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    Arnaud R
    Arnaud R

    85 abonnés 826 critiques Suivre son activité

    Critique de la série
    5,0
    Publiée le 16 octobre 2016
    Une série policière exceptionnelle portée par ses personnages hauts en couleurs et plus vrais que nature. Complexe et fun à la fois elle fait partie des grandes.
    Kilian Dayer
    Kilian Dayer

    96 abonnés 838 critiques Suivre son activité

    Critique de la série
    5,0
    Publiée le 19 mai 2014
    Concrètement, de l’avis d’un bon nombre d’intervenants, dont des célébrités hétéroclites, The Wire, Sur écoute, de par chez nous, la création de David Simon, est la meilleure série de tous les temps. Ceci est un fait avéré. Si dans mon cas je ne m’avancerais pas à établir un quelconque classement des productions télévisées, j’admets volontiers qu’à l’instar d’une toute petite poignée d’autres séries, la tentaculaire odyssée policière de HBO fait bel et bien partie d’un patrimoine télévisuelle voué à la postérité. Chef d’œuvre incontestable du petit écran, The Wire n’est pas seulement un modèle à suivre d’un point de vue narratif, non, elle est aussi la preuve de l’amour que porte HBO pour son public. En effet, le show de David Simon n’aura jamais conquis une audience démesurée, HBO préférant l’intelligence à la fortune. Là encore, c’est un fait. Si peu d’entre nous, les accros aux médias, n’auront finalement eu la chance de se perdre dans le Baltimore contemporain, ceux qui y sont allés, comme moi, n’y seront pas revenu indifférents, en aucun cas.

    Si j’ai petit à petit disséqué les cinq saisons que nous ont offertes David Simon et son team de scénaristes, dont l’excellent romancer Dennis Lehane, notamment, il convient de revenir ici sur la série en tant qu’élément unique. Peu importe les saisons, peu importe les personnages, ceux que l’on a apprécié, ceux que l’on a aimé détester, The Wire c’est avant tout un procédé global. Entendons par là que le but premier de ses créateurs était de dresser le portrait le plus réaliste possible d’une métropole américaine dans sa phase post-industrielle. Dès lors, chaque saison met l’accent sur un sujet bien précis, hiérarchie policière, hiérarchie criminelle, prolétariat et syndicalisme, politique, éducation et journalisme sont les six principaux axes développés. Pour autant, jamais le scénario ne s’éloigne d’un fil rouge judiciaire absolument passionnant. Donc, dans sa globalité et dans le tempo d’une investigation policière de longue haleine, David Simon et ses scribes dressent un portrait social avant tout, un portrait lui aussi hautement passionnant tant tous les enjeux sont mesurables à l’échelle de tout un chacun.

    La force de The Wire réside bel et bien dans son harmonie. Si de-ci de-là le scénario semble s’égarer, détrompons-nous, c’est pour mieux interagir plus loin avec la ligne directrice. Au fil du temps, l’on semble connaître chacun des protagonistes, chaque nouvel épisode signifiant partir pour une nouvelle journée de boulot auprès de nos chers flics, partir sillonner les rues auprès de nos lascars préférés, s’assoir au bureau du maire pour prendre les décisions qui s’impose ou pour amener une réflexion sur le système éducatif, sur la légitimité d’une presse écrite. Tout y est passionnant tant l’ellipse narrative qui unit les protagonistes est savamment tracée. L’effet papillon, appelons ça comme on veut, est l’un des traits de caractère de la série, toujours alerte des moindres faits et gestes du plus insignifiants des personnages pour mieux en faire des séismes, tant politiques que judiciaires.

