Entre art du portrait et pastorale, marivaudage et fête galante à la Watteau (un garçon est invité vers la fin dans la ronde), la jeune réalisatrice espagnole réussit un film précieux, qui procure un plaisir revigorant.
Ce que montre Dumb Money, et qui fait tout l’intérêt d’une telle reconstitution, est que les défenseurs de GameStop n’ont pas seulement acheté des actions pour s’enrichir (de manière parfois colossale). Ils ont investi dans une belle histoire.
De ce kaléidoscope qui fascine et désoriente, surgit un fabuleux conte sur l’enfance, comme un rêve agité frôlant le cauchemar pour mieux montrer la voie d’un équilibre possible entre part blanche et part noire.
Mandico révèle à l’occasion une facette satirique sur l’art jusqu’alors absente de son univers : l’artiste doit-il accepter toutes les compromissions pour se donner les moyens de créer ?
Confidences et visites de lieux de son existence répondent aux lectures de textes et aux extraits de spectacles, favorisant par ce balancement une légèreté qui légitime certains moments en suspension ; comme lorsqu’Édouard Louis laisse son regard s’échapper durablement dans un hors-champ qui est celui de son passé, ou qu’il propose facétieusement à celui qui le filme de danser pour la caméra.
On frissonne forcément en entendant ses chansons mais on reste frustré. Rien ou presque n’est dit sur la voix de la diva et sa musique, la morna, ni sur ce sentiment profond mais si difficile à traduire, la « saudade », à l’origine de sa chanson la plus célèbre.
Les riches décors simili-médiévaux ne rendent pas les personnages 100 % numériques moins banals. Le récit, trop linéaire, manque de gags, de surprises, de magie.
Témoignage d’une époque, cette parole adolescente, si elle n’occulte pas les difficultés, insuffle aussi de l’espoir. Le filmage est classique mais efficace. On s’interroge, en revanche, sur la pertinence du feuilletonnage en quatre fois vingt-cinq minutes...
Las, on bascule vite vers le slasher (catégorie de films à laquelle appartiennent Halloween et Scream) trop calibré, bavard. Seul plaisir honteux : quelques châtiments au sadisme inventif, et à prendre au second degré (...).
Face au vide de mise en scène et à l’abus de poncifs, sur fond de volutes dégoulinantes de Ludovico Einaudi au piano, on se demande si l’on manque de cœur ou si le récit est simplement ridicule.
Le réalisateur Laurent Metterie (conseillé par la philosophe Camille Froidevaux-Metterie) glisse entre ces entretiens les témoignages de femmes plus âgées et des archives familiales, preuves que les temps changent. Cette juxtaposition de points de vue bigarrés suscite l’étonnement et, au mieux, invite à la discussion.
Reclus dans le terrarium d’une classe, Leo décide d’aider les enfants qui l’entourent quand il apprend que le temps lui est compté. Un film d’animation sans originalité majeure mais sympathique, à partir de 7 ans.
Visuellement superbe, le film use d’un réalisme épuré qui brouille sans cesse les pistes entre humains et robots, partageant le même humour au milieu de la mitraille. Jérémie Périn impose, par sa science de l’animation, un épique cyberpolar, qui finit sur un bouleversant exode et par deux questions. C’est quoi être un robot ? Et, en miroir, c’est quoi être humain ?
Le documentariste Dominique Marchais suit avec sensibilité des Béarnais qui luttent, souvent seuls, pour contenir l’assèchement de leurs torrents et protéger la biodiversité.
Vincent Dedienne déploie sa fantaisie éberluée selon un joli tempo à contretemps et face à deux trigresses : Clémence Poésy et Géraldine Nakache – formidable en militante qui n’a pas de temps à perdre en politesses.