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    Los Olvidados (Pitié pour eux)
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    37 critiques spectateurs

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    ronny1
    ronny1

    30 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 avril 2021
    Pour préparer « Los Olivados » Luis Buñuel passa six mois dans les bidonvilles de Mexico pour étudier ce microcosme. Avec Luis Alcoriza il écrivit un scénario auquel collaborèrent pour les dialogues Max Aub, Juan Larrea et Pedro de Urdimalas. Ainsi le film se présente comme une compilation autour du destin de Pedro (Alfonso Mejía), baignant dans la misère agrémentée d’une violence constante. Un « paradis terrestre inversé » selon André Bazin. Avec l’absence du père inconnu, privé de l’affection se sa mère (Estela Inda), il cherche une improbable relation tutélaire auprès d’El Jaïbo (Roberto Cobo) un voyou échappé d’une maison de correction, qui séduira sa mère le temps d’une passade. En dehors de la justesse de l’interprétation et des dialogues, le déroulé bénéficie d’une sécheresse qui évite à la fois le côté larmoyant du néo réalisme italien comme la démonstration du film à thèse. Mais pas que… Une stupéfiante séquence onirique, sorte de psychanalyse, résume en quelques minutes les aspirations, fantasmes et enjeux de Pedro quant au trio qu’il forme avec sa mère et El Jaïbo. Ce moment très brillant apporte, par contraste une puissance certaine à l’inéluctabilité de la tragédie. Même les rares bons sentiments sont punis, se retournant contre ceux qui les ont prodigués comme la « perte » des 50 pesos pour le directeur de la ferme. « Los Olivados » est le grand film qui relança la carrière du cinéaste (prix de la mise en scène à Cannes en 1951), bien décevante depuis « Un chien andalou ». Et de créer un nouvelle tendance au cinéma : la violence des pré adolescents dans les bidonvilles, qui passe par les Etats Unis, la France, le Brésil et bien d’autres, jusqu’au Maroc avec Nabil Ayouche. Indispensable.
    Walter Mouse
    Walter Mouse

    482 abonnés 425 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 octobre 2017
    Tandis qu'il se fraie un chemin au Mexique pour entamer une nouvelle carrière, Luis Buñuel fait le choix audacieux de lever le voile sur la misère humaine des zones défavorisées de Mexico. Sa vision crue et sans concessions dérangera tellement les actionnaires que le film sera retiré des salles au bout d'une semaine. La France permettra heureusement de le réévaluer en le faisant triompher au Festival de Cannes. Comme le narrateur nous l'indique en ouverture, les conditions de vie misérables auxquelles doit faire face le public ne sont pas fictives mais inspirées du calvaire vécu chaque jour par une partie de la population. Buñuel l'accentue en limitant le plus possible la durée des coupures, Los Olvidados ne semble jamais pouvoir s'arrêter, le parcours infernal des voyous des rues est tout tracé, ne montrant quasiment aucuns signes d'espoir ou les effaçant aussitôt qu'ils apparaissent. À l'image de cette prise inattendue où le gamin envoie son œuf à la caméra ou du dernier plan glauque résumant parfaitement la trajectoire morbide suivie par le cinéaste, ce drame social choque par son impudence, son abandon de compassion et l'encrassement de l'être humain. Sinistre et désenchanté, Los Olvidados est un vrai chef-d'oeuvre du cinéma latino-américain.
    Djam A
    Djam A

