Sur le tournage de "Blanche-Neige et le chasseur"

Miroir, mon beau miroir... t'es sûr que c'est bien là ? Non parce qu'on imagine autre chose que des hangars et un look de zone industrielle quand on nous annonce qu'on se rend dans le monde merveilleux de Blanche-Neige et le chasseur. Mais toute personne en ayant fait l'expérience vous le dira : un studio de cinéma, au premier abord, c'est pas trop Disneyland, et Pinewood ne fait pas exception. La magie fait pourtant vite son apparition (une fois que la navette a fini son demi-tour pour cause de travaux), lorsque nous passons devant une Goldfinger Avenue, ou des bâtiments aux noms évocateurs : Kubrick Stage et James Bond Stage (voir plan ci-dessous). Un écriteau nous indique que c'est là, dans la banlieue de Londres, que se tournera en partie la prochaine aventure de 007 (qui ne s'appelait pas encore Skyfall en ce mois d'octobre 2011), mais ça n'est pas vraiment ce qui nous intéresse. Non, ce qui attire notre attention, c'est cette façade de chateau-fort complétée par des fonds verts, avec des figurants en anorak qui montent la garde. Ou attendent, on ne sait pas trop. Bref, toujours est-il que ce décor n'est que l'apéritif de ce qui nous attend, et son envers se révèle tout aussi impressionnant. Mais ça nous y reviendrons plus tard, car pour le moment, c'est la salle du trône qui nous attend.

Vue d'ensemble de Pinewood

Un décor assez sombre, qui fait penser aux univers de Tim Burton ou du Seigneur des Anneaux (ne serait-ce que pour le trône et la couronne de la Reine, qui évoquent le casque de Sauron, comme le montre la photo ci-dessous), avec ses racines qui sortent du sol et grimpent jusqu'en haut des piliers. A peine avons-nous le temps d'admirer le faux-cheval ou la robe (sublime et toute en plumes de paon) exposée dans un coin, que le producteur Sam Mercer nous accueille, tout excité "de [nous] parler toute la journée". Dans un sens ça tombe bien et, après un laïus sur tout ce qui concerne embargos et consignes de sécurité, son sourire revient dans cette pièce qu'il considère comme "du jamais vu".

Charlize Theron - © Universal Pictures International France

Et tandis que le tournage en est à son milieu, il repart à zéro, en évoquant cet appel de l'autre producteur, Joe Roth, visiblement très emballé par la vision qu'aurait eu un certain Rupert Sanders de l'histoire de Blanche-Neige, bien décidé à en faire un film d'action et d'aventures pour tous les âges et tous les publics. Notre interlocuteur étant justement à la recherche de ce type de scénarios, il place le réalisateur de diverses pubs aux commandes d'un projet emmené par Kristen Stewart, sur laquelle il ne tarit pas d'éloges. Et afin que nous puissions partager son enthousiasme, il nous projette quelques 20 minutes d'images du film, dont la scène de l'évasion de Blanche-Neige, à voir ci-dessous.

Bien sûr, à l'époque, les séquences présentées ne sont pas intégralement finies. Ainsi la scène ci-dessus ou la bande-annonce sont illustrées par la musique de The Dark Knight (ce qui rend plutôt pas mal), et les effets spéciaux de la bataille inagurale ne sont pas encore au point, dans la mesure où certains soldats disparaissent purement et simplement de l'image au contact d'une épée. Mais c'est néanmoins suffisant pour constater que l'univers visuel et les scènes de combat n'auront rien à envier au Seigneur des Anneaux, à Gladiator ou Robin des Bois (le dernier), que la Reine pourrait bien être une ancêtre de Catherine Trammell (Basic Instinct) vu comme elle tue son Roi de mari, que les nains ont des coiffures de trolls, des barbes qui se décollent un peu et qu'ils sont au nombre de... 8 ! Non, ce n'est pas une faute de frappe, et vous comprendrez pourquoi en voyant le film. En attendant, place au superviseur des effets visuels, Cedric Nicolas, qui va notamment nous parler desdits nains.