    Au final, l’on quitte l’âme en peine une série d’une rare virtuosité. Certes, nulle place ici pour les héros, ni même pour les anti-héros. En effet, pas de Walter White, pas de Tony Soprano ni même de Vic Mackey, personnages emblématiques de l’univers télévisuelle de ces dernières années, mais simplement des personnages traçant leur bout de chemin sur le fil du rasoir. Si l’on aura finalement apprécier des personnages tels qu’Omar, le culte robin des bois des bas-fonds, Stringer Bell, le charismatique, McNulty, le flic imprévisible ou encore Tommy Carcetti, le maire par excellence, aucun d’entre eux n’aura pris autant d’importance que le contexte en général. Au terminus, le seul personnage concret de The Wire, c’est Baltimore, la ville. Comme évoqué lors de ma critique de la cinquième saison, malgré tous les évènements auxquels on a peu assister cinq ans durant, le monde continue de tourné de la même manière. C’est sans doute ce final glaçant qui rendra mémorable The Wire, qui n’est pas une histoire mais des centaines, un simple moment de voyeurisme dans une réalité glacée, un moment d’attention dans un espace temps indéfini. C’est là qu’est l’exploit de David Simon. Avoir réussi à mettre en scène la vie telle que certaine la vive, sans jamais juger ni prendre parti, le tout en captivant son public. Du grand art. 18.4/20
    Nico591
    Nico591

    39 abonnés 800 critiques Suivre son activité

    Critique de la série
    5,0
    Publiée le 19 août 2013
    Dernière saison pour ce qui est, et restera pour longtemps la meilleure série policière voire même la meilleure série de tous les temps.
    Jamais une série n'aura été aussi proche de la réalité dans sa description du monde policier et de la rue, refusant toute forme de manichéisme dans la caractérisation de ses personnages et dans le travail de la police au quotidien dans la ville de Baltimore qui est un personnage à part entière.
    La profondeur sociologique de la série est elle aussi unique, traitant à la fois la politique, l’éducation ou encore dans celle ci le manque de moyens de la police avec une justesse exceptionnelle, on remarque bien l'aspect journalistique et documenté qu'a apporté David Simon journaliste de métier.
    N'oublions pas la guerre entre flics et dealers qui n'a jamais été aussi prenante dans une série, avec des personnages hauts en couleur avec en tête Omar personnage désormais culte.
    La marque de fabrique HBO est bien présente : realisation, storytelling bluffant, casting, tout est parfait.
    Bref une série qui marquera à jamais et qui va beaucoup me manquer.
    Loskof
    Loskof

    366 abonnés 688 critiques Suivre son activité

    Critique de la série
    5,0
    Publiée le 18 juin 2015
    Je n'ai pas encore tout regardé, ça prendra du temps, car comme la série je progresse lentement, un épisode de temps en temps, que je laisse digérer tranquillement. Mais le constat est sans appel, c'est génial ! Forcément il y en a plein que la série va larguer en cours de route. La raison? Ce n'est pas une série comme les autres, il n'y a pas de gros cliffangher à la fin de chaque épisode, pas de teasing, pas de vrai personnage principal. Alors forcément le spectateur consommateur devant sa télé est tout perdu. Sauf qu'il passe à côté de ce qui fait le génie de ce genre de séries. ça prend son temps, tout est décortiqué, il y a énormément de personnages, les flics sur le terrain, ceux des bureaux, les politiques, les dealeurs, les malfrats, tous avec les ambiguïtés, leur intérêt. The Wire dresse une grande fresque de Baltimore, et forcément ça se mérite, il faut s'accrocher, attendre avant de voir une intrigue se résoudre. Le tout est filmé de façon quasi documentaire, hyper réaliste. Si on accepte de se mettre à l'eau, on s'y laissera bercer pendant de longues heures, quel plaisir !
    moonboots
    moonboots

    46 abonnés 1 322 critiques Suivre son activité

    Critique de la série
    2,5
    Publiée le 15 mai 2013
    une bonne série, riche, complexe et qui se veut réaliste, un tableau de la vie sociale dans une ville américaine
    dagrey1
    dagrey1

    86 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    Critique de la série
    3,5
    Publiée le 16 novembre 2016
    À Baltimore, le trafic de drogue est omniprésent. Une unité spéciale est mise en place pour démanteler le réseau de deux caïds de l'ouest de la ville. The wire comprend 60 épisodes relatant cet affrontement répartis sur 5 saisons .

    "The wire"(Sur écoute)... on m'en parle depuis des années, souvent avec plein d'étoiles dans les yeux. De nombreux amateurs la décrivent comme la meilleure des séries policières, voire des séries en général.

