Le titre de ce western a menti pour nous tromper, heureusement qu'il était bourré d'action pour se faire pardonner
Corentin Palanchini
Il aime les superbes paysages (Ford), les sales gueules et les BO de Morricone (Leone), les héros indomptables (Hawks), les rebelles (Sollima), les solitaires (Eastwood), les délires (Les Mystères de l’ouest), la guerre de Sécession (The Good Lord Bird, Glory) et l'héritage de tout ça (Yellowstone).

Ce western plein d'action et de rebondissements nous a menti sur son titre pour nous vendre une franchise qui n'existe pas.

A l'époque des cinémas de quartier des années 60 et 70, il était habituel de découvrir en salles des westerns venus d'Italie depuis le succès des films de Sergio Leone avec Clint Eastwood comme Pour une poignée de dollars, Et pour quelques dollars de plus et Le Bon, la brute et le truand. Et parfois, à cause de titres mensongers, on se faisait avoir.

Et on se fait toujours avoir aujourd'hui, car sur les plateformes, les films ont conservé évidemment leurs titres de l'époque.

A l'époque où le western italien était très populaire, on a vu émerger des personnages dont les noms étaient souvent cités dans les titres, comme Sabata ou Trinita. Le plus célèbre d'entre eux étant bien sûr Django.

L'arnaque des distributeurs de films

Sorti en 1966 réalisé par de Sergio Corbucci, Django a révélé l'acteur Franco Nero. Dans ce film, Django est un pistolero traînant derrière lui un cercueil au contenu bien mystérieux et que nous garderons secret.

Suite au succès du film, des westerns avec en héros le personnage de Django commencent à occuper les salles, comme Quelques dollars pour Django, Django, prépare ton cercueil ou encore Django tire le premier.

Sauf que parfois, c'est le distributeur français qui ajoute "Django" à un titre de film et même parfois au sein de son doublage, faisant croire qu'il s'agit d'une éventuelle suite du Django de Corbucci, alors qu'il s'agit d'un western on ne peut plus classique, dont le héros porte en version originale un nom assez commun.

La preuve par l'exemple

George Hilton, héros de Panta Cinematografica
George Hilton, héros de "Django arrive... préparez vos cercueils"

Prenez Django arrive... préparez vos cercueils, par exemple. En réalité, le distributeur français a commis une double arnaque, puisque 1/ il n'y a pas de Django dans le film original et 2/ il a effacé le héros du film original, Sartana, personnage très populaire en Italie au même titre que Django et ici entièrement absent. Le titre italien est d'ailleurs C'è Sartana...Vendi la Pistola e Comprati la Bara, soit "Sartana arrive... vendez vos pistolets et préparez vos cercueils", et le personnage principal porte de toute façon la tenue élégante propre à Sartana... Gommer son nom retire donc toute logique au film.

D'ailleurs, pour l'anecdote, le film, réalisé par Giuliano Carnimeo, met aussi en scène le personnage de Sabata, popularisé par Lee Van Cleef à peine un an auparavant, et ici interprété par l'acteur Charles Southwood.

Sans internet et peu de revues spécialisées consacrées au cinéma bis, il était facile de se faire avoir et de penser aller voir un film Django sans savoir qu'il cachait en réalité un autre héros. Le public se faisait régulièrement arnaquer de cette façon, croyant retrouver un personnage bien connu. Cela dit, le film proposant ce qu'il faut de fusillades et de coups fourrés, était-ce si grave que ça ?

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