S’il finit par se perdre vaguement au milieu de tout ce labyrinthe thématique, Halfdan Ullmann Tøndel traite tout de même intelligemment le sujet du huis clos, en faisant de cette école déserte et caniculaire, le personnage central de son film.
Plus didactique qu’impressionniste, le film d’Andreas Dresen se révèle académique quand son cœur le conviait à épouser l’élan palpitant d’une jeunesse condamnée qui, comme dans un dernier souffle, s’autorise encore, une dernière fois, à vivre.
"Vers un pays inconnu" délaisse vite l’esthétique réaliste pour se déployer dans le cinéma de genre, à mi-chemin entre le buddy movie, le thriller et le film d’arnaque, un peu à l’image de "Macadam Cowboy".
Même si le film semble parfois tâtonner, il trouve progressivement son ton et prend son envol dans sa deuxième partie, notamment grâce à la présence de Dave Bautista, qui cimente le film par sa justesse.
Se filmer en tant que journaliste devient le geste suprême de la cinéaste, où il s’agit de garder la trace d’absolument tout. Parce que pouvoir tout filmer, c’est pouvoir enfin tout dire.
Fort heureusement Sorrentino n’a pas créé la femme, et s’il pense faire preuve d’audace en poussant le male gaze à son paroxysme, il ne fait en fait que confirmer son manque de talent pour le fond et son incessant refuge dans la forme.
Comme ses personnages, "Reine mère" ne s’interdit rien, navigue gracieusement entre les genres (musical, screwball comedy, romcom), exorcise le monde d’hier pour réenchanter le présent et produit un sentiment très réjouissant : la pertinence d’un regard neuf.
Après avoir brillamment réinventé le récit de fantôme dans Présence, le cinéaste revient […] avec "The Insider" et investit un nouveau domicile conjugal pour, encore une fois, subvertir un genre : le film d’espionnage.
Munie de son outil de prédilection, la caméra 16 mm, la réalisatrice compose merveilleusement avec l’urgence, l’intime et la liberté et donne à son documentaire une forme punk qui se fond parfaitement avec son sujet.
Le scénario, adapté d’un roman d’Éric Reinhardt, mélange deux types de récit de manière assez habile [...]. Un thriller intense, efficace, entre jeux de pouvoirs et passion, interprété par deux acteur·rices exceptionnel·les.
L’autre qualité des "Filles du Nil", outre le fait qu’il offre un panel de personnages hors des poncifs [...], est la façon dont il laisse les revendications et les discours à ses jeunes protagonistes [...] pour suggérer par sa mise en scène les effets du patriarcat sur elles.
Gonflé de détails scénaristiques psychologisants et lourds de sens, "Anna" manque surtout de nuances et de complexité émotionnelle quand il s’agit de brosser le portrait de son personnage principal.
"Black Dog" est un film traversé par des imaginaires contradictoires [...]. Mais dès lors qu’on plonge à l’intérieur des références, "Black Dog" se révèle bien plus fin et précis qu’un simple film-hommage.
Derrière sa satire politique (trop ?) limpide du temps présent, "Mickey 17" déploie une pensée antispéciste stimulante, ayant attrait à l’exploitation de la chair.
En s’arrêtant en 1970, [Becoming Led Zeppelin] omet les excès, les drames et la chute du groupe, offrant une vision édulcorée de son histoire. Malgré son énergie musicale, le film manque d’audace et de regard critique.
Une comédie pleine d’énergie qui interroge avec humour les contradictions de notre époque. Judith Davis met en scène des personnages tiraillés entre idéaux et réalités sociales.
Malgré son ambition et son inspiration mythologique, le film ne parvient pas à s’ancrer dans une esthétique chinoise et ressemble davantage à un blockbuster standardisé.