    Après visionnage, je reconnais que cette série créée par David Burns et scénarisée par Dennis Lehane est bien documentée et originale dans sa vision réaliste de la lutte contre le trafic de drogues et du quotidien d'une brigade spéciale créée pour l'occasion. Les gangsters, des minorités de couleur tiennent le trafic de la drogue dans certains quartiers de la ville. Deux Caids en haut de la pyramide, Avon Barksdale (Wood Harris) et Stringer Bell (Idris Elba) et une meute de sous fifres pour les servir.
    Coté flics, le personnage central, Mac Nulty (Dominic West), flic obstiné mais père divorcé à la dérive porté sur la bouteille, Shakima Greggs une collègue bosseuse, ainsi que le duo Thomas Hauk et Ellis Carver pour ne parler que des plus importants. La brigade est sous les ordres du lieutenant Cedric Daniels, flic bosseur qui traine des casseroles et ne plait pas à ses supérieurs.

    Le revers de la médaille en ce qui me concerne est l'absence de fantaisie de l'ensemble et de charisme de ses protagonistes. Le souci du détail de la réalisation crée des longueurs et rend l'intérêt des épisodes inégal. Les flics (à commencer par le "satyriasique alcoolisé" Mc Nulty) se débattent dans des problèmes personnels et conjugaux qui les conduisent d'ailleurs à chercher un second souffle dans leur vie professionnelle. Les truands n'ont rien de séduisant. Tout au plus peut on sourire quant on voit Stringer Belle suivre ses cours d'économie en vue de devenir un homme d'affaires.

    La série manque cruellement de personnages charismatiques. Ici pas de contre modèles sombres comme "Walter White/Heisenberg" dans "Breaking Bad" ou de "Vic Mac Key" dans "the Shield". J'ai trouvé que cela faisait cruellement défaut à la série même si c'est le but recherché au cas particulier.

    Dans le même ordre d'idée, on a le sentiment que pour les producteurs, leurs personnages sont interchangeables et ne comptent pas réellement, ceux ci disparaissant parfois sans autre forme de procès au gré des retournements de situations (que l'on voit rarement venir...comme pour Pryzbylewsky).

    "The wire" où une série adulte efficace qui manque cependant de fantaisie.
    yayo
    yayo

    55 abonnés 1 221 critiques Suivre son activité

    Critique de la série
    5,0
    Publiée le 13 mars 2013
    Certainement une des meilleures séries jamais créée. Il y aurait tellement à dire sur les personnages, les thèmes abordés où l'environnement dans lequel se déroule l'intrigue. Pour faire simple, The Wire est plus qu'une banale série policière, c'est une peinture sociale qui ne fait de cadeau à personne et ne peut aucunement laisser le spectateur indifférent. Je veux bien admettre que le développement des intrigues sont longues, mais c'est parce qu'on est dans une volonté de coller au plus près au réel. Exit les CSI, FBI, NCIS et autres séries du même genre (que j'apprécie pour leurs qualités) qui sont quand même loin, très loin de la vérité. Non ici les scénariste prennent le temps pour bien caractériser leur personnages et faire en sorte que les liens entre les histoires soient forts. Si on prends bien le temps d'apprécier cette série, on n'en ressort pas indemne.
    lilybelle91
    lilybelle91

    44 abonnés 914 critiques Suivre son activité

    Critique de la série
    1,5
    Publiée le 28 mars 2014
    Précédé par une réputation de chef d’œuvre absolue cette série, honnête et minutieuse, mais au final d'un classicisme absolu n'est pas à la hauteur des critiques dithyrambiques qu'on lui a attribués ! Le réalisme à tout prix peut aussi engendrer chez certains spectateur, tout aussi exigeants que d'autres, un ennuie progressif mais certains ! Au final "the Wire" s'avère être une série policière des plus classiques comme on en voit des tonnes en provenance des US, et bien trop sur-évalué à mon goût !
    brqui-gonjinn
    brqui-gonjinn

