Kung Fu Panda 3 (2016
Il est temps pour Po de devenir professeur. Cependant, le « célèbre » Kai est de retour et cherchera à détruire l’héritage d’Oogway.
La structure globale du film est un pas en avant par rapport à ses prédécesseurs. Il y a un fil et un enchainement des scènes qui se fait avec solidité, avec une bonne logique et une progression croissante naturelle. De plus, cet épisode aborde enfin des thématiques plus universelle et profonde tel que le rapport entre père-fils, la recherche d’identité et d’appartenance de Po, il y a aussi des sujets plus intellectuel tel que la recherche de la paix à travers l’hédonisme, la sérénité et l’équilibre, mais également des thèmes métaphysique (voir taoïste)
tel que la vie après la mort, l’élévation de la conscience et la relation avec les esprits.
Ces thèmes forts étaient la bienvenue, mais c’était aussi une profondeur nécessaire au renouveau de la série.
Par contre, pour remplir ces arcs et intrigues, ce n’était que du remplissage d’humour ringard forcé dans l’histoire, comme pour farcir une dinde. Cela changeait le ton du film et tirait artificiellement l’identité et la qualité vers le bas. On se retrouvait avec des gags pas drôle et débile, à la façon de ce qu’on trouve dans la série Alvin & the Chipmunks. Je pense que si la production avait fait le choix de suivre les traces de How to Train your Dragon 2, touchant à des thématiques plus mature sans pour autant prendre son public cible, majoritairement des enfants, pour des idiots mais pour ce qu’ils sont réellement, des gens capables de sensibilités et de réflexions, le film aurait gagné beaucoup plus d’impact et de force.
Un autre point qui souffrait également de cette étrange dualité était la réalisation. Alors que les deux premiers opus avec une patte unique dans l’animation : les personnages bougeait avec vivacité, donnant des coups secs, rapides et droits, ici l’animation prends le parti facile de faire des gestes souples, ce qui par la même occasion fait perdre la touche unique de la série. À l’opposé, l’attention et la technique pour les scènes de souvenirs ou pour remplir les déplacements/montages gagnent en créativité, cherchant à créer des plans rappelant les tableaux ou des coups de pinceaux. Ces plans colorés sont très agréables à regarder, avec des couleurs contrastées et ajoutent une nouvelle identité visuelle à Kung Fu Panda.
Po garde toujours sa personnalité pétillante, mais fait du progrès dans sa sagesse.
Malheureusement, ce n’est pas le cas des autres personnages. Aucun ne change ou n’exprime assez que pour donner du volume ou un sentiment de personnalité qui les différencierait des poupées en bois de Po. Pire, des personnages tels que Shifu ou la terrible Tigresse donnent l’impression de régresser.
D’ailleurs, on n’a pas beaucoup l’occasion de les voir en actions, car les scènes de combats sont clairsemées.
Les thèmes musicaux sont de retours, avec toujours leurs impacts, leurs sensibilités dans la manière qu’elles transportent le spectateur grâce à ses mélodies exotiques. Par contre le montage des musiques n’est pas en lien avec ce qui se passe à l’écran, et le son est constamment submergé par des bruitages de grosses bouteilles ou d’autres gadgets tout droit sorti des cartoons du samedi après-midi.
Un film qui trahit, à travers sa réalisation chaotique, deux identités opposées et en conflit, pour au final un film déséquilibré et décevant en comparaison à ses prédécesseurs.
6,5/10