C'est une honte ! Une honte de s'être servi d'Alien pour promouvoir cette daube infâme. Si jamais Ridley Scott a eu du talent un jour, il l'a définitivement perdu ici. Prometheus tente de mélanger les genres et rate tout. Pire que tout, il le fait de manière pompeuse sans aucune once d’intelligence. Soit donc au choix, philosophie de comptoir (sous sous sous sous 2001 l'Odyssée de l'Espace, que Prometheus tente parfois de copier mais sans jamais s'en approcher la moindre seconde), film de suspense/horreur sans aucun suspense, où l’horreur donne lieu à des scènes risibles. Oui, vous m’avez bien lu ! Les passages censés mettre mal à l’aise sont tellement mal filmés, mal amenés, qu’on ne peut s’empêcher d’en rire. Aucune mise en scène, aucune cohérence : chacun se balade dans le vaisseau sans qu'aucun ne semble se rendre compte de la présence de l'autre, personnages stéréotypés à l'extrême : les scientifiques qui "croient", les mecs qui sont là pour la thune, la femme glaciale qui est là pour le pouvoir, le commandant qui semble se foutre comme d’une guigne de sa mission… S’émouvoir d’assister à la mort programmée de tout ce beau monde ? Que nenni, puisque de toute façon, chacun a environ 10 voire 20 secondes de dialogue pour exister ! Une intrigue qui aurait dû être épique, qui aurait dû nous retourner l’estomac mais dont on se fout, comme les acteurs apparemment, au bout de dix minutes de film, puisque tout est dévoilé dans des scènes horriblement explicatives et poussives. Des liens avec Alien qui tiennent du grotesque : attention, il faut les voir ramer, les scénaristes, pour essayer de coller les bouts ! Le prochain coup les gars, vous faites soit un vrai Alien, soit un film totalement détaché de cet univers mais pas cette mixture dégueulasse, merci. Et alors le pompom, le must du must, le truc qui énerve plus que tout, c'est l'absence totale de poésie, de créativité. Nom de Dieu, dans Alien, quand l'équipage se relève de sa cryostase, c'est dans une lumière blanche de salle d'accouchement, comme une naissance. Quand l'Alien attaque, c'est une peur viscérale qui s'installe, une crainte de la bête inconnue et destructrice, quand le vaisseau se pose sur la planète, nom de Dieu de m...., c'est dans un halo de fumée mystérieux, dans un monde obscur et terrifiant. Dans Prometheus : rien. Du soleil tout le temps, des effets numériques lisses comme un cul de bébé, des clins d'oeil en veux-tu en voilà à Alien pour faire style et puis c'est tout... Rien, le vide. Une honte. La seule chose à sauver de cet immondice est, pour moi, un acteur : Michael Fassbender, parfait dans son rôle d’androïde, qui est d’ailleurs le seul à posséder les quelques scènes intrigantes du film. Quand j’y repense, ça me fait mal au cœur (mais vraiment) d’avoir fait confiance à Ridley Scott et cru aller voir le nouveau film de science-fiction qui allait nous faire rêver, nous émerveiller, nous émouvoir, nous emporter dans un monde à part. Quand je repense à la promotion odieuse de ce film, j’ai presque envie de chialer. Monsieur Ridley Scott, si vraiment au fond de vous, vous soutenez ce film, c'est que vous êtes une ordure. Point barre.