    81 abonnés 955 critiques Suivre son activité

    Critique de la série
    5,0
    Publiée le 20 mai 2014
    Indéniablement, "The Wire" est un chef-d'œuvre télévisuel. Durant 5 impeccables saisons, nous suivons une brigade de la police de Baltimore créée dans le but de démanteler des organisations criminelles se montrant particulièrement violentes. Comme "Oz" avant elle, cette production HBO s'attache donc à mettre en lumière les errements de l'homme et de notre société. Chaque saison est une plongée au cœur de la criminalité de Baltimore, comme le volume d'une encyclopédie décryptant le fonctionnement de telles organisations et leur impact sur celui des différentes institutions constituant cette ville. Les gradés de la police à la solde de politiciens dont les campagnes sont financées par de l'argent sale, le système scolaire, incapable de tenir les jeunes hors des rues, l'agonie des docks et des médias papiers, … Pas à pas l'enquête progresse, rythmée par les planques les écoutes et les filatures, mais aussi par les frustrantes réalités du travail policier comme des quotas impossibles à tenir ou bien une hiérarchie carriériste et injuste. Si la série de David Simon demeure, encore à ce jour, l'une des meilleures fictions que le petit écran nous ait offert, c'est grâce à une qualité d'écriture rare prônant le réalisme avant tout. S'affranchissant de toutes facilités scénaristiques, "The Wire" prend le temps d'explorer de nombreux genres et personnages complexes et de le faire avec intelligence, de manière extrêmement documentée, pour nous offrir une passionnante investigation. Savamment orchestrée, il est absolument indispensable de découvrir cette oeuvre charnière de la télévision moderne.
    Kiwi98
    Kiwi98

    242 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    Critique de la série
    5,0
    Publiée le 19 juillet 2017
    À l’heure d’aujourd’hui, il est pratiquement devenu impossible de s’intéresser au cinéma sans regarder ce qu’offrent les séries. Désormais, ces deux médiums s’influencent réciproquement, et se questionnent mutuellement. Si les séries ressemblent de plus en plus au cinéma, ce dernier s’inspire de plus en plus du petit écran, figurant désormais comme un secteur plus (ré)créatif et accessible. En à peine plus d’une dizaine d’années, certaines productions télévisuelles ont atteint une ampleur si démentielle qu’elles peuvent sans prétention remettre en question la puissance de narration du septième art. Nul doute que « The Wire » (« Sur Écoute », si vous êtes impolis) est l’archétype de ce type de série. Méconnue pendant un grand nombre d’années à cause d’une diffusion restreinte en France, « The Wire », créée par David Simon et diffusée sur HBO de 2002 à 2008 au terme de cinq saisons, est une série austère, complexe, nécessitant une intention assez particulière. Mettant en scène la comédie humaine à Baltimore au sein d’une Amérique post 9/11, la série ne tarde pas à laisser murir un charisme et une vastité si importante qu’il devient difficile pour le spectateur d’encaisser une telle richesse narrative. Coupant les ponts avec le manichéisme, David Simon ne fait pas de cadeaux à ses personnages, et fait tomber petit à petit ses jouets, tous incarnés par des protagonistes passionnants, parmi lesquels se singularise l’inspecteur Jimmy McNulty.

    « The Wire » suit les traces d’une autre série, également signée par David Simon : « The Corner », aussi diffusée sur HBO quelques années plus tôt. Si l’on compare les deux séries, on remarque sans difficulté l’aspect plus « commercial » de « The Wire », qui malgré son austérité, ne dispose pas de l’aspect « reportage » de sa prédécesseur. Néanmoins, elle dispose d’une autre arme : un cachet documentaire. En effet, Simon n’y va pas de main morte, allant jusqu’à prendre, à plus d’une reprise, de véritables ex-prisonniers pour incarner les dealers, ou les tueurs à gage. Mais le réalisme de « The Wire » ne vient pas uniquement de ces détails formels. Le long de son récit, la série s’approche de tous les sujets en rejetant en bloc les codes du dualisme. On peut citer de nombreux protagonistes, comme notamment Stringer Bell. Si ce dernier est objectivement une véritable ordure, il est difficile de ne pas s’attacher à lui et de comprendre son point de vue. Parallèlement au marché de la drogue, la série nous montre également les coulisses d’un système fédéral corrompu jusqu’à la moelle, truquant les statiques, sacrifiant bon nombre d’enquêtes et simulant l’honnêteté vis-à-vis des citadins. Au fil des saisons, nous passons donc par plusieurs environnements, comme celui des dockers dirigés par la mafia dans la saison deux, l’éducation dans la saison quatre, et le journalisme dans la saison cinq. Ainsi est dépeint le quotidien dans la ville de Baltimore, du ghetto à la mairie en passant par les bureaux de la presse locale.