    14 abonnés 66 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 août 2017
    le plus beau film de bunuel sur fond de réalité sociale et de poésie .ce film est criant de vérité pour l'èpoque ,on songe parfois a un documentaire .
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 009 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 mars 2017
    Luis Buñuel cinéaste inclassable aura connu plusieurs carrières successives et aura bizarrement très peu œuvré dans son pays d'origine alors sous l'autorité d'un caudillo avec lequel il ne pouvait faire bon ménage. Converti à l'art cinématographique presque par hasard suite à sa rencontre avec le groupe des surréalistes dans lequel l'a introduit son ami d'enfance Salvatore Dali, il devient l'assistant de Jean Epstein et Jacques Feyder avant de réaliser les deux chocs visuels que furent "Le chien andalou" en 1929 et "L'âge d'or" en 1930. Fâché avec les surréalistes à qui il reproche leur embourgeoisement, il réalise un documentaire saisissant sur les conditions de vie encore moyenâgeuses d'une population vivant dans la région des Hurdes (Estrémadure) avant de disparaitre de la circulation pendant plus d'une dizaine d'années. Durant cette période, il voyage à Hollywood pour parfaire sa connaissance du cinéma, rencontre Chaplin et travaille même un temps au Museum of Modern Art de New York. Mais il doit s'exiler au Mexique quand paraît en 1942 le livre de Salvatore Dali ("La vie secrète de Salvatore Dali") qui expose clairement ses positions marxistes et son anticléricalisme. Il y rencontre le producteur Oscar Dancigers, d'origine russe qui lui propose de repasser derrière la caméra. Après deux films de commande, il obtient l'autorisation de Dancingers de porter à l'écran "Los olvidados" dont il écrit le scénario avec Luis Alcoriza après avoir vu "Sciuscia" (1946) de Vittorio De Sica, le père de néo-réalisme italien, qui faisait le constat amer de la misère de l'Italie d'après-guerre à travers le rêve brisé de deux jeunes cireurs de chaussures après qu'ils ont fait l'expérience de la violence. . Si Buñuel choisit lui aussi le parcours de deux adolescents, Pedro et Jaibo, dans les faubourgs de Mexico, il en vient directement au constat d'une violence consubstantielle à la misère. Pas d'apprentissage ni de moyens d'en sortir comme le montre fort bien le passage où Pedro (Alfonso Mejia) est envoyé dans une ferme-école tenue par un directeur aux idées libérales qui s'il fait le bon constat, prononçant cette phrase lourde de sens : '"Ce n'est pas les enfants qu'il faudrait enfermer, mais la misère ", admet avec celle-ci que la solution ne peut-être qu'économique. Chez Buñuel, la misère est présente sans le moindre romantisme au contraire de chez De Sica, plus enclin à la commisération et à la légèreté comme le prouve son parcours d'acteur et sa deuxième partie carrière. Pas question pour le tempétueux ibère de dédouaner les autorités en glorifiant les élans de solidarité où les effets positifs du hasard. Le jeune Pedro en est l'illustration parfaite qui cherchant à s'acheter une conduite pour retrouver l'amour de sa mère est à chaque fois ramené vers le fond par Jaibo (Robert Cobo) son chef de bande. Irrespirable, filmé au plus près des visages torturés, "Los Olvidados" est un véritable coup de poing qu'il convient de regarder à intervalles réguliers pour se rappeler que l'homme n'en a pas encore fini avec ce fléau (la misère) qu'il déclenche souvent lui-même par son goût immodéré pour la guerre. A sa sortie le film a fait bien sûr scandale notamment au Mexique qui ne supporta pas le miroir tendu. On reprocha à Buñuel de ne proposer aucune solution. Mais c'est sans doute grâce à ce parti-pris que le film résonne encore si fort aujourd'hui. On notera enfin que l'on trouve dans ce film réaliste au possible la présence d'images insolites, érotiques et oniriques qui occuperont une place centrale dans la carrière française du Buñuel de la grande maturité dont il ne faut jamais oublier qu'il reste une figure majeure du mouvement surréaliste
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    919 abonnés 4 837 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 juillet 2016
    Un film cruel et désabusé sur l'enfance malheureuse. Terrible misère qui affecte les enfants des rues et les pousse, en quête d'amour, aux pires méfaits. La paix ne veut pas d'eux, ils sont tout le temps poussés vers la violence qui les fait dégringoler de leur condition humaine. "Sciuscia" est son pendant italien. Deux films exemplaires.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    518 abonnés 2 526 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 mai 2016
    Ce film mexicain de Bunuel est important malgré des défauts qui empêchent un consensus général sur son contenu. Son rythme est inégal et son montage surprenant; quant aux plans surréalistes fort nombreux, il faut bien connaitre Bunuel pour les accepter dans un contexte aussi douloureux. C’est sans doute le film sur l’enfance abandonnée le plus implacable qui existe. Bunuel ne lâche rien et ne se donne aucune sortie heureuse, tous ses personnages en dehors des gendarmes et des enseignants sont détestables. Tous ont des excuses certes mais si les jeunes enfants sont peut-être récupérables, les grands adolescents et les adultes ne le sont plus y compris l’aveugle qui n’arrive même pas à faire pitié aux spectateurs. La responsable de ce que l’on voit à l’écran se nomme la misère, elle est traitée comme elle le mérite, sans aucune complaisance, avec comme seul remède énoncé par Bunuel lui même : le progrès social tant espéré par ce grand humaniste dont chaque film est un enrichissement sans équivalent. Ce n’est que sur le plan cinématographique que je me permets d’émettre quelques réserves car l’avenir montrera ce dont Bunuel est capable quand il introduit de la rigueur dans son montage. Dans Los Olvidados, la réalité est si désespérante que je n’ai pas supporté le coté surréaliste qui convient si bien à sa période française.
    ANDRÉ T.
    ANDRÉ T.

