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    Un polar sombre et réaliste sur le Paris invisible : c'est quoi Rue des dames ?
    Thomas Desroches
    Thomas Desroches
    -Journaliste
    Les yeux rivés sur l’écran et la tête dans les magazines, Thomas Desroches se nourrit de films en tout genre dès son plus jeune âge. Il aime le cinéma engagé, extrême, horrifique, les documentaires et partage sa passion sur le podcast d'AlloCiné.

    Les leaders du groupe de rap La Rumeur, Hamé et Ékoué, réalisent leur deuxième film, "Rue des dames", avec Garance Marillier et Sandor Funtek. Une plongée dans le Paris jamais montré au cinéma.

    Le Paris que montrent Hamé Bourokba et Ékoué Labitey n’a, pendant longtemps, pas intéressé le cinéma. Dans Rue des dames, les leaders du groupe de rap La Rumeur embarquent les spectateurs dans le 18e arrondissement de la capitale à la rencontre de destins croisés prêts à tous les sacrifices pour survivre.

    Rue des dames
    Rue des dames
    Sortie : 13 décembre 2023 | 1h 37min
    De Hamé Bourokba, Ekoué Labitey
    Avec Garance Marillier, Bakary Keita, Sandor Funtek
    Presse
    3,1
    Spectateurs
    2,4
    louer ou acheter

    L’histoire suit Mia, interprétée par Garance Marillier - révélation de Grave en 2016 -, jeune employée dans un salon de manucure. Lorsqu’elle découvre qu’elle est en enceinte, l’héroïne va tomber dans l’engrenage des magouilles dans le simple espoir d’offrir une vie meilleure à son enfant à naître.

    Ce film parle de la France actuellement, défend l’actrice auprès d’AlloCiné. Il parle de ces gens, ces invisibles, aux métiers précaires mais qui font avancer la société. C’est un film violent car il dépeint la condition de beaucoup de monde aujourd’hui.

    Dans 99% des films français, le contexte social est un prétexte pour filmer des “petites gens”

    Dans 99% des films français, le contexte social est un prétexte pour filmer des “petites gens”, entre guillemets car je déteste cette expression, ajoute Sandor Funtek, qui joue un officier de police trouble. Ils sont traités d’une manière à ce qu’on sublime leur condition de pauvres et on en fait des héros très manichéens.

    Il poursuit : “Avec Hamé et Ékoué, on suit des gens qui sont dans la merde, qui doivent se réinsérer mais ils ont leur part d’ombre, ils ont leur noirceur. Il n’y a pas cette image misérabiliste des pauvres. C’est une histoire humaine et non binaire.

    Le titre, Rue des dames, souligne l’importance du décor, de la ville, dépeinte comme un personnage à part entière. Le long-métrage, tourné au cours de l’été 2021, en partie avec des acteurs non professionnels, a été filmé parmi les passants, parfois indifférents et toujours masqués.

    Cette histoire parle aussi de notre époque alors il fallait aller jusqu’au bout, explique Garance Marillier. Il y avait une forme d’urgence pendant ce tournage.

    FGRIVELET
    Garance Marillier et Bakary Keita dans "Rue des dames".

    Après Les Derniers parisiens, sorti en 2016, Hamé Bourokba et Ékoué Labitey réalisent, avec Rue des dames, leur second film. Pour Sandor Funtek, l’expérience des deux cinéastes dans l’univers du rap permet une direction unique sur le tournage :

    Ils viennent de l’époque de Notorious où les sons étaient enregistrés en une prise. Ils sont dans cette dynamique dans la réalisation. S'ils aiment la musicalité de nos voix, alors la prise est bonne. Quel que soit l’accident, c’est le ton de la scène auditivement qui l’emporte sur le reste.”

    Propos recueillis par Thomas Desroches, à Angoulême, en août 2022.

    Rue des dames est actuellement au cinéma.

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