    Mais si l’intégralité de « The Wire » se passe quasi uniquement à Baltimore, la série n’abandonne pas pour autant son universalité. Baltimore y est décrite comme une ville malade, victime des retombées sociales et économiques et l’ère industrielle. Malgré tout, nous sommes loin des caméras à l’épaule de « The Corner » — qui se déroulait sur les mêmes coins de rue. Ici, l’histoire est posée, puis contée avec fluidité. Inutile de s’attendre à une réalisation léchée : pour tout ce qui rivalise de la mise en scène, « The Wire » est une série très académique, voire même impersonnel. Les acteurs sont également mis sur le premier plan, et nous est présenté un nombre impressionnant de personnages. Immersive, la série se base sur la répétition du quotidien. Quoi qu’il se passe, rien ne change. Un truand tombe, dix prennent sa place. Finalement, le quotidien est illustrer comme un piège, dans lequel Baltimore est tombée, et où elle se débat. Chaque personnage n’est jamais vraiment maitre de ses choix. D’ailleurs, l’austérité du feuilleton vient en grande partie de là : les lieux sont peu nombreux, et les journées se ressemblent. Résultat, les lignes narratives sont tissées à la manière d’un formidable potentiel pour la suite. D’ailleurs, la trame de la série dispose d’une manière habile de gérer le suspens : faire en sorte que le spectateur en sache plus que les personnages. Se place également la question de la valeur de la mise sur écoute. Indispensable pour mettre la main sur les gangsters, elle est néanmoins remise en question à plusieurs reprises, notamment lorsque certains policiers écoutent les conversations privées de leur cible.

    Dissection des maux de l’Amérique, du clientélisme et la corruption, « The Wire » décline inlassablement les mêmes obsessions. Mais fort heureusement, David Simon ne tombe pas dans le piège de la série schématique. Il l’esquive en attribuant à sa série un souffle unique, celui du romanesque mélangé au réalisme, nous faisant suivre des personnages d’une humanité exceptionnelle, souvent porteurs d’espoir. Quoi qu’il arrive, les perdants sont toujours les mêmes : les chevaliers blancs et les idéalistes, qui s’ils veulent arriver à leur faim, sont obligés de choisir des méthodes aux antipodes de leurs principes. Déconstruction d’un broyeur urbain et des rouages de chaque jour, « The Wire » fait de Baltimore le symbole d’une société américaine à la dérive sur un océan de dynamite. Ancien journaliste du Baltimore Sun, Simon se plait à démonter ce système qu’il connaît bien : les manipulations venant du cœur du pouvoir municipale, la politique du chiffre, le thème de la sécurité comme un tremplin pour les ambitions personnelles… « The Wire » est un nid de documentation, montrant qu’il est difficile, voire impossible de réussir à monter les échelons en Amériques en restant propre. Deux exemples sautent aux yeux : tout d’abord celui de Cedric Daniels, qui dès qu’il est nommé commissaire divisionnaire, se voit retirer sa place pour avoir refusé de truquer les chiffres du crime. Ensuite, celui de Thomas Carcetti, démocrate platonicien qui, une fois élu maire de Baltimore, se retrouve immédiatement forcé de mentir et de faire une croix sur ses promesses de campagne.