    68 abonnés 482 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 décembre 2015
    Revu, près de 50 ans plus tard, dans le cadre de "travelling Mexico" à Rennes. Le noir et blanc convient à cette fable sociale.
    Même aujourd'hui, le film garde toute sa force et donne envie de se révolter contre la misère, l'injustice. Les dés sont pipés dès le départ et il est difficile de s'en sortir. Le personnage de ce jeune pré-adolescent, qui a tant besoin de l'amour de sa mère et réclame son pardon, est bouleversant!
    Beau film à voir et à revoir
    Mephiless s.
    Mephiless s.

    56 abonnés 697 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 janvier 2015
    Un drame poignant avec des acteurs très justes, Luis Buñuel réalise un véritable documentaire sur le Mexico pauvre des années 50, un film très intéressant donc. A voir.
    Gabith_Whyborn
    Gabith_Whyborn

    36 abonnés 842 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 septembre 2014
    "Los Olvidados" (Les Oubliés) est un film réaliste qui nous plonge dans un quartier défavorisé du Mexique où la misère règne.
    Une bande de jeunes plus ou moins délaissé par leurs parents s'organisent en bande pour survivre.
    Le jeu d'acteurs est très juste.
    Peeping_Tom
    Peeping_Tom

    4 abonnés 74 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 juin 2014
    "Los Olvidados" est un des plus beaux films qu'il m'ait été donné de voir. Buñuel capture toute la beauté et la cruauté du monde dans sa caméra et nous la renvoie dans la gueule. Il y fait une critique amère de la société dans laquelle nous vivons et qui laisse sa jeunesse mourir au regard du monde entier (le film s'appelle quand même "Los Olvidados" - Les Oubliés -, le titre n'a pas été choisi au hasard). Le sujet nous concerne tous car c'est un problème qui est universel (d'ailleurs l'auteur nous le rappelle au début du film en nous montrant que cela ne concerne pas que Mexico) et encore d'actualité (peut-être même plus maintenant qu'à l'époque). La mise en scène est majestueuse, d'une grande influence surréaliste (notamment la scène du rêve de Pedro). Le plus beau film de Buñuel, à classer parmi les plus grands chef d'oeuvres de tous les temps.
    Grouchy
    Grouchy

