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    Ce soir à la télé : une histoire complètement folle... Et presque vraie !
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Joli film sorti en 2003, "Good Bye Lenin !" a été un des tous premiers à surfer sur une tendance que l'on a appelé "l'ostalgie". Cette histoire, complètement folle, a d'ailleurs d'étranges similitudes avec un fait divers survenu en 1988 en Pologne.

    Alex, jeune Berlinois de l'Est, apprend la chute du mur alors que sa mère est dans le coma à la suite d'un infarctus. Les mois passent, la ville se transforme, les publicités envahissent les murs. Au bout de huit mois, elle ouvre les yeux. Profitant de son alitement, Alex reconstruit alors autour d'elle l'univers de la RDA dans l'appartement, afin de lui éviter un choc trop brutal...

    Good Bye Lenin !
    Good Bye Lenin !
    Sortie : 10 septembre 2003 | 1h 58min
    De Wolfgang Becker (II)
    Avec Daniel Brühl, Katrin Sass, Chulpan Khamatova
    Presse
    3,6
    Spectateurs
    4,0
    Voir sur Universciné

    Réalisé par Wolfgang Becker et sorti en 2003, Good Bye, Lenin !, diffusé ce soir sur Arte, est un petit bijou de comédie. Une oeuvre à la fois subtile et acerbe, portée par une double charge, joyeuse et très mélancolique, comme on en voit finalement pas si souvent.

    Une puissante ostalgie

    C'est d'ailleurs l'un des tous premiers films à surfer sur ce que l'on a appelé "l'ostalgie"; un néologisme utilisé pour la première fois en 1992, désignant la nostalgie de l'ancienne Allemagne de l'Est (RDA); alors même que le Mur de Berlin était tombé trois ans auparavant. Le terme sera par la suite étendu aux anciens pays du Bloc de l'Est de l'époque soviétique.

    Avec l'ouverture du rideau de fer et la réunification allemande, la vie très encadrée par l'état communiste, où tous les salariés étaient fonctionnaires et où il n'était pas nécessaire de se soucier de l'avenir; la disparition de produits de consommation bon marchés au profit d'un marché concurrentiel, l'absence (officiel en tout cas...) de chômage; des loyers évidemment beaucoup moins chers parce qu'ils étaient encadrés par le régime...

    Des éléments d'explications -qui ne sont évidemment pas les seuls- qui ont largement alimenté cette ostalgie. En 2009, vingt ans après la chute du Mur de Berlin, près d'un allemand sur cinq originaire de l'ex RDA disait regretter cette époque.

    Selon une autre étude réalisée en mars 2009, 41% des Ossies (terme qui désigne les Allemands de l'Est) sondés ne considéraient pas la RDA comme un état criminel. De quoi faire bondir on imagine ceux et celles qui ont été confronté à la redoutable Stasi...

    Etrange similitude

    Ce phénomène de l'ostalgie semble quand même s'être pas mal estompé au fil des ans. Et concernerait désormais plutôt les touristes à la recherche d'exotisme que les Allemands eux-mêmes, comme le relatait un très intéressant article du site Slate consacré au sujet, en 2017.

    Quoi qu'il en soit, figurez-vous qu'une histoire similaire à celle de Good bye Lenin ! serait arrivée. Enfin, plus ou moins. Si le scénario du film est une création originale, née dans l'esprit de Bernd Lichtenberg, qui avait eu l'idée au début des années 1990 justement, il se trouve qu'un fait divers est arrivé en Pologne, en pleine période communiste, en 1988.

    Océan Films

    Un cheminot du nom de Jan Grzebski, 65 ans, tomba dans le coma. Victime d'un choc violent contre un wagon, il développa une tumeur au cerveau qui le paralysa et le plongea dans le coma. Un coma particulièrement profond, puisqu'il aurait duré... 19 ans.

    A son réveil, en 2007, il découvrit que son pays n'était plus communiste depuis longtemps. Mais aussi qu'il avait désormais onze petits-enfants, issus du mariage de ses quatre enfants. "Quand je suis tombé dans le coma il n’y avait que du thé et du vinaigre dans les magasins, la viande était rationnée et partout il y avait des longues files pour obtenir du combustible. Maintenant je vois des gens dans la rue avec des téléphones portables et il y a tant de marchandises dans les boutiques que cela me donne mal au cœur" déclara-t-il.

    Toutefois, cette histoire, rapportée à l'époque par la télévision polonaise, n'était pas entièrement vraie. "il ne peut avec certitude s'agir d'un cas de coma ni d'aucune de ses formes" commentèrent des spécialistes, en 2007.

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