    Enquête policière doublée d’une fresque sociale, chronique d’une guerre citadine, « The Wire » nous place dans les coulisses des deux camps. Du coté de la loi, obéissant à ses lois hiérarchiques, et composée d’inspecteurs, de la brigade criminelle et des stupéfiants. Puis du coté du ghetto, des trafiquants, des braqueurs, des toxicomanes, et des petits dealers emprisonnés par la rue depuis leur naissance. En quelques mots, « The Wire » explore la misère urbaine (ghetto, clochard), la violence (la mafia, les tueries en pleine rue, le trafic) et la grande faillite des institutions (police, éducation, mairie) qui ne peuvent plus stopper l’engrenage. De Denis Lehane (scénariste de la série) à James Ellroy, la série déconstruit la société américaine comme une fatalité, et cela avec une précision d’horloger, assumant ainsi pleinement sa lenteur et son attachement à l’humain. Car « The Wire » capte autant les failles de l’homme que celles de la société. Le feuilleton invite notamment à l’introspection : car nous pourrions tous être ces policiers, ces professeurs, ces dockers, ces politiciens… Simon est donc introspectif sur le monde, mais aussi sur les paradoxes de l’humanité. La série révèle donc une part d’onthologie.

    Certains personnages sont plus torturés que d’autres, comme par exemple Bubs, toxicomanes vivant à la rue, servant ici de prétexte pour montrer aux spectateurs la misère du ghetto de Baltimore. Il sera finalement le porteur d’un message d’espoir pour tout Baltimore, au prix d’une relation sinistre avec sa famille et une cure de désintoxication extrêmement dure. D’autres protagonistes sont absolument fascinants, comme Omar, braqueur prisonnier de la loi du Talion. Au départ secondaire, il devient petit à petit la figure emblématique de la série, à grand coup de répliques cultes, de charisme, mais aussi via le fait qu’il est homosexuel. On en oublierai presque qui est le véritable héros de « The Wire » tant chaque personnage dispose d’une influence égale au sein de l’intrigue. Mais de tous, il est incontestable que Jimmy McNulty est le plus influent. Inspecteur ivrogne, attachant et très critiqué par sa hiérarchie, il offre à la série toute la carrure du héros parfait et facile à suivre. En réalité, il n’est qu’un prétexte pour permettre à la caméra d’explorer les rouages d’un système dont il est l’une des clefs.

    Finalement, il n’est guère étonnant que cette série continue à affoler les journalistes, les cinéastes, ou tout simplement ses spectateurs. Exploration de l’absurdité rationnalisée des institutions, « The Wire », œuvre fataliste, ascétique, passionnante, rigoureuse, additive et entrainante, fait preuve d’une intelligence et d’un réalisme dithyrambique. Au point que la frontière entre la réalité et la fiction y devient floue. Ainsi, la qualifier de « meilleure série de tous les temps » ne relève pas de la surenchère, mais l’euphémisme. Un condensé de tout ce que le petit écran fait de mieux. Œuvre herculéenne, sublime, hypnotique, mais qui, surtout, sait rester simple. Après cinq saisons en apnée, vient cette sensation, cette révélation qui nous paralyse. Cette même sensation qui nous hante, lorsque l’on sait que nous sommes face à une apothéose. Une exploration brillante de la misère, de la colère, et un ingénieux miroir de la condition humaine. Quand le mythe ne fait qu’un avec le réalisme. Ultime.
    maxime ...
    maxime ...

    196 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    Critique de la série
    5,0
    Publiée le 29 avril 2015
    The Wire est considéré comme une des meilleure série jamais crée, je confirme ! Sa réputation est loin d’être usurpé, le début à beau être déroutant tant le procédé peut s’avérer complexe, enfin c'est surtout le fait qu'il y'est grand nombre de personnages et d’intrigues qui se croisent mais au fur et à mesure que le temps s'écoule on entre dans l'esprit de The Wire et chaque parcelles de celle-ci nous happe de part son originalité et son regard. Aucun manichéisme ici, on suit ces hommes et ces femmes à travers leurs parcours et ceux sans jugement. La plus grande qualité d'ailleurs étant l'intelligence avec laquelle David Simon et Ed Burns nous raconte l'étendue de cette histoire sous plusieurs angles différent notamment la police, la presse, le système éducatif, la politique, les dockers et dans la rue. Tout les thèmes abordé semble " vrai ", ce n'est pas un simple divertissement tant le contenu est poussé et travaillé. HBO fait des miracles, cette série ne déroge pas à la règle et les derniers instants son lourd en émotion tant on sait qu'il va être difficile de retrouvé pareil sensation. On nous décrit tout simplement la vie, sans artifices mais avec une authenticité remarquable et lourde de sens et pour tout cela Merci !

