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    Après Un Si Grand Soleil, la nouvelle série quotidienne France.tv nous plonge dans un lycée agricole : on était sur le tournage de Déter
    Jennifer Radier
    Jennifer Radier
    -Journaliste séries
    Chaque soir elle voyage entre Sète, Calvières et Montpellier depuis son canapé. Demain nous appartient, Ici tout commence et Un si grand soleil n’ont presque plus de secrets pour elle.

    La plateforme France.tv lancera prochainement Déter, sa première série quotidienne qui suit un groupe d’adolescents dans un lycée agricole. Allociné a eu la chance de se rendre sur le tournage de cette nouvelle fiction.

    Jean-Philippe BALTEL - FTV

    Depuis le 17 avril dernier, les équipes de France Télévisions ont posé leurs valises à Etrelles, en Ille-et-Vilaine, pour le tournage de Déter, le nouveau feuilleton quotidien de France.tv.

    Produite par France.tv Studio et Black Sheep films, la série mettra en avant les enjeux du monde agricole d’aujourd’hui et de demain en suivant le quotidien de Sohan (Bastien Savarino), Elsa (Romane Mondoulet), Mehdi (Yanis Khiar), Lia (Jeanne Hendschel) et Chloé (Alix Dehais) au lycée agricole Anjela Duval. Qu’ils aient voulu suivre cette voie ou qu’elle leur ait été "vivement conseillée", ces lycéens, âgées de 17 à 19 ans, vont apprendre certes les maths et le français mais aussi à conduire des tracteurs et à s’occuper des animaux.

    S’ils passent leur temps libre à chasser et à pêcher, Sohan, Elsa, Mehdi, Lia, Chloé et leurs amis sont avant tout des adolescents normaux qui devront jongler avec leurs rêves, leurs doutes, leurs espoirs et leurs problèmes.

    Au mois de juin dernier, Allociné a eu la chance de se rendre sur le tournage de cette série pour échanger avec les comédiens, le réalisateur et les producteurs sur cette nouvelle fiction qui promet déjà de faire parler d’elle.

    Déter
    Déter
    Sortie : 2023-10-03 | 7 min
    Série : Déter
    Avec Bastien Savarino, Romane Mondoulet, Yanis Khiar
    Presse
    3,8
    Spectateurs
    3,9

    LE LYCÉE AGRICOLE : UNE NOUVELLE ARÈNE POUR LA FICTION

    Jean-Philippe BALTEL / FTV

    A la genèse du projet, Augustin Bernard, coproducteur de la série aux côtés de Toma de Matteis. "Ça remonte à quelques années déjà", nous explique-t-il avant de poursuivre, "Je discutais avec quelqu’un qui avait fait un lycée agricole. Ça a éveillé ma curiosité. J’ai tout de suite vue une arène assez passionnante à explorer."

    Augustin Bernard a alors visité plusieurs lycées agricoles pour mieux comprendre ce qu’il s’y passait. C'est en découvrant des lieux "absolument passionnants" et d’une "grande diversité d’élèves" qu’il a vu "un super terrain de jeu pour la fiction".

    Au cours de ses recherches, Augustin Bernard a constaté que "cette jeunesse représente des angles mort de la fiction et de la société". Une impression confirmée lors de ses échanges avec des lycées agricoles qui ont "l'impression d'être stigmatisés."

    Il explique : "Ils sont un peu vus comme la dernière roue du carrosse du système scolaire alors que ce qu’ils enseignent est passionnant et de haut niveau. Le paradoxe c'est que tous ces jeunes ont un peu notre avenir entre leurs mains et en même temps on les déconsidère. Il y avait l'envie d'héroïser cette jeunesse.".

    Alors que 50 % des agriculteurs en France partiront à la retraite dans moins de dix ans, Augustin Bernard espère, à travers la série, déclencher quelques vocations ou au moins ouvrir sur "un horizon qui n'était pas dans le mental de certains adolescents".

    UN FORMAT PLUS COURT QU’UN SI GRAND SOLEIL OU DEMAIN NOUS APPARTIENT

    Contrairement à Un si grand soleil, Plus belle la vie, Demain nous appartient ou encore Ici tout commence, les épisodes de Déter ne feront que 7 minutes chacun. Un récap hebdomadaire de 35 minutes sera cependant disponible à chaque fin de semaine.

    Si le format apparaît comme peu commun pour un feuilleton quotidien, il a évidemment été mûrement réfléchi pour mieux correspondre aux habitudes des 15-25ans qui ont déjà beaucoup de choses à voir.

    "Nous nous sommes dits que c'était un bon pacte avec les téléspectateurs de leur donner un rendez-vous de 7 minutes mais qui ne les empêchaient pas de voir d'autres choses. Déter pouvait cohabiter avec d'autres programmes.", nous explique le producteur.

    UNE SÉRIE IMPLANTÉE EN BRETAGNE

    Alors que plusieurs régions étaient en compétition pour accueillir le tournage de Déter, les équipes de France Télévisions ont posé leurs valises en Bretagne. Un choix pas si anodin que ça.

    La Bretagne étant la première région agricole de France avec une grande diversité dans ce qui y est produit, la décision était évidente pour Augustin Bernard. Bien entendu, le soutien financier de la région a pesé dans la balance, tout comme les conditions climatiques plutôt favorables qui évitent de trop grandes variations d’une saison à l’autre.

    C'est d'ailleurs pour cette raison que la série se concentrera plus particulièrement sur la filière de l'élevage. A ce propos, Jean-Christophe Rouot, le producteur exécutif de la série, nous a précisé, "On a ciblé l'élevage pour la simple et bonne raison qu'on tourne en décalé. On se voyait mal parler de blé et faire les moissons en décembre. L'élevage était pour nous une évidence." Malgré tout, le programme traitera également d’autres aspects comme l’apiculture ou encore l’aquaponie.

