais vous n’êtes pas prêt d’oublier le regard face caméra d’Ido Tako…
Zara Dwinger évite (et c’est tant mieux) de sur-dramatiser son récit pour se concentrer sur la relation entre deux êtres à fleur de peau, une femme entrée trop vite dans le monde des adultes, une fillette sortie trop vite de celui de l’enfance.
Un film sans chichis, parfois brutal et sans concessions, mais une ode à la résilience et l’abnégation. Il est toujours plus facile de vouloir mourir sur scène que d’avoir la force d’y remonter.
Si le résultat est inégal, les conversations au coin du pixel sont passionnantes. Et si le virtuel créait des relations et des sentiments aussi forts que ceux du monde réel ?
Dans la peau de cette femme tentée par le gangstérisme, Hafsia Herzi est à nouveau épatante, maman poule pour les prisonniers qui finissent par se brûler les ailes et la conscience.
Cinéphile, Alex Garland reproduit de grandes scènes d’action - la fin de « Full Metal Jacket », la séquence du sniper de « Démineurs » -, mais en les transposant dans un décor familier, il assène un message choc : cette guerre que l’on croit réservé aux pays lointains peut s’inviter demain sur le sol américain.
La première qualité de ce long-métrage est de ne pas chercher à prêcher des convaincus, mais d'insuffler réflexion et apaisement avec humour et bienveillance. Ça fait du bien.
Sébastien Lifshitz (« Les invisibles », « Les corps ouverts ») fait le portrait subtil d’une femme, cheffe infirmière au grand cœur, et livre une radiographie attentive et implacable des maux de l’hôpital public.
Scénariste de talent, Florent Bernard a le goût du dialogue ciselé, de la vacherie bien sentie et sait décrire la réalité d’un ménage plein d’aigreur, flanqué de rejetons qui deviennent les repères d’adultes paumés dans leur cinquantaine. Et il confirme que José Garcia n’est jamais aussi bon que quand il s’éloigne de la gaudriole qui a fait sa gloire. Très attachant.
Le contexte de la Turquie de la fin des années 1990, entre nationalisme et montée de l’islamisme, et surtout la mise en scène fiévreuse du cinéaste donnent beaucoup de relief à cette histoire que l’on devine autobiographique.
Dans ce joyeux jeu de miroirs (et de massacre), les vacheries volent en escadrille, les faux-semblants sont décortiqués, la bonne morale exposée par une écriture au cordeau et un talent affirmé pour les punchlines.
POUR - Jean-Stéphane Sauvaire impose une mise en scène organique qui va chercher à créer une narration par le montage, alignant les séquences d’intervention, avec, comme seul fil conducteur, la relation qui se construit entre le jeune Ollie Cross (Tye Sheridan, impressionnant) et l’expérimenté Rutkovsky (Sean Penn dans un rôle sur-mesure).
Son film repose entièrement sur les épaules de Nadia Tereszkiewicz, à la palette décidément étonnante, aidée par un Benoît Magimel tout en violence et en douceur rentrées. « Rosalie » ose aller loin en ayant l’intelligence d’éviter les pièges tendus.