    - « Il existe une télévision pour passer le temps et une autre pour comprendre le temps. »
    de André Malraux
    Skipper Mike
    Skipper Mike

    69 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    Critique de la série
    5,0
    Publiée le 27 mai 2014
    "Sur écoute" est une série aux mille visages, une plongée dans l’histoire d’une ville d’une complexité confondante. En regardant ce chef-d’œuvre, on se demande quel sujets ont bien pu être éludés lors de son écriture, quels problèmes sociaux n’ont pas été abordés, et il est difficile d’en trouver. Série chorale toujours inattendue, elle décrit un monde inconnu au premier abord mais qui devient vite familier grâce à un réalisme viscéral et des personnages construits et attachants. Il n’y a aucun manichéisme dans "Sur écoute" et on peut aussi bien comprendre un dealer, soutenir un policier ou partager la peur d’être arrêté d’un meurtrier. Toutes les saisons forment chacune un roman indépendant et cohérent, dont la somme constitue un bloc narratif d’une impressionnante exhaustivité. De plus, la présence de nombreuses scènes de vie quotidienne rend cet univers facilement palpable et aimable : de la joie d’apprendre les échecs sur les lieux de vente de drogue à l’amertume d’un enterrement, en passant par les nombreuses cuites en fin de journée, les doutes sur la légitimité du travail policier, le désespoir de la classe ouvrière et des vendeurs à la sauvette, les errances nocturnes et solitaires ou les scènes de classe, ce à quoi on assiste semble parfaitement réel. On apprend ainsi qu’un tueur impitoyable peut être passionné par les poissons, qu’un dealer rustre en apparence peut lire Francis Scott Fitzgerald ou Adam Smith, que les jeunes des rues hâbleurs et provocateurs peuvent perdre tous leurs moyens en pénétrant dans un restaurant, que les affaires de police s’échangent au gré de marchandages douteux, que des policiers peuvent sympathiser avec leurs ennemis à l’occasion d’une sortie au cinéma, mais aussi comment un idéaliste se transforme en politicien corrompu, un flic violent et maladroit en prof adulé par ses élèves, un gamin défavorisé en vengeur redouté ou un autre sur le point de s’en sortir en junkie sans foyer. Ces destins individuels se croisent et façonnent un ensemble grandiose et inoubliable, mais aussi un coup de poing propre à faire perdre tout espoir et entraîner dans une spirale de dépression. Et quand toute illusion a disparu, il ne reste plus qu’à apprécier l’éclat quotidien de la vie, s’asseoir sur un banc et voir de la beauté dans le fait de lancer une canette de bière vide sur un toit.
    Julien B.
    Julien B.

