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    Reptile sur Netflix : que vaut ce thriller à la True Detective ? Notre critique du film avec Benicio Del Toro
    Emilie Semiramoth
    Emilie Semiramoth
    Cheffe du pôle streaming, elle a été biberonnée aux séries et au cinéma d'auteur. Elle ne cache pas son penchant pour la pop culture dans toutes ses excentricités. De la bromance entre Spock et Kirk dans Star Trek aux désillusions de Mulholland Drive de Lynch, elle ignore les frontières des genres.

    Benicio Del Toro livre sa meilleure performance depuis "Sicario" dans "Reptile", nouveau thriller policier de Netflix.

    De quoi ça parle ?

    Suite au meurtre brutal d'une jeune agente immobilière, un détective endurci tente de lever le voile sur une affaire aux apparences trompeuses, et perd ses propres illusions.

    Reptile, un film écrit par Grant Singer, Benjamin Brewer et Benicio del Toro, réalisé par Grant Singer avec Benicio del Toro, Justin Timberlake, Alicia Silverstone…

    Reptile
    Reptile
    Sortie : 29 septembre 2023 | 2h 14min
    De Grant Singer
    Avec Benicio Del Toro, Justin Timberlake, Eric Bogosian
    Spectateurs
    3,5
    Voir sur Netflix

    C’est avec qui ?

    Pour son premier long métrage, Grant Singer – réalisateur de clips pour The Weeknd, Ariana Grande, Lorde ou encore Sam Smith – s’offre un casting cinq étoiles. Il confie le rôle de l’enquêteur Tom Nichols à Benecio Del Toro qui a aussi participé à l’écriture du scénario. Ce dernier retrouve Alicia Silverstone qui joue sa femme Judy, 26 ans après leur collaboration sur Excess Baggage.

    Face à eux, Justin Timberlake campe Will Grady, le petit ami de la victime. Mais on retrouve aussi Michael Pitt (cantonné à jouer des types pas clairs), Karl Glusman ou encore la chanteuse et actrice Sky Ferreira.

    Daniel McFadden/Netflix ©2023

    Ça vaut le coup d’œil ?

    Véritable thriller atmosphérique – lorgnant sérieusement sur True DetectiveReptile transpire d’un style inquiétant et obsessionnel dans le but de happer le spectateur, pour mieux le coincer et le mettre mal à l’aise. Tout l’objet du film tient à explorer la psyché humaine et à décortiquer comment les "bonnes personnes" parviennent à se créer une zone grise dans leur morale pour se décharger de la culpabilité d’avoir mal agi.

    L’histoire suit Tom Nichols, un inspecteur autrefois célèbre de Philadelphie qui a accepté un nouveau poste dans une petite commune du Sud. C’est son épouse, Judy, qui lui a obtenu ce poste via son oncle Robert Allen (Eric Bogosian) après qu’un scandale sur la côte est les a obligés à prendre la poudre d’escampette. Cette décision s’avère payante lorsque Nichols est chargé d’enquêter sur le meurtre brutal d’une agente immobilière de la région.

    Elle s’appelait Summer (Matilda Lutz), et même s’il était encore mariée mais séparée, elle sortait avec un riche magnat de l’immobilier, Will Grady. C’est lui qui découvre son corps, lardé de coups de couteau dans une maison qu’ils s’apprêtaient à mettre sur le marché. Elle a été poignardée si brutalement que le couteau est resté coincé, logé dans son bassin.

    Mais Nichols n’est pas tout seul sur l’affaire. Il enquête en duo avec son co-équipier Dan CLeary (Ato Essandoh). Mais se mêlent à l’affaire un autre collègue, Wally (Dominick Lombardozzi), qui mène d’autres activités en dehors de la police, et Eli Phillips (Michael Pitt) qui a une dent contre la famille Grady.

    Daniel McFadden/Netflix ©2023

    Une esthétique familière

    Clippeur des stars, Grant Singer n’a pas choisi le genre le plus simple pour sa reconversion en tant que réalisateur de fiction. Même si on devine qu’il n’a pas encore trouvé son propre style en empruntant beaucoup à d’autres grands réalisateurs (David Fincher en premier, mais aussi David Lynch et même Hitchcock), il réussit à mettre de la tension avec une simple montée d’escalier ou avec une silhouette sombre piégeant sa proie. Son art de la symétrie, minimaliste et épurée, renforce le caractère sinistre qui entoure les personnages.

    Le titre du film fait référence à la nature froide des gens. Dans les premières minutes, Summer trouve une peau de serpent après sa mue. Une métaphore donc de la façon dont certaines personnes peuvent se débarrasser de leur couverture, révélant ainsi leur nature cruelle.

    Mais le film vaut surtout pour la performance sans failles de Benicio Del Toro. Il y fait d’ailleurs ses débuts en tant que co-scénariste. Cela saute aux yeux et fait parfaitement sens puisque le personnage de Tom Nichols joue avec toutes les plus grandes forces de Benicio Del Toro en tant qu’acteur. Ce qui donne lieu peut-être à sa performance la plus convaincante depuis Sicario.

    Il est évident qu'il possède tous les outils pour restituer la nature sombre et rusée de son personnage, mais il est aussi incroyablement bon dans les quelques moments d'humour noir du film. C'est exactement le genre de rôle dans lesquels on aime le voir.

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