De quoi ça parle ?
Les années 80, dans le nord de la France. Jackie et Clotaire grandissent entre les bancs du lycée et les docks du port. Elle étudie, il traine. Et puis leurs destins se croisent et c'est l'amour fou. La vie s'efforcera de les séparer mais rien n'y fait, ces deux-là sont comme les deux ventricules du même cœur...
5 mois après avoir été projeté en compétition au Festival de Cannes, L'amour ouf, troisième long métrage de Gilles Lellouche, arrive au cinéma ce mercredi. Accompagné d'une intensive couverture médiatique (l'équipe du film est partout, à la télé, dans la presse et sur Allociné - voir notre interview ci-dessus), avec en point d'orgue l'avant-première massive à Lomme, retransmise en direct dans plus de 400 salles en France, le film devrait s'imposer comme l'un des événements de cet automne, et par extension, cette fin d'année.
La recette gagnante d'un film comme Le Comte de Monte-Cristo
Si toutes les planètes s'alignent, le film pourrait s'inscrire dans la continuité d'un succès comme Le Comte de Monte-Cristo (plus de 8 millions d'entrées !), grâce à un casting connu et aimé notamment du public jeune (François Civil, plus bluffant et intense que jamais aux côtés de la toujours très troublante Adèle Exarchopoulos, et des inénarrables Jean-Pascal Zadi et Raphaël Quenard...), mais aussi à une réalisation ambitieuse et à un récit prenant la forme d'une fresque, avec du romanesque et beaucoup d'action. Une "formule" (magique) qui n'est pas sans rappeler le film à succès, emmené par Pierre Niney.
Un film multi-référencé, hommage aux années 80-90
Si on s'intéresse plus précisément à ce qui a inspiré ce film, il faut néanmoins se tourner vers un autre cinéma, en l'occurrence celui qui a marqué les décennies 80 et 90. L'amour ouf est clairement un hommage à cette époque, et y situe son intrigue, en le truffant de hits de ces deux décennies, et des accessoires incontournables de cette période.
Le film joue à plein sur l'espèce de "nostalgie cool" de cette période, qui séduit notamment des jeunes qui ne l'ont pas connu (ou très furtivement).
La playlist du film multiplie les clins d'oeil (par exemple en empruntant un extrait d'une BO de John Carpenter, New York 1997). La musique d'ouverture composée par Jon Brion (très symphonique et dramatique comme du Bernard Herrmann), et son titre s'affichant avec ses grosses lettres rouges. Précisons que Jon Brion a notamment composé la musique de Eternal Sunshine of the spotless mind.
L'esthétique du cinéma des années 80 - 90 est présente à tous les niveaux. Gilles Lellouche revendique de nombreuses références. Citons pêle-mêle, Quentin Tarantino (Pulp Fiction), Francis Ford Coppola (Outsiders, Rusty James), John Hughes (The Breakfast Club), Martin Scorsese (Le Parrain), Michael Cimino (Voyage au bout de l'enfer), Baz Luhrmann (Romeo + Juliet), Danny Boyle (Trainspotting)... La liste est longue. L'amour ouf est donc aussi une immense déclaration d'amour au cinéma d'une époque.
"Cette histoire d'amour résonnait avec les périodes de mon adolescence et de mes jeunes années d'adulte. J’ai toujours été attiré par les histoires d'amour contrariées, par le côté lutte des classes qui émane de l’amour pour quelqu’un qui a priori n'est pas fait pour vous", explique Gilles Lellouche. "Cette direction narrative me semblait en harmonie avec mes goûts littéraires et cinématographiques. C’est en quelque sorte un hommage indirect à Martin Eden, un roman que j'adore.
Cela fait écho aussi à des films que j'ai aimés, notamment à ceux de Coppola des années 80, comme Rusty James ou Outsiders. Une espèce de doux mélange entre violence et sentiments exacerbés, entre chaud et froid, entre sucré et âpre."
L'Amour ouf sort au cinéma ce mercredi 16 octobre.