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    L'Ennemi intime
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Ennemi intime" et de son tournage !

    Une initiative de Benoît Magimel

    L'idée de L'Ennemi intime est partie d'une rencontre, lors d'un déjeuner, entre Benoît Magimel et le documentariste Patrick Rotman. L'acteur se souvient : "Je lui ai confié mon désir de faire un film sur la Guerre d'Algérie. Bien que n'ayant aucun lien personnel avec ce conflit, j'ai toujours été intrigué par son côté mystérieux et par les résonances très fortes qu'il suscite encore aujourd'hui. Patrick a ouvert de grands yeux et m'a expliqué à quel point ce sujet le passionnait depuis des années."

    Le réalisateur poursuit : "A l'époque, je travaillais sur un nouveau documentaire sur la Guerre d'Algérie qui s'appelait déjà "L'Ennemi intime". Après l'avoir visionné, Benoît a été encore plus désireux de faire ce film."

    Ce dernier reprend : "J'en ai rapidement parlé à Florent Emilio Siri. Je ne l'ai pas seulement fait parce que nous sommes amis, mais parce que c'est un des meilleurs réalisateurs que je connaisse et que j'étais convaincu que sa sensibilité et sa virtuosité technique seraient parfaites pour maîtriser le fond et la forme. Il avait toujours eu envie de faire un film sur la Guerre d'Algérie. J'ai donc organisé une rencontre entre Florent et Patrick."

    La motivation de Florent-Emilio Siri

    Florent Emilio Siri explique sa motivation à réaliser L'Ennemi intime : "J'ai toujours voulu faire un film sur les guerres de décolonisation. Un film à la fois épique et intimiste. J'admire La 317e section de Pierre Schoendoerffer sur la Guerre d'Indochine. Aussi Benoît et moi nous faisons partie de cette génération que des films sur la Guerre du Vietnam comme Apocalypse Now, Platoon ou Voyage au bout de l'enfer ont marquée à vie. Et je me suis toujours demandé pourquoi on n'en faisait pas en France sur la Guerre d'Algérie, sauf rares exceptions. Il faut citer R.A.S. d'Yves Boisset, La Question de Laurent Heynemann, Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier et bien sûr La Bataille d'Alger de Gillo Pontecorvo, mais ces films ont plus de 30 ans, voire 40. Malheureusement, le projet L'Ennemi intime n'a pas pu démarrer aussi vite que nous le souhaitions et je suis parti aux Etats-Unis tourner un autre film [Otage]. Cette expérience-là m'a aussi permis de porter et de valoriser tout ce que L'Ennemi intime impliquait."

    Note d'intention de Florent Emilio Siri

    Plus qu'un film de guerre, Florent Emilio Siri voulait réaliser un film sur la guerre. "Je souhaitais qu'il dépasse le cadre de la guerre d'Algérie, que ce soit un plaidoyer contre la guerre en général, explique-t-il. En resserrant sur les hommes, on accède à l'universel. A l'échelle humaine, toutes les guerres sont des gâchis énormes. C'est la seule vérité que l'on puisse retirer. Même si le cinéma est un art de divertissement, il est des films nécessaires comme celui-là. Je crois qu'au travers d'un film de guerre, on peut aborder des thèmes très profonds et peut-être aider, parce que je crois en l'humain, à faire évoluer les consciences et empêcher que de pareilles horreurs ne se reproduisent."

    Le réalisateur poursuit : "Pour moi, l'idée du film se résumait dans son très beau titre. Dans cette guerre, le pire ennemi n'est pas l'autre, c'est soi-même. Sur la base du scénario de Patrick Rotman, j'ai travaillé les personnages, la structure, le rythme. J'ai aménagé les parcours humains, réorganisé les batailles, les crescendos rythmiques. Conjuguer nos deux visions était une expérience formidable."

    Retrouvailles Benoît Magimel / Florent Emilio Siri

    L'Ennemi intime marque la troisième collaboration de Florent Emilio Siri avec Benoît Magimel. Le réalisateur explique : "Avec Benoît, nous nous connaissons depuis longtemps et il a participé à tous mes films [Une minute de silence, Nid de guêpes] – même Otage pour lequel il a accepté de faire un doublage. C'est une longue histoire d'amitié, une sensibilité commune pour le cinéma. Je pense que Benoît peut tout jouer, en tout cas tous les personnages autour de son âge et de son physique. On le voit d'ailleurs dans sa carrière impressionnante, d'un personnage à un autre. Je le dis depuis dix ans : "Benoît est comme les grands vins, plus il vieillit plus il se bonifie". Grâce à notre relation, nous pouvions discuter. Nous avons construit les détails du personnage de Terrien ensemble."

