Sur le tournage des Blues Brothers, la drogue n'était pas difficile à trouver, et le tempérament autodestructeur et toxicomane de l'acteur John Belushi a impacté le tournage bien plus que quiconque aurait pu l'anticiper.
Souvenez-vous, le film raconte l'histoire de deux frères devant réunir la somme de 5 000 dollars afin de sauver l'orphelinat dans lequel ils ont grandi. Pour cela, ils décident de reformer leur groupe musical de jeunesse : les Blues Brothers.
Nous sommes le 25 octobre 1979, en fin d'après-midi. John Landis est extrêmement tendu. Il réalise son quatrième long métrage, Les Blues Brothers, une comédie musicale rock'n'roll. Il tourne avec John Belushi, un comique du Saturday Night Live avec qu'il vient de faire la comédie American College, dans laquelle il crevait l'écran.
Aux côtés du trublion Belushi, autre tête d'affiche du film, il y a son pote, également venu du SNL, Dan Aykroyd, qui deviendra mondialement célèbre pour SOS Fantômes. Leur duo devant la caméra de Landis est attendu pour faire un carton au box-office, mais en coulisses, c'est la catastrophe.
Universal Pictures
Le film est très en retard sur l'agenda prévu, coûte une fortune, et le tournage n'est pas du tout terminé. L'une des raisons des retards tient au style de vie de Belushi, addict à la cocaïne qu'il prend sans discontinuer, exceptés les moments où il est obligé de se reposer, et il prend alors un valium. Il est dans un état second la plupart du temps. Et ce jour du 25 octobre 1979, il refuse de sortir de sa caravane.
Landis, excédé, entre de force, et trouve son acteur assis, bouffi, dans un état épouvantable, les cheveux ébouriffés, le regard perdu dans le vide. L'odeur du cognac et de l'urine se mélangent, une pyramide de cocaïne est posée sur une table.
Le réalisateur affolé, lui crie :
John, tu es en train de te tuer ! Economiquement, c'est intenable, ne fais pas ça à mon film ! Ne me fais pas ça ! Ne fais pas ça à Judy [la compagne de Belushi, ndlr] et ne te fais pas ça non plus !
Belushi reste hagard. Voyant Landis commencer à jeter la coke dans les toilettes, il se lève laborieusement et commence à avancer vers son réalisateur, qui l'accueille avec un coup de poing au visage ! Belushi, bien plus massif que son ami Landis, retombe sur le sol et fond en larmes : "J'ai tellement honte, tellement honte".
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Persuadé qu'il ne peut pas faire son métier sans prendre de drogue, Belushi continuera son comportement autodestructeur sur la majorité du reste du tournage comme sur la suite de sa carrière, avant de décéder en 1982 d'une injection de "speedball" (mélange d'héroïne et de cocaïne) lors d'une fête donnée au Chateau Marmont à Los Angeles.
Celui qui était vu comme l'un des comiques les plus prometteurs de sa génération n'aura finalement connu qu'une gloire éphémère.
