Je n'ai jamais joué à un Castlevania. Ma note n'est donc pas liée à un quelconque élan de nostalgie qui viendrait altérer mon jugement. Elle est d'ailleurs davantage liée à la troisième saison qu'aux deux premières, qui lui sont nettement inférieures. Mais c'est à vrai dire pour cela que je me fends d'une critique: si vous aimez le genre, n'en restez pas à la première saison !
Cette série a en effet bien des qualités. Les décors, son animation -d'abord assez mauvaise, mais qui s'améliore nettement entre chaque saison - et son écriture (!). Notez que je ne peux pas vraiment tenir compte du jeu des doubleurs, qui, s'il doit être très correct en VO (Richard Armitage pour Trevor Belmont, Bill Nighy dans la troisième saison pour un personnage qui ne sera pas spoilé ici.), ne m'a pas franchement plu à la première écoute... Et comme j'étudie cette langue, j'ai opté pour la version japonaise, qui ma foi est assez convaincante.
La principale qualité s'avère donc finalement être l'écriture, et j'en suis le premier surpris. En effet, les dialogues m'ont semblé dans un premier temps assez médiocres, et le scénario lui-même, pour n'être pas déplaisant, semble d'abord très simpliste: la femme de Dracula est morte; Dracula veut éradiquer l'espèce humaine en représailles; il faut tuer Dracula. Efficace, avec quelques enjeux pseudo-philosophiques qui permettent de donner un petit air de tragédie qui colle bien à l'ambiance gothique, mais pas franchement haletant... D'autant que les personnages s'avèrent assez peu nuancés dans un premier temps. Bref, un bon scénario de jeu vidéo, un scénario passable pour une série.
Puis celle-ci commence à surprendre. Les personnages se nuancent, les enjeux se multiplient et s'approfondissent avec eux, et voilà que l'on passe d'un scénario manichéen à des intrigues machiavéliques. Voilà qu'on ne suit plus deux ensembles de personnages (d'une part trois gentils et d'autre part les méchants) mais bien quatre arcs narratifs, tous intrigants et assez différents. Voilà que ce que faisait l'intérêt principal de cette série, à savoir des combats, des cadavres et beaucoup (beaucoup) de sang, ne devient qu'une toile de fond, un thème qui agrémente un récit de qualité. Et voilà que je passe d'un morne intérêt pour cette série à une attente impatiente de la quatrième saison.