Oh bah tiens ! Des Suédois qui font une série d’anticipation sur les robots androïdes. C’est pas banal ! Et l’air de rien, si le sujet a déjà été bien creusé par beaucoup d’œuvres de fiction, je n’ai pas souvenir qu’une série toute entière pose la question de manière si centrale, contemporaine et sur un temps d’intrigue aussi long. Donc c’est avec une certaine curiosité que je suis parti à la découverte de cette série et bien m’en a pris. Franchement, on sent que la question a été traitée sérieusement et que, surtout, l’auteur ne s’est pas restreint dans son exploration du concept. Il y a dans ce « Real Humans » à la fois la volonté de faire une projection réaliste de ce que le robot pourrait changer dans notre quotidien, mais aussi une véritable question posée en creux sur la réalité des mécanismes actuels de notre société et enfin et surtout, une vraie exploration de cette question métaphysique de ce qu’est finalement l’humain par essence. Donc ça y’a pas à dire : c’est une très bonne copie que nous livrent là nos amis d’Outre-Cattégat… mais bon, aussi bonne soit-elle, je n’ai pu m’empêcher de trouver cette copie ’un peu trop scolaire tout de même. Les codes ont été maitrisés mais ont manqué de malice pour vraiment me saisir. J’avoue qu’après la phase de séduction des premiers épisodes (malgré une réalisation qui ne maitrise pas toujours ses effets, notamment ses flash-back je trouve) j’ai commencé à me lasser quelque-peu de cette deuxième moitié qui, bien que correcte, n’ose pas trop grand-chose et se relâche même parfois (…Quelques négligences notamment sont regrettables, surtout par rapport à la cohérence d’ensemble de cette société et de cette époque qui nous sont décrites). Alors certes, au vu du dernier épisode de cette saison, l’auteur semble avoir astucieusement mis de côté une problématique fort excitante par rapport à cette question du robot, mais au fond de moi, après avoir vu cette conclusion de première saison, je ne peux m’empêcher de douter sur les capacités de cette série a faire preuve de suffisamment d’audace pour durer dans le temps. Bref, cette saison s’est révélée quand même vraiment pas mal du tout, c’est vrai, mais il manque quand même ce je-ne-sais-quoi pour en faire une très bonne série, chose qu’elle serait pourtant capable de devenir avec un petit peu plus de rigueur et d’imagination. Mais – qui sait ? – la saison 2 peut réserver des surprises et, en attendant, cette première saison est déjà en soi un divertissement suffisamment bon pour qu’elle mérite qu’on s’y penche, ne serait-ce que pour s’y faire sa propre idée…