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    Ce soir à la télé : le film qui a coûté très cher à Brad Pitt
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Sorti en 1997, "Sept ans au Tibet", signé par Jean-Jacques Annaud et porté par Brad Pitt, a subi les foudres de Pékin. Motif ? La question du Tibet, ultra sensible au sein de l'Empire du Milieu. Et la sanction ne s'est pas faite attendre...

    1939 : Heinrich Harrer, le meilleur alpiniste, quitte sa femme pour participer à une expédition dans l’Himalaya. Lorsque la guerre éclate, Harrer et ses compagnons sont faits prisonniers par les troupes anglaises. En 1944, il réussi à s’évader et parveint à pénétrer dans Lhassa, la capital spirituelle où réside le jeune Dalaï-Lama. L’aventurier égaré et l’enfant solitaire se lient d’amitié. Mais la Chine est sur le point d'envahir le Tibet…

    Sept ans au Tibet
    Sept ans au Tibet
    Sortie : 26 novembre 1997 | 2h 15min
    De Jean-Jacques Annaud
    Avec Brad Pitt, David Thewlis, Jamyang Jamtsho Wangchuk
    Presse
    2,6
    Spectateurs
    3,9
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    Au sein de l'empire du Milieu, la censure s'agite frénétiquement, dans tous les domaines possibles. Les films ne font pas exception. Au contraire même. En 1997, les bureaux de la censure de Pékin s'en sont donné à coeur joie, à deux reprises : sur Kundun, le film de Martin Scorsese, et Sept ans au Tibet de Jean-Jacques Annaud, porté par Brad Pitt qui se glisse sous les habits de l'alpiniste Heinrich Harrer.

    La question du Tibet, ligne rouge des Autorités de Pékin

    Comme avec tout ce qui touche de près ou de loin au Tibet, les deux films furent interdits, parce qu'ils présentaient la Chine sous un jour négatif, en raison de l'invasion du Tibet en 1950-1951. Le Dalaï-Lama est considéré par les Autorités de Pékin comme un leader séparatiste et une menace pour le contrôle chinois de cette région de l'Himalaya.

    Disney, qui avait produit et distribué Kundun, passa outre les avertissements des Autorités chinoises durant la production du film. En retour, la société a subi une mesure de rétorsion temporaire : tous les films du catalogue de la firme furent interdits. Cette interdiction fut levée deux ans plus tard, pour la sortie du film animé Mulan.

    Quant à Brad Pitt et Jean-Jacques Annaud, ils eurent droit à un traitement de faveur, si l'on ose dire. Non seulement Columbia Tristar Films, qui distribuait ce film, est allé rejoindre Disney et sa filiale Touchstone sur le banc des interdictions temporaires de leurs films, mais l'acteur fut interdit d'entrée sur le territoire chinois pendant 17 ans. Même tarif pour Annaud.

    L'interdiction ne fut levée qu'en 2014, lorsque l'acteur accompagna son épouse d'alors, Angelina Jolie, venue à Shanghai faire la promotion de son film Maléfique. Annaud put tourner l'année suivante son (beau) film Le Dernier loup, avec un casting chinois, dans les paysages de Mongolie intérieure. Un film en forme d'amende honorable pour le cinéaste, qui adaptait là un best-seller chinois sorti en 2004, Le Totem du loup, et vendu à plus de 20 millions d'exemplaires.

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