    Patrick Rotman au scénario

    Patrick Rotman raconte comment il s'est plongé dans l'écriture du scénario : "Lorsque j'ai écrit le scénario, je sortais d'une plongée d'un an et demi dans mon documentaire "L'Ennemi intime". J'avais visionné des centaines d'heures d'archives, recueilli des dizaines d'heures de témoignages, et j'étais complètement imprégné par le sujet. Il fallait donc que tout décante pour que le film puisse être ce qu'il est : une pure fiction. J'ai inventé les personnages. Mais presque chaque scène, chaque moment sont nourris par la réalité des détails des histoires que j'ai entendues et recueillies. Ce qui m'a toujours intéressé, c'est la confrontation d'un homme, avec ses sentiments, ses valeurs, avec le tourbillon de l'Histoire. J'ai essayé de placer le film à la croisée du travail d'historien et d'un tempérament de conteur d'histoire."

    Un personnage réadapté pour Albert Dupontel

    La première fois que Florent Emilio Siri a proposé le scénario à Albert Dupontel, celui-ci a refusé de jouer dans le film parce qu'il trouvait le personnage trop négatif, "d'autant qu'à la base c'était un tortionnaire, explique le cinéaste. C'était inacceptable pour lui. Nous en avons rediscuté et j'ai adapté son personnage. Finalement c'est un militaire qui refuse la torture en se détruisant par l'alcool, car il ne peut pas supporter cet écart avec son idéal militaire issu de la résistance à l'occupant allemand pendant la Seconde Guerre mondiale. Cela l'humanise et le rapproche de Terrien. Albert était pour moi le seul acteur à avoir toutes les nuances et les couleurs dans son jeu pour incarner le sergent Dougnac. Il a un physique rare, et une personnalité qui mêle l'humanité et la violence."

    Tournage au Maroc

    Florent Emilio Siri s'est d'abord rendu en repérages en Kabylie, mais il n'existait aucune infrastructure capable d'accueillir une telle production. Par souci de réalisme, il y a fait le casting des acteurs qui sont en fait des non-acteurs, de jeunes paysans kabyles des montagnes. Ne pouvant tourner sur place, il a donc choisi de tourner au Maroc, dont la région de Beni Mellal ressemble beaucoup à la Kabylie.

    "Le Maroc est habitué aux tournages d'ampleur, explique le réalisateur. Il y a là-bas d'excellents techniciens. Nous y avons fait presque deux mois de repérages. Le décor était une composante essentielle de l'histoire. Quand on parle de l'horreur, il faut placer ce qu'il y a de plus beau en opposition. Je voulais donc trouver des paysages magnifiques, pour montrer que, comparés à la nature, nous ne sommes que des fourmis, des insectes. Je cherchais ce paradoxe."

    "Notre base de tournage se situait dans le Moyen Atlas, poursuit-il. Il nous fallait souvent une heure de piste voire plus pour arriver sur les décors. Nous avons tourné en 48 jours, 6 jours par semaine. Le film a été entièrement storyboardé avant le tournage et quelques rares scènes pendant."

    Pour une photo désaturée

    Pour ce film, Florent Emilio Siri a retrouvé son directeur de la photo habituel, Giovanni Fiore Coltellacci. Tous deux se sont employés à avoir cette couleur de l'époque, une photo désaturée qui a un peu vieilli et correspond bien au film de guerre. "Nous avons tourné avec de la pellicule 50 ASA, explique le cinéaste. La 50 est très fine, très piquée, avec beaucoup de contraste. Comme nous tournions en montagne, nous ne disposions pas du matériel nécessaire pour filmer de nuit. On a donc souvent opté pour des nuits américaines. L'étalonnage s'est fait en numérique, ce qui nous a permis de retravailler par caches sur un contraste très fort, et une désaturation éliminant les bleus. Nous avons ainsi obtenu une image ressemblant aux photos passées, une image à la fois documentaire et brute."

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