    9 abonnés 208 critiques Suivre son activité

    Critique de la série
    5,0
    Publiée le 2 janvier 2013
    Le nec plus ultra de la série !
    Un réalisme incroyable, des personnages sous toutes leurs facettes n'autorisant aucun manichéisme. Les personnages, truands, flics, politicards, sont touchants (mon préféré est Bubble l'indic) par leurs sincérité. On voit très bien comment chacun cherche à évoluer dans un cadre social très bien représenté.
    Chaque saison porte un thème sur la société états-unienne, à chaque fois très convainquant : désorganisation de la Police, corruption, système carcéral, éducation des Noirs pauvres, les blocages du système électoral, le sensationnalisme médiatique...
    Chapeau !
    anonyme
    Un visiteur
    Critique de la série
    5,0
    Publiée le 16 mars 2016
    Une Véritable Perle. Aprés les incontournables Oz et Les Sopranos, La Chaîne HBO continue sur la lancée en collaboration avec le Créateur et ancien Journaliste David Simon pour nous livrer un nouveau bijoux télévisuel qui a marquer l'univers du petit écran a tout jamais tour en parvenant a se différencier des autres Séries Policières que l'on a habitude de voir. Grace a une Réalisation Précis et Soigné tout en ayant un coté quasi documentaire qui permet de nous immerger encore plus dans la vie des citoyens de Baltimore et qui est servi par une BO sobre et Efficace qui sert magnifiquement la série. Ensuite les Intrigues se révèlent Dense et Captivante avec dont l'Ecriture des Scénaristes est tout simplement Monumentale avec au passage un Rythme posé et lent qui prend son temps tout au long des 5 Saisons qui pourront néanmoins rebuter quelques uns mais qui permet surtout de traiter sans manichéen de sujets forts qui font partie de l'actualité de nos jours dont on retrouve parmi les thèmes de chaque saison concernant le milieu de la Drogue,du Syndicalisme,du Système Éducatif,de la Politique et du milieu Journalistique qui sont montrer avec un réalisme stupéfiant, ajouter a tout cela une multitude de Séquences marquantes ou l'on retrouver quelques Scènes D'Actions rares mais d'une redoutable Efficacité en passant par des Dialogues Affinements Écrits parsemé d'un Humour Noir qui nous provoque quelques rires francs sans oublier une bonne dose de Violence Brutale et Seche ainsi que quelques scénes de nudité assez explicites qui sont réserver a un public avertie et pour combler le tout la série possède également une note Dramatique omniprésent notamment lors des moments clefs de la série qui parvient a nous prendre littéralement a la gorge. Enfin les Personnages sont Complexes,Fascinants et Attachants tout restant avant tout trés réaliste et crédible avec en prime une Distribution Prodigieuse qui livre une prestation irréprochable quel que soit leurs fonctions tels que Flics,Avocat,Politicien,Gangsters,Civil,Procureur etc dont on peut saluer les performances remarqués de Dominic West,Idris Elba,Michael K. Williams,Clarke Peters,John Doman,Frankie R. Faison,Wendell Pierce,Sonja Sohn,Jim True-Frost,Seth Gilliam Domenick Lombardozzi et beaucoup d'autres qui prêtent vie a ces personnages emblématiques que l'on a appris a connaitre tout au long de la série dont la plupart arrivent a gagné en épaisseur et d'autres qui voient leurs évolutions prendre d'étonnantes tournures. En Conclusion, The Wire est une véritable claque du l'univers télévisuel en entrer dans le cercle fermé des plus grandes séries Policières qu'on ait vu ces dernières décennies et qui s’avère a la fois Instructif,Brillant,Audacieux,Drole,Brutal et Bouleversant qui est parvenu au passage a marquer d'une pierre blanche l'audiovisuel qui a permis d'enter l'univers de la télévision dans un nouvel age d'or en compagnie d'autres séries phares de la chaine HBO comme Games Of Thrones et Boardwalk Empire dont on peut remercier toute l'équipe de la série de nous avoir fournir Cinq Saisons d'une qualité exceptionnelle pour une Série devenue Cultissime qui est a découvrir impérativement.
    Elthib7
    Elthib7

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    Critique de la série
    1,5
    Publiée le 6 octobre 2014
    Une série vraiment sur-cotée selon moi, qu'est-ce que vous lui trouvez ? moi j'ai pas du tout aimé en tout cas et j'ai même regardé la plupart des épisodes en accéléré! j'avais entendu dire que c'était d'une qualité similaire à The Shield mais en fait pas du tout... Les épisodes sont trop longs et barbants, certaines scènes sont affligeantes, notamment les scènes avec les banlieusards de Baltimore, elles sont peut-être réalistes ok mais bon je les trouve sans intérêts... D'ailleurs je m'attendais à voir Idris Elba (le seul acteur côté méchants qui m'a semblé intéressant à suivre) tout au long de la série mais en fait non... j'en dirai pas plus pour pas spoiler mais déçu de ce coté là aussi...
    Du coté des flics c'est pas mieux, les personnages sont froids et pas du tout attachants : McNulty est un gros détraqué et le maire (qui joue dans GoT d'ailleurs) pas mieux.
    Bref j'ai rien trouvé de bien dans cette série, que du négatif pour ma part, je vais mettre 1,5/5
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