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    Mort de Jacques Rouffio, cinéaste engagé de Sept morts sur ordonnance

    Le réalisateur Jacques Rouffio est décédé ce vendredi 9 juillet à Paris à l'âge de 87 ans. Il laisse derrière lui une filmographie engagée, et dénonciatrice des dérives de son époque.

    Capture d'écran VIMEO

    Le metteur en scène Jacques Rouffio est mort ce vendredi 9 juillet à l'âge de 87 ans, selon un communiqué de sa famille rapporté par Le Film Français. Il laisse derrière lui de grands films (Sept morts sur ordonnance, Le Sucre, La Passante du Sans-Souci) et l'image d'un cinéaste engagé à dénoncer les dysfonctionnements de la société française des années 70.

    Des débuts dans le cinéma populaire

    Jacques Rouffio démarre sa carrière dans le cinéma comme assistant-réalisateur sur nombre de films de Jean Delannoy (La Route Napoléon, Obsession), Bernard Borderie (Ces dames préfèrent le mambo, Le Gorille vous salue bien...) et de Jean-Pierre Mocky (Les Dragueurs, Les Vierges).

    Metteur en scène tranché et tranchant

    Son passage à la réalisation de longs métrages s'effectue en 1966 avec L'Horizon, l'histoire d'un jeune soldat blessé que sa compagne tente de convaincre de ne pas repartir au front. Interprété par Jacques Perrin et Macha Méril, ce drame sentimental sera un véritable échec commercial, et Jacques Rouffio devra attendra 1975 pour mettre en scène son deuxième film, le sombre et glacial Sept morts sur ordonnance. La critique se fait cette fois-ci plus élogieuse et permet au cinéaste de décrocher une nomination au César du Meilleur film en 1976.

    Enchanté par cette première collaboration avec Gérard Depardieu et Michel Piccoli, Jacques Rouffio fera de nouveau appel à eux pour donner la réplique à Jean Carmet dans Le Sucre (1978), comédie acerbe sur la spéculation boursière. Là encore, l'accueil de la presse et du public sera des plus chaleureux. Moins populaire aura été son précédent film, Violette et François (1977), où comment un jeune couple formé par Jacques Dutronc et Isabelle Adjani tente d'assurer sa subsistance en vivant en marge de la société.

    Inégales années 80

    Au début des années 80, Jacques Rouffio est le dernier metteur en scène à faire tourner Romy Schneider. Sous sa direction, elle devient l'émouvante Passante du Sans-Souci. Le tournage de cette adaptation du roman homonyme de Joseph Kessel ne se fera pas dans la facilité, la comédienne connaissant quelques problèmes de santé et devant surmonter le décès de son fils survenu quelques mois auparavant.

    Les talents de virtuose de Jacques Rouffio ainsi que sa direction d'acteur sont une fois de plus salués par la critique. Malheureusement, ses films suivants s'avèrent beaucoup plus mineurs. Malgré leur casting de première classe, Mon beau-frère a tué ma soeur (1985) et L'Etat de grâce (1986) ne parviennent pas à séduire, et c'est en 1989 qu'il signe son dernier long métrage pour le cinéma, L'Orchestre rouge, récit d'espionnage interprété par Claude Brasseur et Daniel Olbrychski.

    Au service du petit écran

    A partir des années 90, Jacques Rouffio tourne essentiellement pour le petit écran. Dans la collection Scoop, il commet Le Stagiaire (1991) avec Roland Blanche et Bernard Fresson, puis il imagine Thierry Fortineau sous les traits de Jules Ferry (1993) et enfin Didier Bezace sous ceux de Charles Pathé (1995), l'un des pionniers du Septième Art. Dernier fait d'arme du réalisateur, avoir signé l'un des épisodes de la première saison de la saga télévisée Chez Maupassant en 2007.

    L'ancien président du festival de Cannes Gilles Jacob a tenu à lui rendre hommage :

    Ci-dessous un extrait de "Sept morts sur ordonnance" :

     

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