    108 abonnés 1 033 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 avril 2014
    Quand on s'approche de près au style filmique de Bunuel, on constate que sa vision du monde a évoluée en forme et en fond. Ses premiers films ( si on excepte l'Age d'Or ) sont plus linéaires et ne sont pas encore emprunts totalement par le surréalisme et l'absurde. Bunuel dresse un portrait dénonciateur, où il précise par un prologue que les personnages sont copiés du réel, celui de la banlieue de Mexico. Presque aucun personnage n'est innocent, et certains, dont le musicien aveugle, n'est pas aussi bienfaiteur qu'on le pense. Les mauvais garçons sont ceux qui ont des parents qui ne s'occupent pas d'eux, tandis que par le petit au sombrero a été abandonné par son père et est le seul de bonne foi. Il y a là un ensemble de symbolisme et de critique de société de la part de Bunuel. Son film conserve l'esprit de réalité mis à part le rêve onirique et la présence forte des poules et des coqs ( le combat de coqs rappelle au héros son traumatisme : les garçons de l'histoire sont des coqs prêts à se dévorer entre eux pour accéder à plus haut ). Notons le fabuleux tour de mise en scène de Bunuel dans la séquence du pédophile tentant d'appâter le héros : cette scène est réalisé derrière une vitrine insonorisée. Et enfin le superbe et provocant lancer d'oeuf sur la caméra. Le cinéaste inscrit dans ce film dans la lignée du documentaire et du film social réaliste italien de l'époque, poussant le spectateur à voir une certaine réalité et une extrêmité décrite et dénoncée par les personnages.
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 981 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2014
    Sans vèritable protection et sans vraie famille, les enfants de la zone sud, dans la banlieue de Mexico, nous entraînent dans l'un des meilleurs films mexicains des annèes 50! ils sont plus ou moins abandonnès par leurs parents et s'organisent en bande pour survivre! Pour Luis Bunuel, la lègitimitè du plaisir l'emporte sur toute morale! On rencontre ainsi, dans la plupart de ses films, des scènes qui cèlèbrent la primautè du dèsir! Dans "Los Olvidados", une mère de famille se donne avec passion à un adolescent qui vient voir son jeune fils! De film en film, Bunuel s'acharnera à dènoncer les conceptions archaïques et mystifiantes de la religion catholique en matière de sexe! Pour lui, la religion est à la base de la plupart des refoulements et des crimes! Pour la combattre, l'amour fou est l'arme la plus efficace! Dans ses films, en revanche, les rêves sont le vèhicule inquiètant du surnaturel: le rêve de Jaibo (tant admirè par Andrè Bazin) dans "Los Olvidados" reste inoubliable et possède encore une fonction dramatique èvidente, en relation avec la psychologie du personnage! Prèsentè au festival de Cannes, c'est un essentiel de Bunuel dans sa pèriode mexicaine avec une misère pour laquelle on s'attache car filmèe de façon frontale et rèelle...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 13 juillet 2013
    Los Olividados (Les oubliés)
    Ce film de Buñuel est en tout point remarquable. La misère à l’état brut. Sans compromission. Cela m’a fait penser aux films néoréalismes comme « Allemagne zéro » de Rossellini tout en gardant une part de surréalisme, dans le monde du rêve, à la moitié du film.
    La misère et toute sa cruauté, son atrocité même, dans l’attaque de l’aveugle et du cul-de - jatte par une bande de jeunes mexicains emmenée par El Jabo qui vient de s’échapper d’une maison de correction et veut se venger de celui qui l’a dénoncé.
    Ce film n’est pas un beau film à voir, ou un film magnifique, c’est simplement un film à voir, ou à ne pas voir. Il n’y a pas de moral, il n’y a pas de justice non plus, c’est la misère à l’état brut. Mais sans non plus que cela soit du reportage. C’est scénarisé et il y a une histoire. Je ne suis pas resté neutre en voyant ce film et les personnages, j’ai pris parti, j’avais envie que le jeune Pedro s’en sorte… J’avais aussi envie que El Jabo périsse. Je n’en dis pas plus, pour ceux qui n’ont pas vu le film.
    Comment peut-on aimer sans avoir reçu d’amour ? D’amour maternel ? Le film le montre bien avec le rapport du jeune Pédro et sa mère.
    Ce film reste, hélas, d’actualité. Car la misère est toujours là et lorsque j’entends des personnes s’en prendre à une communauté, ou tenir responsable une personne par sa culture, sa religion, sa nationalité, son origine culturelle le faite qu’il soit un délinquant, j’ai envie de leur dire, voyez ce film.
    On ne na î t pas délinquant, mais on est conditionné à le devenir. Lorsqu’on na î t dans une cité moche de barre d’HLM ou dans une banlieue déshéritée de Mexico ou d’ailleurs, ce n’est pas l’origine culturelle, ni le code génétique, ni l’ADN qui amène à cet état de fait. Un dialogue du film dit par le directeur de maison de correction : « ce ne sont pas eux qu’il faut enfermer, mais c’est la misère qu’il faudrait enfermer » Cette phrase pour moi résume parfaitement le problème de la délinquance juvénile issue de la misère.
    J’ai également aimé ce film car la fin atroce, cruelle, est sans aucun compromis quoiqu'il y ait tout de même une petite part de justice, malgré tout.
    Un film que j’ai vu bien tard dans ma vie, et qu'au contraire du titre, je ne suis pas prêt d’oublier.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 10 mars 2013
    Un film sur la misère intelligent à voir en cette période où l'on a tendance à l'exploiter au lieu de la déplorer et de chercher à la combattre.