    UN VÉRITABLE DÉCOR POUR PLUS DE RÉALISME

    Jean-Philippe BALTEL / FTV

    Dans un premier temps, l’équipe de production a d’abord cherché à cohabiter avec un véritable lycée agricole avant de finalement de se tourner vers un lieu abandonné. Lors de notre visite sur le tournage, nous avons ainsi découvert l’ancien lycée agricole des Hairies. Un établissement qui a fermé ses portes il y a 3 ans en raison d’un manque d’effectifs.

    Pour Augustin Bernard, "Quand on nous a présenté un lycée et en plus un ancien lycée agricole, c'est vrai que ça a tout de suite fait sens. C'était évident parce qu'on ne faisait que recréer une réalité.". L’occasion au passage de redonner vie à un lieu qui compte pour les habitants du coin.

    Laissé à l’abandon, il a donc fallu entièrement rénover une partie du lycée pour les besoins de la fiction. "Il n'y avait plus ni câbles électriques ni de fenêtres. Il n’y avait plus rien", nous a raconté Jean-Christophe Rouot avant de préciser, "On l'a retapé en trois mois." Les équipes ont alors construit différents décors : bureaux, réfectoire, salles de classe, foyer des lycéens, chambres, bureau du proviseur.

    Un véritable challenge pour Erwan Le Floc’h, le chef décorateur de la série. "Le lycée est un bâtiment ancien des années 1950. On a voulu garder l'idée que ce lycée existe depuis très longtemps et qu'il n'a pas bougé. On a donc contrasté les salles de classes qui ont des peintures un peu vieillottes avec du mobilier plus contemporain. Les chambres des élèves et l'internat sont en revanche beaucoup plus modernes. On voulait quand même dire qu'on n'était pas dans une veille série mais dans quelque chose de très contemporain.". Un pari en tout cas amplement réussi !

    A l’extérieur du lycée, on retrouve par ailleurs une chèvrerie ainsi qu’un poulailler. A ce propos, Jean-Christophe Rouot nous a indiqué qu’un partenaire a "installé un vrai poulailler high tech. Ils s'occupent des poules et les changent tous les mois pour que ça reste des poulets et éviter les problèmes avec le voisinage.". Il faut dire qu'avec près de 200 poules sur le tournage, il fallait de la main d'oeuvre.

    Pour les besoins de la série, la production a eu aussi besoin d’autres décors comme la ferme de la famille d’Elsa. Pour ce faire, les équipes de tournage ont investi l’exploitation d’Aurélie et Guillaume, un couple d’agriculteurs ravis de participer à un tel projet.

    "On est super contents. On adore le milieu agricole. On ne voit que des choses positives. Et transmettre ça à des jeunes, on trouve ça super. On est contents parce que ça ramène un côté positif sur notre métier", nous a d’ailleurs expliqué avec enthousiasme Aurélie.

    LE CASTING FAIT LA PART BELLE AUX NOUVEAUX VISAGES

    Jean-Philippe BALTEL - FTV

    Et pour parler de cette jeunesse déterminée, la production a fait le choix de recruter de nouveaux talents. Augustin Bernard trouvait "intéressant de ne pas chercher la célébrité ou qu'ils aient une notoriété précédente. En terme d'appropriation du personnage, c'est quand même super quand le terrain est un peu vierge.".

    En définitive, la production a reçu un nombre "assez impressionnant de candidatures" et a ensuite passé six mois à caster la "perle rare" pour chaque personnage. Après ce long processus, les téléspectateurs feront donc prochainement la connaissance de Bastien Savarino, Romane Mondoulet, Yanis Khiar, Jeanne Hendschel et Alix Dehais qui donneront vie à Sohan, Elsa, Mehdi, Lia et Chloé.

    Enthousiastes, ces jeunes comédiens n’ont pas hésité à mettre la main à la patte pour s’imprégner de leurs personnages et de l’univers dans lequel ils gravitent. Ils ont même participé à un stage d’immersion d’une semaine dans un lycée agricole et des exploitations de la région.

    Ce qui a été le plus dur pour eux ? Apprendre les gestes selon Romane Mondoulet. La plupart avaient tout à découvrir de la façon de s’occuper des animaux, de traire une vache ou bien de déplacer des moutons. D’autres ont également dû apprendre à manier des machines. C’est notamment le cas d’Alix Dehais, l’interprète de Chloé, qui a obtenu son permis tracteur avant son permis de conduire.

    Alors que Bastien Savarino, Romane Mondoulet, Yanis Khiar, Jeanne Hendschel et Alix Dehais ne se connaissaient pas avant le tournage, leur complicité sur le plateau est palpable. Désormais, ils espèrent transmettre avec Déter des vocations comme nous le révèle Yanis Khiar qui prêtera ses traits au personnage de Mehdi.

    Le message qu'ils espèrent faire passer ? La tolérance. "On traite de tous les sujets de la société. On traite de toutes les différences de la société : grossophobie, racisme, transphobie ou encore harcèlement. Ce sont des sujets qui existent dans la vie de tous les jours et dont on parle parfois sans forcément les assumer. Sur Déter, on y va à fond. On assume de traiter de ses sujets là sans avoir peur.", confie le comédien.

    En attendant la diffusion dans le courant de l’automne, Déter semble plus que jamais s’inscrire comme le rendez-vous incontournable de la rentrée. A ne pas manquer donc !

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