Nous sommes le 2 mars 1988. Chuck Norris, 48 ans, revient au cinéma dans un film d'action qui marquera à tout jamais les fans de nanars décomplexés : Portés disparus 3 ! Après deux épisodes sortis en 1984 et 1985, l'acteur revenait plus énervé que jamais pour dézinguer du bad guy à tour de bras !
Ce que l'on ne savait pas encore, c'est que cette oeuvre entrerait dans les annales pour une des punchlines les plus cinglantes du cinéma d'action ! Mais avant de se délecter de la citation qui transpire la testostérone, un peu de contexte s'impose.
Un héros plein de testo
La saga suit James Braddock, colonel des forces spéciales américaines. Sa mission : localiser et porter secours à un groupe d'hommes portés disparus au Vietnam. Spécialiste en arts martiaux, armement et explosifs, Braddock est une sorte de Rambo boosté à la testo doublé d'un Dirty Harry à la gâchette facile.
Avec lui, aucune mission n'est trop dure car en castagne, il assure. Dans le premier volet, il devait donc libérer plusieurs prisonniers américains du joug du cruel général Tau. Après avoir réglé son compte à ce criminel de guerre, la saga revient aux origines dans le second épisode, qui est un prequel.
Le récit nous emmène en 1972, au Vietnam. La section du colonel James Braddock est faite prisonnière dans un camp de torture se situant dans la jungle. Durant de longues semaines, les survivants vont subir des tortures physiques et mentales. Braddock va finalement parvenir à s'évader et se venger du colonel Yin, l'infâme militaire responsable du camp.
Une suite bourrée d'action
Quant au 3ème opus, celui qui nous intéresse, il est par conséquent la suite directe du premier volet. Cette fois, le colonel James Braddock a vraiment les glandes ! Nous sommes en 1987, 12 ans après la fin de la guerre du Vietnam. Le héros apprend, grâce au révérend Polanski, que sa femme est encore en vie !
Pour Braddock, c'est le choc ! Il pensait que cette dernière était morte pendant la chute de Saïgon en 1975. Mais ce n'est pas la seule surprise que le militaire apprend ! Non seulement sa femme est toujours vivante, mais elle a donné naissance à son fils, Van Tan Cang, peu de temps après la fin de la guerre.
Ni une ni deux, Braddock décide de retourner au Vietnam pour les retrouver. Mais tout ne se passe pas comme prévu et la petite famille est capturée par l'impitoyable général Quoc, un homme d'une cruauté sans nom ! Cependant, la réplique culte qui nous intéresse se situe avant son départ pour le Vietnam, une vingtaine de minutes après le début du film.
Après avoir appris de la bouche du révérend Polanski que sa femme était vivante, Braddock se rend au siège de la CIA pour rencontrer le boss corrompu Littlejohn. Ce dernier est interprété par l'acteur Jack Rader et doublé en français par Pierre Hatet, le comédien qui prêtait sa voix au Doc de Retour vers le futur.
Une punchline entrée dans l'Histoire
"Ça fait longtemps n'est-ce pas, Colonel Braddock ? Comment allez-vous ?", lui demande-t-il. "Vous savez très bien comment je vais Littlejohn. Alors, qu'est-ce que vous voulez ?", lui rétorque alors un Chuck Norris, passablement agacé, doublé avec brio par le regretté Bernard Tiphaine.
Littlejohn évoque ensuite le révérend Polanski et ses révélations sur la femme de Braddock. Le colonel a du mal à croire à cette histoire et le boss va dans son sens, suscitant les doutes du héros. "Mais bien sûr que c'est dingue", assène Littlejohn. Les deux hommes se toisent et Braddock finit par comprendre la vérité en voyant son interlocuteur embarrassé.
"Vous avez fait une grave erreur. Je ne l'avais pas cru jusqu'à maintenant. Qu'est-ce que vous comptez faire pour eux ?", questionne le colonel. "Rien du tout !", rétorque Littlejohn. "Si je ne les fais pas sortir, ils vont mourir", répond Braddock. "Vous avez tous les jours des gens qui meurent", expose le boss de manière cynique.
Braddock, énervé, tourne les talons pour partir. Littlejohn se lève de sa chaise et lui crie dessus : "Braddock ! Je vous préviens ! Attention où vous mettez les pieds !" Cette phrase menaçante percute l'esprit vindicatif du colonel, qui stoppe net sa marche. Il se retourne et lui assène la réplique la plus cinglante de l'Histoire du cinéma d'action.
Je mets les pieds où je veux, Littlejohn, et c'est souvent dans la gueule !
"Je mets les pieds où je veux, Littlejohn, et c'est souvent dans la gueule !" BIM ! Littlejohn est vaincu par KO et s'écroule, dépité, sur son fauteuil. Braddock sort ensuite du bâtiment, déterminé à se rendre au Vietnam pour sauver sa femme et son fils et se faire justice lui-même.
À noter qu'en VO, la punchline est aussi percutante mais elle ne pouvait être traduite en l'état ; elle a donc été brillamment adaptée en VF. Pour les puristes, voici la version originale : "I'm warning you ! Don't step on any toes" - "I don't step on toes, Littlejohn, i step on necks !" ("Je vous préviens ! Ne marchez pas sur les orteils. - Je ne marche pas sur les orteils, Littlejohn, je marche sur les cous !").