    Un film également remarquablement monté, une leçon de cinéma pour beaucoup de réalisateurs actuels qui malgré les facilités technologiques dont ils bénéficient, font preuve d'un laxisme et d'un manque d'imagination dans ce domaine.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    128 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 avril 2017
    «Los Olvidados» est indéniablement l'un des plus grands films de Luis Buñuel. Traversé par quelques séquences surréalistes d'une grande beauté, il frappe surtout par son approche quasi-documentaire des bidonvilles mexicains, et plus précisément des « oubliés » que sont les enfants des rues. L'objectif du cinéaste est clair : rendre compte de la misère physique, sociale et humaine des gamins qui peuplent les quartiers pauvres de Mexico, dans un souci d'objectivité exemplaire et forcément pessimiste vu la situation (une fin alternative avec un happy-end à la limite du grotesque fut tournée, mais heureusement oubliée). On découvre donc avec effroi leur vie sans espoir, dont le quotidien est constitué de vols, de bagarres et de meurtres en tous genres, quand ce ne sont pas les travaux forcés et autres abus de mineurs. Nul n'est épargné, pas même l'aveugle salace et violent qui préfigure les perfides mendiants de «Viridiana». Pourtant de toute cette noirceur émerge une figure plus humaine : le directeur de la ferme-école, qui en humaniste convaincu donne leur chance aux enfants en leur offrant éducation et travail. Son collègue du tribunal pour mineurs juge même sévèrement les parents qui les ont abandonnés, mais ceux-ci ont déjà fort à faire pour nourrir leur famille, si bien que la situation reste insoluble et perdure dans un cercle vicieux infernal. Au final donc, difficile de blâmer quelqu'un en particulier, sinon il faudrait tous les condamner tant le mal prend les apparences les plus diverses : adultes ou enfants, pauvres ou riches, handicapés ou valides. Un long métrage d'une noirceur étouffante, et qui sans grossir le trait parvient à nous émouvoir lorsqu'ici et là les sentiments humains reprennent (temporairement) le dessus. Chef-d'oeuvre de lucidité et d'intégrité, «Los Olvidados» est le film de la résurrection pour Buñuel. Et c'est amplement mérité. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
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